Seu Jorge © DR
Seu Jorge © DR

Lyon l’été : le tour du monde en musique

Budget restreint, une soirée en moins : les Jeudis des musiques du monde maintiennent pourtant le cap… vers les quatre coins du globe ! Et les Nuits de Fourvière ne sont pas en reste.

Les étés se suivent et se ressemblent : la température augmente, la circulation en ville se fluidifie… et l’offre culturelle de proximité se raréfie. C’est là qu’intervient le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes. Non pas que l’association chôme le reste de l’année, affairée çà et là à ses activités de recherche, de valorisation et de diffusion du patrimoine dans le domaine des musiques de tradition orale, mais, les beaux jours arrivés, la partie immergée de l’iceberg apparaît soudain, sous la forme d’un festival hebdomadaire bucolique et convivial désormais bien connu des Lyonnais.

Jeudis des musiques du monde au jardin des Chartreux © Clicographe
Jeudis des musiques du monde au jardin des Chartreux © Clicographe

Une édition 2018 de survivants

Ce rendez-vous fort apprécié se bat pourtant depuis plusieurs saisons contre l’austérité, au point de devoir réinventer chaque été son modèle économique pour survivre. Avec une nouvelle baisse de subventions en 2018 (-30 %), les Jeudis sont soudain sur le point de tout annuler… C’est finalement au prix de la suppression des animations jeune public, d’une soirée en moins et d’une participation libre demandée aux spectateurs que le festival (pourtant victime de son succès au vu d’une fréquentation toujours plus importante) se maintient, tant bien que mal… La 22e édition aura bel et bien lieu comme de coutume au jardin des Chartreux, sur les pentes de la Croix-Rousse.

Mais de la même qualité que les précédentes

Cette édition à l’accouchement difficile ne sera pas cheap pour autant. Si seulement six des sept soirées habituelles auront lieu, la qualité de la programmation ne fléchit pas. On commence en trombe le 5 juillet avec un bal réunionnais en compagnie du grand René Lacaille, sommité de l’accordéon maloya, accompagné par son orchestre. La semaine suivante, ce sont les pulsations savantes de la musique classique indienne qui seront à l’honneur, avec l’Amrat Hussain Brothers Trio et le rock électrique d’influence tandoori du groupe Nirmaan.

Luiz Paixao © DR
Luiz Paixao © DR

On poursuit du côté de l’Afrique de l’Est le 19, avec le Madalitso Band et l’électro-jazz éthio-hypnotique d’Abyssinie Club. Cap sur l’Amérique latine ensuite avec la légende brésilienne du forró, virtuose de la rabeca (le violon du Nordeste), Luiz Paixão.

Une grosse pause de trois semaines et la musique sera de retour ! C’est l’Algérie qui sera alors à l’honneur le 23 août, avec le chaâbi de Nouiba et la pop très mainstream de la chanteuse Djazia Satour. On terminera le 30 par une soirée endiablée autour de l’Afrique électrique, avec l’afro-rock psychédélique d’Electric Mamba et l’électro mandingue du Midnight Ravers Trio.

Et dire qu’on a bien failli manquer tout ça, s’ennuyer tout l’été en se demandant chaque jeudi où pique-niquer…

Jeudis des musiques du monde – Jeudis 5, 12, 19 et 26 juillet + 23 et 30 août, à partir de 19h, au jardin des Chartreux


Bowie de Janeiro...

Les tubes de feu David Bowie à la sauce brésilienne, le tout surmonté des orchestrations d’Antoine Boyer interprétées par les musiciens de l’Opéra national de Lyon : c’est le programme imparable (qui contribua grandement, jadis, au succès de La Vie aquatique de Wes Anderson) que nous proposent les Nuits de Fourvière.

Seu Jorge et les musiciens de l’Opéra de Lyon – Vendredi 6 juillet à Fourvière.

... et 20 ans d’Éthiopiques à Fourvière

Singulier que ce son éthiopien, aux frontières des musiques africaines et asiatiques, mâtiné de jazz et de gammes pentatoniques… C’est autour de trois légendes célébrées par le label Éthiopiques (Mahmoud Ahmed, Girma Bèyènè et Eténèsh Wassié), soutenues par le groove implacable du groupe Akalé Wubé, qu’a été élaboré cet “all star” réuni à Fourvière le temps d’une soirée unique.

Nuit “Éthiopiques” / Revue All Star – Le 22 juillet à Fourvière.

Mahmoud Ahmed et Girma Bèyènè (Nuit Ethiopiques – Fourvière 2018) © Adrian Boot / DR
Mahmoud Ahmed et Girma Bèyènè (Nuit Ethiopiques – Fourvière 2018) © Adrian Boot / DR

[Ces articles sont extraits de Lyon Capitale n°779 – Juillet-Août 2018]

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