La demande de remise en liberté de Tariq Ramadan rejetée

L'islamologue suisse qui nie toujours les viols dont l'accusent trois femmes, dont une pour des faits supposément commis à Lyon, est emprisonné depuis le 2 février.

Atteint d'une sclérose en plaques, Tariq Ramadan peut très bien être soigné derrière les barreaux assure le juge des libertés. Il a ainsi rejeté hier la demande de remise en liberté formulée par l'avocat de l'islamologue suisse. Une demande déposée le 24 avril, au lendemain de l’expertise judiciaire qui avait estimé sa détention possible à condition de "continuer à bénéficier de l’accès aux soins". Tariq Ramadan a été transféré en mars de la prison de Fleury-Mérogis, où il était détenu depuis le 2 février, à l'hôpital de celle de Fresnes. Un établissement, "incapable de lui assurer ses quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire", selon MeEmmanuel Marsigny, son avocat. "Tariq Ramadan n'a eu qu'une seule séance depuis le 26 avril", assure-t-il. Le conseil de l'islamologue a fait appel de la décision du juge des libertés (JLD), critiquant une décision "invraisemblable".

"Le parquet, le magistrat instructeur et le JLD refusent de prendre en compte les éléments à décharge, a-t-il insisté auprès de l'AFP. Cette décision traduit le manque d'objectivité et d'impartialité de l'ensemble de la chaîne pénale - policiers et magistrats - impliquée dans cette affaire. Je m'apprête d'ailleurs à demander le dessaisissement du service enquêteur"L'avocat de Tariq Ramadan dénonce encore "les mensonges des accusatrices" et des incohérences dans leurs récits". Une ligne difficile à avaler dans le camp d'en face. "Cette défense façon théorie du complot n'est pas digne face à la vérité du dossier", a regretté Me Eric Morain avocat de la plaignante accusant l'islamologue de l'avoir violée à Lyon.

Tariq Ramadan a toujours nié les accusations de viols et viols sur personne vulnérable dont il fait l'objet. Confronté à la plaignante lyonnaise, il a maintenu cette ligne, malgré l'évocation par celle-ci d'une cicatrice à sur une partie intime du corps de l'islamologue suisse. Henda Ayari, ex-salafiste désormais militante laïque et féministe, la première femme par qui le scandale est arrivé, doit quant à elle être prochainement entendue par les magistrats dans le cadre de l'accusation de viol qu'elle porte contre Tariq Ramadan, pour des faits supposément commis à Paris en 2012. Tout comme une troisième plaignante, qui évoque neuf viols entre 2013 et 2014, à Paris, Londres et Bruxelles.

Lire aussi : Tariq Ramadan a-t-il menti sur son emploi du temps ?

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