Quatre anciens employés de l'entreprise de location automobile Avis, à Lyon, contestent devant les prud'hommes leur licenciement pour faute grave, selon eux basé sur leur origine maghrébine.
Trois assistants commerciaux et un technicien de l'agence de location automobile Avis à l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry contestent leur licenciement pour faute grave devant les prud'hommes. Les quatre employés estiment que leur renvoi était en réalité motivé par leur origine maghrébine.
Le cas de deux d'entre eux a déjà été examiné par le conseil des prud'hommes ce lundi. Licenciés respectivement en juillet 2014 et en août 2015, les deux hommes ont dénoncé à l'AFP, en marge de l'audience, une "différence de traitement" vis-à-vis du reste de leurs collègues. La société Avis les accuse d'avoir accordé des remises à des clients sans l'autorisation de la hiérarchie en touchant ainsi des primes indues.
"Une procédure disciplinaire arbitraire, ciblée" selon le Défenseur des droits.
Une pratique pourtant largement répandue selon les deux intéressés. Leur avocate Me Valérie Mallard estime que leur licenciement n'est pas valable, car leurs collègues s'étant rendu coupables des mêmes fautes n'ont pas été sanctionnés. La décision doit être rendue le 24 septembre. La situation des deux autres licenciés sera pour sa part examinée le 5 novembre.
Le Défenseur des droits a enquêté pendant plus de trois ans sur cette affaire et a conclu à "une procédure disciplinaire arbitraire, ciblée" et "détournée pour les évincer" selon l'AFP. L'avocate de la société Avis, Me Audrey Tomaszewski, assure de son côté que d'autres salariés n'étant pas d'origines maghrébines ont été licenciés pour les mêmes motifs ailleurs en France.