Marc Rozier : le chinois Wensli ferme le soyeux lyonnais

L’historique maison de soyeux Marc Rozier, qui avait été rachetée par une entreprise chinoise en 2014, est aujourd'hui devenue une coquille vide.

C'est un symbole lyonnais, fondé en 1890, qui disparaît sans un bruit. Le soyeux Marc Rozier, racheté en 2014 par l'entreprise chinoise Wensli, a été vidée de toute sa substance à Lyon. L’ancien établissement familial avait déjà connu au cours de l’année 2017 une vague de licenciements importants. Les archives avaient alors quitté Lyon pour être numérisées à Paris.

Le chinois Wensli avait renoncé à faire de Marc Rozier une marque de luxe internationale. À cette époque, un représentant chinois de Marc Rozier expliquait que ces licenciements étaient dus à "une économie mondiale en berne et une image un peu trop classique". Néanmoins, il n'était pas question de fermer la structure lyonnaise : "Notre but est de sauver l'entreprise, de revoir le modèle économique, avec des produits plus modernes, moins chers, tout en restant "made in France". Il a une valeur que l'on ne trouvera nulle part ailleurs, nous voulons une production qui reste dans la région lyonnaise". Mais en moins d'un an, cette volonté de maintenir une production à Lyon a radicalement changé.

Une coquille vide à Lyon

Selon nos informations, le restant de l’équipe a finalement été remercié fin 2017. Les locaux de Marc Rozier à Vaise ont été vidés. Interrogés par Lyon Capitale, des partenaires de l’entreprise ont confirmé avoir été informés qu’il n’y aurait plus de nouvelle commande ou de projet. Pas de publicité, ni d’information officielle de la fin de l’activité à Lyon, pas plus de remous dans les médias, ou la sphère politique … La disparition de l'une des dernières grandes maisons de soyeux Lyonnais, symbole d’une identité historique, s’est faite dans la plus grande discrétion. La décision arrive dans un contexte où Pékin a demandé aux entreprises chinoises de freiner leurs investissements à l'étranger.

Contacté par la rédaction, Pierric Chalvin, délégué général d'Unitex, syndicat des métiers du textile, "regrette et déplore cette situation". "Il y avait un projet au départ d’investissement et de développement de l’entreprise sur le territoire. Il est seulement possible de constater le résultat aujourd'hui", précise Pierric Chalvin. De nouvelles questions sont désormais en suspens : que va devenir la marque Marc Rozier ? L'entreprise Wensli qui a décidé de la mettre en sommeil va-t-elle l'utiliser ailleurs ? De même, que va devenir le siècle d'archives qui avait quitté Lyon en 2017, capital culturel majeur pouvant être modernisé pour lancer de nouvelles collections ? À l'heure actuelle, l'entreprise Wensli n'est pas joignable.

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