Illustration Coupe du monde – crédits : Pixabay

Coupe du monde : ces Lyonnais qui ne pensent pas vraiment à la finale

La finale 2018, tout le monde en parle depuis mardi dernier, c’est le sujet du moment qui ferait battre le cœur de tous les Français. Mais pour certains Lyonnais, cet événement n’est qu’un simple sujet d’actualité. Petit tour d’horizon sur ces personnes qui ne s’emballent pas pour la finale de dimanche.

Sur la place de la Croix-Rousse, Céline attend tranquillement ses amis : « Le match de dimanche ? Je ne suis pas du tout intéressée par tout cet engouement autour du foot. Le sport est basé normalement sur de belles valeurs, mais les histoires de financement actuelles n’ont aucun intérêt. »

À quelques mètres de là, Lise-Noëlle et Marie-Do discutent joyeusement sur un banc, mais le foot n’est pas vraiment à leur programme non plus : « Pfff, non, je vais peut-être regarder à la télévision ou alors ouvrir les fenêtres place des Terreaux ! », s’exclame Lise-Noëlle. Marie-Do choisit le jardin public natal : « L’ambiance est sympa au moins », ajoute-t-elle avec une légère moue. À la boutique La Boîte à Vape, Laure et Vladimir vendent leurs vaporeuses sans trop réfléchir sur les enjeux de la Coupe : « Non, je déteste le sport globalement, explique Laure un peu timidement, ça me fait penser aux Romains avec leur credo « du pain et des jeux »… c’est très dérangeant. » Vladimir s’exprime également d’un ton délicat : « Le foot est instrumentalisé par le pouvoir. C’est cool que les gens soient heureux en ce moment, mais, si jamais on gagne, ce titre ne change rien dans le cours des choses. »

« L’effet « Black Blanc Beur » a été de court terme »

Dans le 7e arrondissement, au siège du Parti communiste français, au 1 cours Albert Thomas, le foot, malgré son système capitaliste, reste un sport populaire : « On était une cinquantaine à regarder le match à 20h pile mardi. Dimanche, on va débattre sur le sport en Palestine puis, à 17h, on regardera la finale au même endroit », explique Aline Guitard. À la question de savoir si on observe un effet « Black Blanc Beur » comme en 1998, la militante communiste nous répond : « Bon, après, c’est embêtant si on gagne, car le président Macron va sûrement gagner 15 à 20 points de popularité… l’effet « Black Blanc Beur » a été de court terme, on a des joueurs comme Thuram qui ont essayé de poursuivre ce mouvement de solidarité. Aujourd’hui, Mbappé reprend un peu le rôle de Thuram. Il ne faut pas oublier qu’après 1998, on a eu Le Pen au second tour en 2002… le sport doit refléter la société pourtant… » Henry, jeune militant communiste, est surtout enjoué par « l’ambiance collective, mes potes ont même voulu aller à Bellecour mardi ! »

À côté des militants se trouvent Laurent, Simon et Mathieu, membres de l’Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) Les Paniers du 3e. Pendant qu’ils distribuent les paniers de légumes, Laurent, agriculteur de Roanne, affiche directement sa position sur la finale : « Le foot, c’est l’opium du peuple pour cacher la misère de la société. Je n’aime pas les valeurs défendues par ce sport, il faut voir le film Coup de tête avec Patrick Dewaere : on comprend vite comment le foot hiérarchise la société entre l’élite et les pauvres. Il y a quand même une mentalité haineuse qu’on inculque aux gamins pendant les compétitions. » Pour Simon, son fils, jeune pâtissier, la finale est une occasion de râler, mais avec second degré : « Vu que je suis pâtissier, je vais passer mon dimanche à travailler et sûrement pour toute la soirée si jamais on gagne. Si on perd, les clients voudront vite manger pour aller se coucher. » Mathieu, étudiant en arts du spectacle, explique avec malice son refus de regarder le match : « C’est mal filmé les matchs de foot ! Récemment, des scientifiques ont montré qu’on pouvait mettre des caméras dans les ballons. Ce serait plus fun non ? »

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