Vélo’v : la nuit qui a tout changé à Lyon et laisse Vélib’ derrière

Ce mardi matin, les Lyonnais se sont réveillés avec 4 000 nouveaux Vélo’v dans les rues de l’agglomération. En l’espace d’une nuit, les équipes de JCDecaux ont remplacé l’ensemble des anciens Vélo’v par des modèles de nouvelle génération.

La nuit du 17 au 18 juillet 2018 fera date dans l’histoire de l’économie de partage. Les équipes du groupe JCDecaux ont réussi à remplacer l’intégralité des 4 000 anciens Vélo’v par des nouveaux modèles plus légers, mais aussi plus maniables (lire : Les nouveaux Vélo'v arrivent cette nuit, tout ce qu'il faut savoir). Paradoxalement, si la pression était forte pour réussir cet exploit, avant le coup de feu, l’ambiance était calme. Le processus est bien rodé : les premières équipes viennent prendre les anciens Vélo’v, les secondes apportent les nouveaux, enfin les dernières sont chargées de récupérer les vieux modèles qui pourraient être ramenés en station entre-temps ou ont été laissés sur la voie publique. L’objectif est clair : le service ne doit pas être interrompu.

Vers 20 heures, à proximité du Campus de la Doua, le groupe JCDecaux installe les nouveaux Vélo’v sous les objectifs de la presse. Sur l’application dédiée à la location et permettant de déverrouiller les deux roues, les Vélo’v apparaissent au bout d’une dizaine de secondes. La magie s’opère : ils sont là n’attendant plus qu’à être utilisés. Il faudra patienter seulement quelques minutes pour voir un abonné arriver et s’emparer du premier nouveau Vélo’v. Le geste est spontané, l'assemblée plaisante : le groupe JCDecaux aurait-il payé un acteur tant tout cela semble parfait ? Vérifications faites, il s’agit bien d’un "véloveur" du quotidien qui préfigure ce qui va se passer toute la nuit. Les équipes partent de la périphérie de Lyon pour converger vers le centre. À chaque fois, la scène se répète : des Lyonnais ne veulent pas attendre le 18 au matin pour profiter des nouveaux vélos et les testent immédiatement.

L’accueil est positif, les bugs quasi inexistants. Quand ils apparaissent, ils sont corrigés dans la minute. Anthonin Darbon directeur d’exploitation est présent pour superviser cette métamorphose nocturne. Interrogé sur les problèmes rencontrés ces dernières semaines par les usagers qui ne pouvaient pas prendre de Vélo’v dans certaines stations pleines, il confesse : "C’est tout le système qui a été modernisé. Ça ne s’est pas fait sans heurt avec parfois des informations différentes entre ce qui est sur l’application et ce qui est sur le terrain. On corrige dès qu’on repère un problème. À partir du 18, ça devrait aller mieux".

Vers minuit, la moitié du parc a déjà été changé. Jean-Charles Decaux arrive à la station du Musée des Confluences. Il salue ses équipes puis les aide à acheminer les deux roues. Sur fond de métal et de verre, le contraste est parfait : les salariés sont en gilet jaune sur T-shirt blanc, le patron en costume. Les vélos sont verrouillés dans les bornes, le clac sonore se fait entendre puis le bip habituel. Les deux roues apparaissent sur l’application : tout se passe bien, ils peuvent être loués. Les sourires rayonnent sur les visages, l’opération est un succès. La prochaine étape sera celle des usages, mais les inquiétudes semblent inexistantes face aux premières réactions rencontrées durant toute la soirée : les deux roues sont déjà adoptés. Au loin, des cyclistes s’enfoncent dans la nuit lyonnaise au guidon des nouveaux Vélo’v. Définitivement, ce ne sont pas des acteurs.

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