Gérard Collomb
©Tim Douet

Gérard Collomb persiste et signe au sujet des black-blocs

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a déclenché la polémique samedi en dénonçant la "passivité" des manifestants vis-à-vis du comportement des black-blocs. Une "polémique artificielle" se défend l'entourage du ministre.

Les débordements violents dans les manifestations n'ont pas fini de mettre Gérard Collomb sur la sellette. Mais samedi dernier, ce n'est pas tant pour sa gestion des événements que pour ses déclarations que le ministre de l'Intérieur s'est retrouvé au cœur de la polémique. Alors que 40 personnes ont été interpellées après des heurts entre des forces de l'ordre et des manifestants lors de la "marée populaire", l'ancien maire de Lyon a déclaré sur BFMTV le soir même : "Je crois que si demain on veut garder le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leurs opinions puissent aussi s'opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices de ce qui se passe".

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Il n'en a pas fallu plus pour que des représentants de gauche s'en prennent au premier ministre, l'accusant de remettre en cause le droit de manifester et par la même le monopole légitime de la violence d'État. Clémentine Autain, députée de la France Insoumise, a demandé sur BFMTV au ministre de retirer ses propos. Olivier Faure, le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste a de son côté dénoncé sur RTL des propos "irresponsables", l'accusant au passage de ne pas être "à la hauteur de la fonction qu'il occupe". Benoît Hamon, enfin, qui était par ailleurs présent dans le cortège, a renvoyé la balle aux forces de l'ordre sur BFMTV, estimant qu'il était de leur devoir de protéger les manifestants "au lieu de nous faire porter la responsabilité du comportement de quelques-uns, ultra-violents".

Des propos "tronqués" selon l'entourage du ministre.

"Les propos du ministre de l'Intérieur ont été tronqués, dévoyés et instrumentalisés à des fins politiciennes par des représentants de la France insoumise et de l'extrême gauche pour créer une polémique artificielle", le service de communication de Gérard Collomb qui analyse cette polémique comme une tentative de "masquer l'échec de la mobilisation qui s'est conclue à Paris sous les cris de "tout le monde déteste la police".

Sur le fond, on rétorque dans l'entourage du ministre que ce dernier a rappelé à plusieurs reprises samedi que la liberté de manifester "était une liberté fondamentale et que c'est précisément pour cette raison qu'un important dispositif policier a été déployé samedi".

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Malgré tout le ministère maintient les propos de Gérard Collomb concernant une supposée passivité des manifestants vis-à-vis des événements. "Sur les images de vidéosurveillance de la Préfecture de Police, on voit très nettement que les manifestants ne se séparent à aucun moment du groupe des casseurs et, effectivement, par leur passivité, les "protègent" puisqu'ils empêchent la police d'intervenir, les conditions n'étant pas réunies", avance la directrice de communication.

"Tant que les cortèges "classiques" ne se sépareront pas physiquement des casseurs, en particulier lors des minutes au cours desquelles ils se changent, se griment et sortent leurs armes, l'action des policiers sera rendue délicate, voire impossible." Gérard Collomb ne retire donc absolument rien de la déclaration avec laquelle il a mis le feu aux poudres samedi soir, quitte à affronter les foudres de l'opposition.

 

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