La maire de Vaulx-en-Velin a annoncé hier dans un communiqué qu'elle avait obtenu des renforts de police en réponse aux événements survenus dans une école vendredi dernier. Mais pour certains enseignants et parents d'élèves, les autorités refusent de voir la réalité en face.
"Pour les élus, pour les agents de la collectivité, comme pour l’ensemble des Vaudais, il n’est pas de préoccupation plus grande que celle de veiller précieusement à la sécurité des citoyens de notre ville et au premier chef celle de nos enfants", a déclaré Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin. Une sécurité qui a été mise à mal ces derniers jours par plusieurs actes de violence. Vendredi dernier un homme a pénétré en fin d'après-midi dans l'enceinte de l'école Jean Vilar, poursuivi par un autre individu.
Des détonations auraient été entendues à proximité de l'établissement selon des témoins qui parlent de coups de feu. Mais les forces de l'ordre déclarent n'avoir pas trouvé d’éléments matériels permettant de le confirmer. "Il s'agit d'un règlement de compte entre familles", d'après la Mairie. "Il y a eu deux faits graves, coup sur coup et qui n'ont rien à voir entre eux", assure le chargé de la communication en faisant référence aux coups de feu tirés avenue Salengro mardi en fin d'après-midi. Dans la nuit de mercredi à jeudi une patrouille de police a également été la cible de tirs de projectiles et de mortier (feu d'artifice). "C'est un peu chaud en ce moment", confie-t-on à la préfecture du Rhône.
"Nous ne laisserons pas une poignée d’individus agir impunément"
Pour rassurer tout le monde, Hélène Geoffroy a demandé des renforts de police. "J’ai obtenu du Préfet l’intervention et la présence de forces de sécurité supplémentaires pour assurer la sûreté et la tranquillité des Vaudais. En appui, la vidéoprotection que notre ville déploie sur l’ensemble de son territoire, qui sera totalement opérationnelle en fin d’année, a déjà montré son efficacité pour un certain nombre d’interpellations", annonce-t-elle dans son communiqué avant d'ajouter "nous ne laisserons pas une poignée d’individus agir impunément".
Une situation sous contrôle selon les autorités...
Si la situation semble être de plus en plus tendue depuis une semaine, on tente du côté des autorités de relativiser la gravité de la situation. "Je me suis baladé dans le quartier hier entre 23H et minuit et je n'ai rien vu d'anormal", a assuré le chargé de communication de la mairie. "C'est toujours comme ça avec le début de l'été, les jeunes sortent avec leurs scooters etc. Les habitants et les parents d'élèves sont évidemment inquiets, mais c'est pour cela que la maire les a reçus hier en présence du recteur de l'académie ainsi que du commissaire de Vaulx-en-Velin."
"On essaie de rassurer, des patrouilles vont se disperser durant la nuit, pour faire dissuasion", confirme la préfecture du Rhône qui ne souhaite pas communiquer sur les effectifs déployés ni sur l'origine de ces violences. "Il n'y a pas de recrudescence du trafic de drogues", affirme en tout cas la mairie.
...mais inquiétante pour les parents et les professeurs.
"Devant l'école il y a des dealers qui sont dans la rue toute la journée", assurait pourtant une parent d'élève contactée hier. "On en a ras-le-bol. Il y a eu des coups de feu dans les squares, des règlement de compte au marteau."
"Le vrai problème de la violence aux abords de l'école a été mis de côté", estiment plus d'une dizaine d'enseignants de l'école Jean Vilar dans un communiqué. "Le lien entre le climat ambiant et l’événement de vendredi a été nié : "cet événement aurait pu se dérouler dans n'importe quelle école" selon [des représentants de la mairie et de l'éducation nationale]. Nous sommes sceptiques." Les professeurs déclarent se sentir abandonnés "plus que jamais" et demandent "qu'attendons-nous pour réagir ?".
"S’il faut compléter les mesures de sécurité dans les écoles ce sera fait, indique le chargé de communication de la municipalité. "La maire se donne une petite semaine pour prendre des décisions claires à ce sujet."