David Kimelfeld et Jean Deguerry au Grand Parc Miribel-Jonage le 23 mai 2018 © Tim Douet
David Kimelfeld et Jean Deguerry au Grand Parc Miribel-Jonage le 23 mai 2018 © Tim Douet

Le Grand Lyon et l’Ain amorcent le dialogue à Miribel-Jonage

Accompagnés de nombreux élus de la métropole de Lyon et du département de l’Ain, David Kimelfeld, le président du Grand Lyon, et Jean Deguerry, son homologue au conseil départemental de l’Ain, se sont rencontrés ce mercredi matin pour une visite du Grand Parc Miribel-Jonage.

Réservoir en eau et véritable poumon vert de la métropole, le parc de Miribel-Jonage, 19e site touristique de France (entre le mont Saint-Michel et la cité de la Villette), a été choisi par David Kimelfeld et Jean Deguerry comme premier point de rencontre entre la métropole de Lyon et le département de l’Ain. Un lieu “symbolique” pour les deux hommes, puisque situé à cheval entre les deux collectivités. “Il y avait un objectif de rencontre avec notre collègue du département de l'Ain qui était dans les tuyaux depuis assez longtemps et il était plutôt intelligent de se rencontrer dans un lieu que l'on partage et où l'on se retrouve parce que nos concitoyens qui habitent dans la métropole et dans l'Ain s'y retrouvent”, a débuté David Kimelfeld.

Une réunion de travail sur les mobilités “avant l’été”

Jusqu'ici, les deux collectivités avaient eu peu, voire pas, d'échanges, selon Jean Deguerry : “Le département de l'Ain est placé entre deux grandes métropoles que sont Lyon et Genève. Nous avons déjà des instances qui existent avec nos voisins suisses, mais il n'y en avait pas avec la métropole du Rhône.” Un manque de communication auquel il devrait être remédié. “Nous sommes d'accord avec David Kimelfeld pour avoir des réunions de façon plus régulière”, a affirmé le président du conseil départemental de l'Ain.

Elus du Grand Lyon et du conseil départemental de l’Ain au Grand Parc Miribel-Jonage le 23 mai 2018 © Tim Douet
Elus du Grand Lyon et du conseil départemental de l’Ain au Grand Parc Miribel-Jonage le 23 mai 2018 © Tim Douet

Une première réunion entre les deux présidents aura lieu “avant l'été”, sur le thème de la mobilité. Il faut dire que le département de l’Ain, dont la “côtière” qui borde le Grand Parc, va directement être touché par le déclassement de l'autoroute A6/A7, alors que l’échangeur du Nœud des Iles est déjà saturé tous les matins et que, afin d’éviter ces bouchons, 2 000 voitures empruntent une passerelle à une voie qui relie Miribel au parc. “Il y a des enjeux de mobilité certains. Les portes d'entrée de l'Ain vers le parc sont compliquées et il faut démarrer un travail commun sur ces sujets, parce que le sujet des mobilités ne s'arrête pas aux portes de la métropole. Les décisions que l'on prend ici peuvent avoir une incidence positive ou négative ailleurs et on doit les prendre en compte”, estime David Kimelfeld.

“Nous avons le droit de ne pas être d’accord sur tout”

“Il y a beaucoup de sujets qui nous rapprochent et qui peuvent nous différencier, mais j'ai apprécié la qualité d'écoute de David Kimelfeld”, a déclaré Jean Deguerry. Questionnés sur ces éventuels désaccords, les deux hommes n’ont pas répondu, préférant insister sur le dialogue qui s'ouvre entre eux. “L'idée n'est pas de constater des désaccords, a insisté David Kimelfeld, mais de construire quelque chose en ayant une bonne information entre nous. On va exposer nos projets de façon objective et je suis sûr que cela va rassurer certains.” “Nous avons le droit de ne pas être d'accord sur tout, a continué le président du conseil départemental de l'Ain, mais nous avons le devoir de répondre aux attentes des habitants de notre territoire.” La question de la desserte en transport en commun de la Côtière de l’Ain et du parc devrait notamment être abordée lors de la réunion prévue dans l’Ain dans les mois à venir.

Grand Parc Miribel-Jonage © Tim Douet

À la recherche de financements

Outre la question des transports, les deux élus devront se pencher sur le modèle économique du parc. Autrefois largement financé par l'exploitation de gravier, il a perdu cette manne financière depuis l'épuisement des ressources. La disparition de cette source de revenus, couplée à la baisse des dotations de l'Etat, contraint cet espace de 2 200 hectares (plus de six fois Central Park) à chercher de nouveaux financements. “Actuellement, les revenus du parc permettent seulement d'entretenir l'existant, qui a plus de trente ans, mais pas d'investir”, regrette Christophe Quiniou, le maire de Meyzieu, présent ce mercredi. “Il y a des inquiétudes partout. L'important, c'est de ne pas les mettre sous le tapis, mais être dans le dialogue”, a répondu David Kimelfeld. Récemment, la question de rendre payante la traversée du parc a été évoquée comme nouvelle source de financement. Un projet probablement mort-né puisqu'il se heurterait au refus de l'ensemble des communes de la Côtière de l'Ain. Côté lyonnais, le président de la métropole a par ailleurs rappelé le rôle populaire du parc : “Dans la métropole, il nous faut des lieux ouverts à tous les types de population. Ici, c'est un lieu où l'on peut venir avec juste quelques euros en poche et c'est important de le soutenir.”

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