La Fête du livre jeunesse milite pour l'accueil des réfugiés

Une cinquantaine d’auteurs et illustrateurs se sont réunis à la Fête du livre jeunesse à Villeurbanne pour aborder, entre autres, le thème de l’accueil des réfugiés.

Comment parler de l’accueil des réfugiés avec les plus jeunes? En leur mettant des livres entre les mains répond la Fête du livre jeunesse qui s’est déroulée ce week-end à Villeurbanne. Sur le cours Emile Zola, des tables débordantes d’ouvrages illustrés ont pris la place du flot habituel de circulation pour l’occasion. "Les auteurs jeunesse mouillent vraiment leur maillot dans la lutte pour l’accueil des réfugiés. Grâce à leurs livres, ils font passer un message aux enfants de façon intelligente", livre Gérard Picot, le directeur de la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne.

À l’intérieur du gymnase reconverti en maison des auteurs, l’illustrateur Stéphane Barroux dédicace son album Bienvenus, plus gros succès de sa carrière. L’histoire des trois ours polaires à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil a séduit en Europe mais aussi en Turquie, en Corée du Sud et en Chine. "Ce que le livre raconte, c’est qu’à chaque fois que les ours arrivent sur une nouvelle terre déjà habitée, il y a toujours une bonne raison pour ne pas les accueillir. Tout le monde peut s’identifier facilement à l’histoire parce qu’elle ne met pas en scène un enfant avec des caractéristiques propres à sa zone géographique", explique Stéphane Barroux.

La Fête du livre jeunesse se veut militante et pédagogique

Pour Gérard Picot, le succès de la saga Harry Potter a démontré la potentialité des enfants à ingérer des centaines de pages. Son objectif premier à travers la Fête du livre : que tous les enfants repartent avec un livre à la main. "Hier soir après la fermeture, j’ai croisé un petit garçon qui pleurait parce qu’il ne voulait pas que la fête soit finie. Après, il a convaincu son père de revenir aujourd’hui", raconte-t-il en souriant. Pour faire dédicacer leurs albums à leurs auteurs favoris, certains sont même venus dès 8 heures du matin, soit deux heures avant l’ouverture des portes.

En face de la maison des auteurs, des spectacles se sont succédés les uns après les autres tout le week-end. Ce matin, la compagnie Albatros a plongé ses spectateurs dans le milieu de la mendicité. Un spectacle destiné à questionner le regard porté sur la mendicité et "qui fait du bruit". "Oui, la Fête du livre est clairement militante. Pour moi, l’apprentissage dès la prime enfance est capital. Ce sont des personnes qui vont évoluer derrière et qui vont devenir des adultes", insiste Gérard Picot. Son message : apprendre aux enfants à accueillir l’autre. Selon lui, s’ils sont d’abord individualistes par nature, ils n’en sont pas moins capables de comprendre la différence chez les autres.

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