Test de PUBG sur Xbox One : buggé, inachevé, gênant, génial

L'arrivée de Playerunknown's Battlegrounds, PUBG, sur Xbox One, S et X, soulève une importante question : peut-on réellement s'amuser avec un jeu vidéo buggé, inachevé et parfois même embarrassant, le tout vendu à 30 euros ?

Certains jeux vidéo mettent les choses au clair dès le début. L'un des premiers écrans affichés sur Xbox One par Playerunknown's Battlegrounds, ou PUBG pour les intimes, précise que "ce jeu n'est pas terminé, il est en cours de développement, subira des modifications au fil du temps et ne sera peut-être pas publié dans sa version finale". Bienvenue dans le monde de l'early access, ou l'accès anticipé en français, qui permet de tester un jeu vidéo en cours de développement sans jamais avoir la garantie qu'il sorte un jour dans une version définitive. Vendu 30 euros, le jeu demande donc de faire confiance aux développeurs. Ces derniers se sont déjà illustrés avec la version PC, réunissant jusqu'à 30 millions de joueurs et dont la version 1.0 vient tout juste d'être publiée : l'espoir est donc permis. Mais revenons à cette bonne vieille Xbox One et sa petite sœur la Xbox One X qui reçoivent avec Playerunknown's Battlegrounds une exclusivité de choix dans leur guerre contre la PlayStation 4.

Seul(s) contre tous

Le concept ne change pas depuis la version PC : 100 joueurs sans le moindre équipement sont parachutés sur une immense île. Ils pourront trouver armes, véhicules, sacs à dos et protections en fouillant des bâtiments tandis que la zone de jeu se réduit régulièrement. Une seule règle prime : le dernier debout a gagné. Il est possible de jouer seul, en duo, ou dans une escouade de quatre. Dans tous les cas, ce sont toujours les derniers survivants qui seront distingués.

Un frisson glaçant

Une fois la partie lancée, un frisson glaçant s'empare de la nuque du joueur : les premières secondes sont loin d'être fluides, très loin de 30 images par seconde, des éléments du décor s'affichent à la dernière minute et les graphismes semblent d'un autre temps. Ajoutons à cela une maniabilité à la manette pas toujours précise, qu'il faudra dompter lors des premières sessions sous le feu ennemi, faute de terrain d'entrainement. Pour ne rien arranger, le contenu est rachitique avec un seul terrain de jeu, pour l'instant, quand un second vient d'arriver sur PC. Playerunknown's Battlegrounds est clairement en cours de développement, et un (très) long travail attend son équipe. En se fiant à ces premières impressions, on pourrait être tenté de regretter son achat qui ne pourra pas servir à caler une table, car uniquement vendu au format numérique (le boitier fragile en carton, vendu dans le commerce, ne contient qu'un code). Et pourtant, pour celui qui se donnera les moyens de dépasser cette forme à la limite du commercialisable, Playerunknown's Battlegrounds est un petit bijou vidéoludique.

L'expérience

Tout est dans l'expérience : au milieu de cette île hostile, chaque minute passée sans mourir se déguste avec plaisir, mais aussi avec l’appréhension qu'il ne s'agisse pas de la dernière. Au détour d'une porte peut se cacher un autre jouer qui attend patiemment ses victimes, à moins que l'on ne surprenne un autre en train de fouiller un étage. L'issue du combat se jouera alors en quelques secondes ; l'équipement récupéré, mais aussi les réflexes feront la différence, à moins que l'un des protagonistes ne décide de fuir sous les balles qui sifflent. Playerunknown's Battlegrounds est l'un des rares titres où chaque partie est différente, poussant le joueur à multiplier les expériences tout en espérant terminer au moins dans le top 10. Dès lors, les stratégies employées ne manqueront pas, entre ceux qui resteront tapis dans l'ombre, ceux qui ramperont d'arbre en arbre, ou bien préféreront-ils s'offrir une chevauchée sauvage en moto ou en 4x4 donnant l'illusion de la protection. Rapidement grisant, PUBG est l'un des rares jeux où l'on se plaît à rester allongé dans un placard plusieurs minutes, pendant que des bruits de pas se font entendre dans l'escalier. L'ambiance sonore particulièrement réussie, pour sa part, renforce un peu plus l'immersion (ou l'angoisse). En équipe, le plaisir monte d'un cran et qu'importe si l'on ne fait pas partie des derniers à être éliminés, la moindre rencontre se transforme en aventure épique. Viens alors le syndrome qui consiste à répéter durant plusieurs heures "Allez, plus qu'une dernière partie !", sans réellement croire à cette phrase. Buggué, inachevé, techniquement imparfait, à éviter pour le moment sur Xbox One classique, correct sur S et Xbox X, Playerunknown's Battlegrounds est pourtant l'une des expériences les plus excitantes jamais proposées sur une console de jeu.

Playerunknown's Battlegrounds, test réalisé à partir d'une version achetée dans le commerce

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