Photo d’illustration – Parc éolien © Loic Venance / AFP

Loire : permis de construire validé pour le premier parc éolien

La préfecture de la Loire a validé le permis de construire pour ce qui devrait être le tout premier parc éolien du département. Alors que la communauté de communes des Monts du Pilat se félicite du projet qu’elle voit avancer, les associations préfèrent attendre la validation de l’autorisation d’exploitation avant de s’opposer de nouveau aux 10 éoliennes.

En France, ce sont 70% des départements qui possèdent sur leur territoire un parc éolien. Jusqu’à là, aucun n’était situé dans la Loire. Après 12 ans d’études et de recours, 10 éoliennes devraient sortir de terre sur les communes de Saint-Sauveur-en-Rue et Burdignes. Le Parc des Ailes de Taillard n’est pour l’instant qu’un projet, encore largement contesté par les associations. "Le permis de construire n’est pas l’élément définitif, c’est l’autorisation d’exploiter qui lancera définitivement le projet", explique Henri Delolme, président de l’association Protégeons Taillard. "Nous prévoyons des délais en cas de recours posés par les associations", explique Stéphane Heyraud, président de la communauté de communes des Monts du Pilat, qui préfère attendre la délivrance de l’autorisation d’exploitation avant de se positionner quant à un calendrier officiel.

La crainte d’une pollution des sols

Stéphane Heyraud se dit compréhensif face aux revendications des citoyens : "Cela fait partie de la légitimité de tout citoyen. Je ne peux pas leur en vouloir ou m’en offusquer. En revanche, là où je suis mécontent et attentif, c’est lorsque des contre-vérités se propagent. On n’a pas le droit de faire croire aux gens qu’il y a un caractère de nuisance exagéré par rapport à la réalité de ce que l’on installe." Dans la forêt de Taillard où devrait être implanté le parc éolien, Stéphane Heyraud précise qu’il s’agit d’une parcelle "reboisée, donc qui n’est pas mâture". Un constat que contestent Henri Delolme, citant les résultats de l’enquête publique réalisée par le département de la Loire.

Si le rapport est favorable, il liste malgré tout cinq thèmes "défavorables". En premier lieu, la dégradation du paysage, le bruit et les nuisances sonores, mais aussi l’atteinte à la faune et à la flore. L’enquête publique fait aussi état d’une inquiétude quant aux sources présentes dans les sous-sols. "Sur le versant nord de Taillard, il y a 62 maisons et 6 exploitations agricoles qui utilisent l’eau des sources sous terraines. Nous craignons en premier lieu qu’ils soient privés de ces sources pendant les travaux, et par la suite qu’un accident survienne. Si le liquide présent dans les éoliennes venait à s’écouler sur les sols, ils seraient complètement pollués et inutilisables", précise Henri Delolme.

Des alternatives "plus acceptables"

Les associations ne se contentent pas de contester le projet, elles proposent des alternatives qu’elles estiment "plus acceptables socialement". "L’éolien industriel n’est pas la seule réponse à la transition énergétique", explique Henri Delolme avant d’évoquer le cas d’usine de méthanisation, les panneaux photovoltaïques ou encore l’exploitation de la filière bois qui, selon le président de Sauvons Taillard, "a l’avantage de pouvoir être contrôlé, contrairement à la production des éoliennes." De son côté Stéphane Heyraud ne semble pas inquiet quant à la suite du projet : "Nous attendons l’autorisation d’exploitation, qui devrait logiquement arriver. Sans nous avancer, nous nous félicitons malgré tout de ce long processus qui nous a demandé énormément d’énergie", conclut le président de la communauté de communes des Monts du Pilat.

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