Les chefs réunis pour la présentation de la Cité de la gastronomie
Les chefs réunis pour la présentation de la Cité de la gastronomie ©Tim Douet

Lyon : la Cité de la Gastronomie ouvrira durant l'été 2019

Le Grand Lyon vient de désigner le délégataire de la future Cité internationale de la gastronomie. Il s'agit du groupe espagnol Magma Cultura, dont la délégation va durer huit ans. La Ville a ainsi refusé les offres de GL Events et d'Operel.

L'ouverture du musée est prévue dans le courant de l'été 2019. Selon le vice-président métropolitain à la commande publique, Gérard Claisse, le groupe espagnol a fait l'unanimité sur tous les critères de sélection, obtenant une note de 18,2. “L'offre de Magma l'a emporté en proposant un projet visant un public divers et plus large, une ouverture sept jours sur sept, les prix d'entrée les plus bas, la fréquentation la plus ambitieuse avec 300 000 visiteurs par an et un dossier avec les conditions juridiques et financières les plus satisfaisantes”, a jugé Gérard Claisse.

GL Events écarté

Le chiffre d'affaires envisagé est de 5,3 millions d'euros par an. Concernant les deux autres offres, l’adjoint a expliqué pourquoi elles n’avaient pas été retenues : “Operel a fait une offre intéressante en matière d’animation, notamment sur les cultures urbaines, et a reçu une note de 13,9. Mais cette offre visait un public plus restreint. L’autre défaut de leur offre était son manque de sécurisation financière. Ils proposaient que l’on mange beaucoup à la Cité internationale de la gastronomie, avec le risque d’assécher l’offre de restauration autour. Mais la Cité n'est pas un restaurant. Quant à GL Events [noté 14,2/20, NdlR], ils ont fait une offre axée vers les entreprises. Gérer des équipements scientifiques et techniques pour le grand public est moins dans leur culture. L’offre était aussi moins ambitieuse en termes de nombre de visiteurs et comportait un transfert de risque sur la métropole.

Concernant le choix d'une entreprise espagnole plutôt que lyonnaise, Gérard Claisse a assuré que le Grand Lyon avait choisi “la meilleure offre” et non l'offre d'une “entreprise espagnole”. “Le porteur de projet travaillera avec l’ensemble des acteurs et de l’écosystème lyonnais. Il y aura des acteurs associés, de grands chefs, les Toques blanches, des chefs étrangers, des attaches avec le Sirha, avec l’institut Paul-Bocuse. Et il faut dire que ces acteurs ne joueront pas un rôle parce qu'ils sont lyonnais, mais parce qu'ils sont très bons et reconnus internationalement”, a de son côté rassuré David Kimelfeld.

Quelles activités ?

Deux expositions permanentes (un atlas de la gastronomie et une gastro-ludothèque) seront visibles dans la Cité, qui présentera chaque année deux expositions temporaires. “Il y aura aussi des ateliers de cuisine, des démonstrations de chefs, des conférences-débats, trois chefs en résidence par an, des dégustations chaque jour, des espaces pour les start-up, des programmes professionnels. Les lieux pourront aussi être loués de façon partielle ou totale pour des soirées et des séminaires. Il y aura aussi un développement hors les murs appelé la "Cité off". Toutes les propositions seront régulièrement examinées par le comité d’orientation sous l’égide de la métropole”, a précisé Gérard Claisse. La scénographie de l'exposition permanente a été confiée à l'agence londonienne Casson Man. “Nous avons aussi travaillé avec Martine Laville [professeure et cheffe de service adjointe au service d'endocrinologie, diabétologie et maladies de la nutrition des hôpitaux Lyon-Sud, NdlR], car le bien-manger doit s'apprendre tout petit. On ne fera pas de nutrition punitive. Notre passé doit être un corpus important de cette Cité, tout en étant prospectif pour parler de la façon dont nous mangerons dans vingt ans”, a ajouté Georges Képénékian.

Quels tarifs ?

L'entrée coûtera 12 euros pour les adultes, 8 euros pour les enfants de moins de 16 ans et les étudiants, 3 euros pour les demandeurs d'emploi et les bénéficiaires de minima sociaux. Concernant les groupes, le prix sera de 11 euros pour les adultes et de 6 euros pour les enfants. Un abonnement annuel sera proposé au prix de 51 euros pour les adultes et de 26 euros pour les enfants. “La Cité doit être un lieu de fréquentation, pas de visite. On prend ainsi le contrepied de la Cité du vin à Bordeaux”, a déclaré le maire de Lyon.

Des tarifs trop chers ?

Pour les activités, il faudra ajouter 12 euros par billet, quel que soit le billet (adulte, enfant, étudiant, etc.) pour participer à l'expérience dégustation. Les activités sans matériel comme les visites guidées coûteront 12 euros par personne en plus du billet. Les activités avec matériel comme les ateliers pédagogiques coûteront 20 euros en plus du billet. Il faudra enfin compter entre 25 et 60 euros en plus du billet pour les “activités ou expériences participatives” comme les ateliers culinaires. “Du social washing”, pour l'élue Gram Nathalie Perrin-Gilbert, qui a regretté que des tarifs préférentiels ne s'appliquent pas aux différentes activités. “Les pauvres ne pourront ni goûter ni toucher. C'est indécent au regard de l'histoire de l’Hôtel-Dieu, qui mérite mieux que de devenir un parc d'attractions où l’on paye pour chaque activité”, a-t-elle lancé.

Madame Perrin-Gilbert, vous connaîtriez l'équipe Magma, vous verriez qu'elle a une vraie sensibilité pour l'accès aux publics éloignés. C'est d'ailleurs le groupe Magma qui nous a proposé les tarifs les plus bas. Concernant la tarification des activités, je vous défie de trouver un musée où il n'y a pas de boutique ou de service restauration”, lui a répondu Gérard Claisse.

Pour un historique du projet, lire : Au lancement de la Cité de la gastronomie, Collomb réécrit l'histoire

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