Franz Ferdinand

Franz Ferdinand, les derniers rois d’Écosse à Lyon ce mercredi

C’est à un rendez-vous archiducal, pour ne pas dire impérial, que nous convie Franz Ferdinand ce mercredi. Fers de lance du renouveau du rock à guitares anglais du début des années 2000 avec le terrible Take me out, les Écossais reviennent avec un disque aux airs d’odyssée spatiale, investissant pour l’occasion le vaisseau Amphi 3000. Always ascending !

Un “deuxième premier album”, c’est ainsi qu’Alex Kapranos définit Always Ascending, le cinquième de Franz Ferdinand. Une sorte de renaissance dont on a la ferme impression qu’elle a bénéficié à plein du bain de jouvence constitué par cette magnifique collaboration avec les Sparks que fut FFS. Et c’est vrai qu’après une poignée d’albums où le groupe écossais, biberonné à la musique des aînés d’Orange Juice et qui avait sacrément secoué le rock avec son Take me out il y a presque quinze ans, a parfois peiné à se renouveler et à reproduire sa formule pleine d’efficacité tranchante (à moins qu’il n’ait trop cherché à la reproduire). FFS leur a sans doute un peu remis les idées en place, et démis quelques autres, tant le groupe avait même fini par se lasser de lui-même.

La magie est de retour

Ici, Franz Ferdinand recouvre toute sa vigueur en allant explorer d’autres terrains et en se plongeant bien volontiers dans un bain électro-futuriste aux mains du producteur français Philippe Zdar (Cassius, Beastie Boys, Phoenix), qu’une partie de la planète s’arrache. Comme par enchantement, la magie du dance-floor, celle-là même qui aimantait son proto-funk blanc de jadis, revient à toute allure, irrésistible, sans pour autant que l’essentiel ait vraiment changé – les riffs de guitares, la basse profonde, la voix de stentor d’Alex Kapranos. Tout juste la production de Zdar pour emballer des chansons aussi dévergondées que jadis et leur ajouter un nombre incalculable de ces subtilités sonores qui font la différence – comme ces effets sur la précitée voix et un son, un son !

Take me up !

Il ne faudrait pas non plus négliger l’arrivée de deux nouveaux membres dont un, Julian Corrie, aux claviers, ingrédient jusqu’ici manquant, fait littéralement décoller l’ensemble en l’asticotant de toutes parts. Une réalité renforcée par la sensation d’élan vital qui émane de ce disque, enregistré dans les quasi-conditions du live en seulement sept jours, comme une éruption – certes ensuite retravaillée et surtout beaucoup mûrie en amont – mais qui caractérise bien la geste franzienne : cette impression d’aller vite quand tout est le fruit d’une longue réflexion, d’une marée montante d’idées, d’une gestation vers la renaissance, d’une lente mise à feu qui permet le décollage fulgurant. Celui qui va se jouer à l’Amphi 3000 ne le sera sans doute pas moins, substituant au fameux Take me out le slogan “Take me up !”

Franz Ferdinand – Mercredi 21 mars à 20h à l’Amphi 3000
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