Collomb Macron 06.2016
© Tim Douet

Affaire Benalla : Gérard Collomb en première ligne face à l'Assemblée

Les appels à la démission se sont multipliés à l'encontre du premier membre du gouvernement à être interrogé publiquement ce lundi à 10 heures par la commission des Lois chargée de l'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla.

Gérard Collomb peut-il rentrer à Lyon plus tôt que prévu ? Si selon une source élyséenne interrogée par LCI ce samedi soir, le ministre de l'Intérieur n'est pas "sur la sellette", il devra en tout cas tenir une position bien délicate face à l'Assemblée ce lundi, entre la défense du travail de son ministère et de la police et sa fidélité à Emmanuel Macron. La place Beauvau l'a confirmé, dès le 2 mai, Gérard Collomb a été mis au courant des violences commises la veille par Alexandre Benalla, proche collaborateur d'Emmanuel Macron sur les questions de sécurité. Il était également informé des conditions dans lesquelles le chargé de mission de l'Elysée avait obtenu une autorisation pour "observer" les opérations de maintien de l'ordre le 1er mai auprès du directeur de cabinet du chef de l'Etat.

Le ministre a transmis les éléments à l'Elysée, mais il n'a pas saisi le procureur - comme l'y contraint l'article 40 - et l'enquête de l'IGPN n'a été lancé que ce jeudi suite aux révélations du Monde. Que connaissait-il des prérogatives d'Alexandre Benalla ? Avait-il connaissance des accrochages avec la hiérarchie policière qu'avait eue ce dernier ? Comment Alexandre Benalla s'est-il procuré un brassard de police et s'est fait transmettre les images compromettantes de vidéo surveillance ? Pourquoi n'a-t-il pas saisi la justice ? A-t-il été informé de la sanction à l'égard de Benalla ? Toute une série de questions sur lesquelles le ministre de l'Intérieur est attendu. L'après-midi, l'ex-préfet du Rhône et actuel Préfet de police de Paris, Michel Delpuech, sera lui aussi interrogé par une Assemblée à la fois galvanisée et paralysée par cette affaire.

L'opposition appelle à la démission

À gauche, les appels à la démission de Gérard Collomb se sont multipliés. Pour Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas flanché en comparant l'affaire à celle du Watergate, elle relève de l'évidence. "Bien sûr qu'il va démissionner, et il ne sera pas le seul" a déclaré le président de la France Insoumise. Le patron du PS, Olivier Faure, ainsi que l'ancien candidat socialiste Benoît Hamon ont également demandé sa démission.

À droite, Nicolas Dupont-Aignan avait quant à lui déclaré vendredi que "soit le ministre de l'Intérieur vient devant l'Assemblée et dit la vérité, soit il se cache et démissionne".  Dans les colonnes du Figaro, le Lyonnais Laurent Wauquiez, patron des LR, préfère cibler directement le chef de l'Etat en considérant qu'"aucun fusible ne fera oublier que tout a été piloté depuis l'Elysée".  Sa seule mention de Gérard Collomb est dans l'évocation d'un "pacte du silence qui va du ministre de l'Intérieur à l'Elysée". Interrogés, les députés LREM du Rhône Yves Blein et Blandine Brocard s'attelaient au contraire à soutenir le numéro 2 du gouvernement dans cette affaire.

Ce week-end, le ministre de l'Intérieur s'est attelé à la préparation avec méthode de ses deux auditions, à l'Assemblée d'abord, puis devant le Sénat ce mardi. "Le ministre est plutôt satisfait d'aller s'exprimer devant la représentation de l'Etat pour faire acte de transparence. L'idée est d'être précis, exact, exhaustif", indique-t-on du côté de la place Beauvau, avec l'espoir non dissimulé d'un climat plus "serein et apaisé" que celui de ces derniers jours.

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