David Kimelfeld Autre Direct
David Kimelfeld © Tim Douet

Contrat de plan État-région : les désaccords de Wauquiez et Kimelfeld 

Les négociations du contrat de plan État-région (CPER) entre la métropole de Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes n’ont pas encore abouti. En cause : des désaccords entre David Kimelfeld, président de la métropole et Laurent Wauquiez, président de la région, notamment au sujet des sommes dédiées à l’action économique. 

Le CPER, c’est une enveloppe de 283 millions d’euros de l’État, pilotée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, pour financer des projets d’intérêt régional. Mais encore faut-il qu’un contrat puisse être signé. Laurent Wauquiez et David Kimelfeld se sont rencontrés en mai dernier pour discuter d’un accord sur les budgets accordés à la métropole. Action économique, travaux de la rue Garibaldi ou les ateliers de la danse sont des sujets qui les opposent. À l’issue de cette rencontre, le dialogue s’est rompu. “Nous n’avons eu aucun retour de la part de la métropole alors que la région est prête à tendre la main pour discuter des sujets”, assure-t-on dans l’entourage de Laurent Wauquiez. David Kimelfeld, de son côté, se dit détendu. “Ce n’est pas une bataille politique que l’on mène mais une négociation. Il n’y a pas de guerre de tranchées avec la région. On observe plusieurs points de désaccord sur la dernière version du contrat, qui n’est pas satisfaisante. On n’a pas trouvé d’accord entre les trois parties : la métropole, la région et l’État”, a affirmé le président de la métropole à l’occasion d’une conférence de presse ce vendredi. Si le ton reste courtois, l’épisode n’est pas anecdotique. Derrière le calme apparent de son président David Kimelfeld, la métropole est passablement irritée des orientations prises par la région.

Action économique 

Premier point saillant : le budget de l’action économique de la métropole de Lyon. David Kimelfeld l’a annoncé : il ne compte pas revenir sur le budget de 15 millions d’euros qui devait être destiné à l’emploi et l’entrepreunariat de la métropole. Il précise que dans la dernière version du contrat proposée par la région, celle-ci “amputait une somme de plus cinq millions d’euros à l’action économique”. Une baisse que les conseillers de Laurent Wauquiez justifient par l’action de la région qui réalise “trois fois plus d’investissements directs qu’auparavant”. Ainsi, les 5 millions d'euros amputés à ce budget seraient investis dans d’autres activités. Un argument que David Kimelfeld condamne fermement. “Les actions que l’on doit mener au niveau économique sont extrêmement importantes. Nous nous étions mis d’accord fin octobre, et chacun avait fait des concessions. L’action économique est une priorité pour la métropole”, a-t-il déclaré. Concernant la problématique du musée des tissus, la question semble réglée. “Le musée des tissus n’a jamais figuré dans aucun document”, explique-t-on à la région.

“L’ombre de Collomb plane sur la métropole” 

Si les négociations semblent au point mort entre la région et la métropole, des deux côtés, on se veut rassurant. “On est prêt a faire plus pour la métropole si elle s’engage, notamment au niveau de l’action économique. On leur tend la main”, rappelle un proche de Laurent Wauquiez. Il nuance tout de même : “C’est la région qui décide en concertation avec la métropole mais ce n’est pas la métropole qui décide de manière unilatérale des projets à subventionner”. Selon lui, les négociations difficiles du CPER reposent sur un problème plus large. “On a l’impression qu’aujourd’hui il n’y a plus personne aux commandes. L’ombre de Collomb plane sur la métropole. On a signé 100 % des CPER sauf la métropole de Lyon. Il y a un vrai problème aujourd’hui qui rend tout le monde fébrile à la métropole”, regrette-t-il.

“Pas de désaccord politique”

La signature du CPER avait déjà été annulée en octobre dernier, en raison de l’amendement relatif à la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) en faveur de la métropole de Lyon, déposé et co-signé par plusieurs élus LREM lyonnais. Une surprise que Laurent Wauquiez n’avait guère appréciée, qui aurait pu coûter “entre 40 et 50 millions d’euros à la région”. Le Conseil constitutionnel avait été saisi et avait donné raison au président de la région. “Entre temps les projets et les demandes de la métropole ont évolué”, raconte-t-on dans l’entourage de Laurent Wauquiez. “Si on n’arrive pas à trouver d’accord, on mettra les 283 millions d’euros du CPER directement auprès des entreprises et des collectivités de la métropole”, poursuit-il. David Kimelfeld assure avoir envoyé une lettre cette semaine au président de la région, pour relancer les négociations. “Il va sans doute répondre, ce qui devrait donner lieu à une nouvelle rencontre. On a des points de désaccord, mais pas de désaccord politique”, a-t-il conclu.

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