Venus principalement des Balkans et de pays de l’Est comme la Roumanie, plusieurs centaines de migrants ont élu domicile dans des squats et bidonvilles de la métropole. Ces “micro-sociétés” cachent une réalité très disparate : des familles suivies par les associations et les dispositifs publics, mais aussi des campements très éloignés du droit commun, en proie aux abus.
À l’abri des regards, au fond d’une impasse. Les détritus amassés au sol et la fumée qui se dégage de ce qui semble être un entrepôt désaffecté nous mettent sur la voie. Près des locaux du géant Bayer, derrière des barrières blanches, vivent plusieurs dizaines de familles venues de Roumanie, dans des baraques en bois bricolées sur les plateaux d’un parking à l’abandon. Une mère de famille, enceinte, coupe du bois à la hache ; c’est le combustible que les habitants du bidonville utilisent pour se chauffer, dans ce bâtiment ouvert glacial. On entend au loin les cris des enfants, qui s’amusent près des baraques. Il est 15h30 un vendredi après-midi, ils sont rentrés de l’école. Blandine Billaux, de l’association C.L.A.S.S.E.S, s’occupe de leur scolarisation. Elle les regroupe et leur offre des cartes TCL. Les enfants se réjouissent et repartent aussitôt s’amuser. Leurs parents s’agacent, certains sont en train de se reposer. La voiture avec laquelle les enfants jouent n’a pas toutes ses roues : le bruit du plastique raclant le goudron du parking irrite les habitants du bidonville, où l’atmosphère est déjà tendue.“On vit mieux à Lyon”
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