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Au Bugey, les 4 réacteurs nucléaires comportaient des risques

Les sources d’alimentation électrique de secours des quatre réacteurs nucléaires risquaient de se casser en cas de séisme et de perdre ainsi leur seule fonction.

EDF l'assure, "le problème a été réglé". Alors que la centrale nucléaire du Bugey entame en 2018 sa quarantième année depuis sa mise en service, les difficultés s'accumulent. En juin dernier, quelques semaines avant le redémarrage du réacteur numéro 5 de la centrale après deux ans de travaux, un incendie se déclare sur un toit. Le lendemain, l'Autorité de sûreté nucléaire fait état d'un "incident" (problème de niveau 2 sur une échelle de sept établie par l'ASN). "Sur le palier 13 000 mégawatts, il y avait notamment 20 expansions de diesel de secours qui, en cas de séisme, risquaient de casser", précise Olivier Veyret, de la division de Lyon de l'ASN. "Ça peut paraître assez anecdotique, et pourtant, si le vase d'expansion du diesel casse, ce dernier n'assure plus sa fonction. C'était un peu embêtant, car ces diesels servent de protection", ajoute-t-il. Car, si la centrale soutire sa propre énergie lorsqu'elle fonctionne, il s'agit également de maintenir la sûreté des réacteurs à un niveau minimal en cas de perte d'alimentation du réseau électrique.

Des solutions de secours qui ne tiendraient pas face à un séisme

"Ne serait-ce que pour avoir de l'éclairage dans la salle de commande et s'assurer qu'elle reste habitable grâce aux systèmes de ventilation, ces systèmes sont extrêmement importants. Et puis, ces sources d'alimentation de secours permettent surtout de faire actionner des vannes et des clapets qui ont besoin d'électricité pour fonctionner", poursuit Olivier Veyret. Alertée, EDF lance alors des investigations pour faire un état des lieux des sources d'alimentation de secours sur l'ensemble du parc nucléaire français. Résultat, le palier CP0, soit les réacteurs de première génération des plus vieilles centrales (ceux de Fessenheim et les réacteurs n°2 et n°5 de la centrale du Bugey) comportent les mêmes risques, à savoir des diesels de secours susceptibles de ne pas résister à un séisme et de devenir ainsi inutilisables en cas d'urgence.

Un risque sur “tous les réacteurs en fonctionnement”

Ces écarts sont avérés au mois d'octobre sur les réacteurs n°2 et n°5 à Saint-Vulbas et pousseront EDF à regarder de plus près les systèmes d'alimentation électrique de secours des réacteurs n°3 et n°4 de la centrale. En parallèle, le 26 octobre, le gendarme du nucléaire demande officiellement à EDF de mener des investigations sur les autres réacteurs. "Nous avons encadré les choses et vérifié qu'EDF faisait ce qu'il avait annoncé. In fine, il y avait un risque sur tous les diesels de tous les réacteurs qui fonctionnent. Et lorsque nous avons fait une inspection en décembre, EDF avait fait les remises en conformité", conclut Olivier Veyret. Ce n'est qu'après avoir effectué ces remises en conformité qu'EDF a décidé de communiquer plus précisément, ce lundi, à propos des anomalies découvertes sur les réacteurs 3 et 4.

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