Photographie de Martin Becka / Rainier Lericolais – Estudiantina (estampage) / Vincent Chéry et Chloë Breil-Dupont
Photographie de Martin Becka / Rainier Lericolais – Estudiantina (estampage) / Vincent Chéry et Chloë Breil-Dupont

Photo, litho, histoire d’O… Les expos à voir en septembre à Lyon

Septembre est le mois de la photographie à Lyon, avec le retour de 9PH, qui s’intéresse cette année aux frontières. Tandis qu’à Villeurbanne l’Urdla prépare son 40e anniversaire avec des Phantômes et l’angoisse. Plus loin, Chloë Breil-Dupont nous ouvre son Livre 0 “graphique et philosophique” et Lentilly sa galerie à ciel ouvert.

Le festival 9PH – Lyon Septembre de la photographie 2018 propose “Frontières” comme thème général. Né à Brno en 1956, Martin Becka fait part de son Territoire. Il a commencé en tant que photoreporter avant d’aller vers la création. Ses photographies traitent de l’espace urbain, de l’architecture et du paysage en vérifiant et expérimentant diverses techniques liant opacité et transparence, visible et invisible, réel et imaginaire. L’homme est passé par là, il n’y figure pas ou plus mais il a laissé ses marques, sa matière, sa vision de l’espace.

Martin Becka / Territoire – du 13 septembre au 27 octobre à la Galerie Regard Sud 

40 ans de l’Urdla, menacée de disparition

Le 2 octobre 1978, était déclarée en préfecture l’Union régionale pour le développement de la lithographie d’art, sous la présidence de Max Schoendorff. L’association loi 1901 sauvait de la faillite le dernier atelier lithographique professionnel de la région Rhône-Alpes. En janvier 1983, l’Urdla devint éditeur d’estampes et de livres, puis ouvrit un espace d’exposition. Elle n’a cessé de s’affirmer par la suite dans le paysage artistique international spécialisé dans les estampes. Édition, expositions, événements s’y succèdent, concernant aussi bien des artistes régionaux que les plus renommés. En 2018, pour son 40e anniversaire, cette institution se trouve économiquement menacée. Elle a besoin d’une forte mobilisation de donateurs. Cet automne, Rainier Lericolais fait l’objet d’une exposition. Il est plasticien et musicien, et tente de nombreuses expérimentations, qu’il archive : Photogrammes, Oscillogrammes, Scannogrammes, Phantômes allient les mouvements sonores et visuels. Il voudrait cerner l’impossible de la représentation, comme avec ses Tentatives de moulage d’explosions ou de moulage d’eau et son désir de photographier des “fantômes”, le mouvement d’une toupie, l’immatériel.

Rainier Lericolais / Plunder – du 29 septembre au 30 novembre à l'Urdla

Histoire d’O

Chloë Breil-Dupont affectionne les “mondes parallèles”, du conte aux explorations surréalisantes. Elle est partie travailler au Brésil. Elle a écrit sur les aurores boréales à Svolvær, en Norvège. Elle peint des huiles sur bois énigmatiques, crée des installations souvent symbolistes avec, par exemple, des “manteaux des savoirs”. Depuis 2016, elle collabore avec Vincent Chéry ; elle a écrit avec lui un roman “graphique et philosophique”, Le Livre O, qui fait aussi l’objet d’une installation. “Autant les dessins que les installations sont des indices, des scènes, des narrations de “O”. Ici, le dessin a statut de texte. Et c’est alors qu’on rencontre un début d’incendie derrière une fenêtre, un homme qui sort ou s’enfonce dans une flaque noire, un combat de chiens où des mains parient des papiers blancs…”, sachant que, “chaque jour, une armée de gamètes court vers le futur”. Suffisant pour ce “projet autour de la création d’une mythologie contemporaine et le codex d’un autre monde (…) lorsqu’une pluie épaisse sous un début d’incendie apparaît dans une maison dont la cave est gardée par une armée de crapauds, dans une rue, une diva chante et des chiens la suivent enragés. Un sein noir nourrit une horde d’angelots blancs et des jardiniers s’insurgent”. Il y a chez eux un vrai savoir-faire, un monde particulier liant grotesque, onirisme, connaissance de l’histoire de l’art, humour et impertinence. Tous deux proposent des œuvres, souvent à l’encre de Chine, et des modules de dimensions monumentales comme de petit format.

Chloë Breil-Dupont & Vincent Chéry – vendredi 7 septembre à la galerie Chybulski (Ville-sur-Jarnioux)

Les abstractions naïves de Rosa

Rosa - Bleuités 2016 (70x70)
Rosa - Bleuités 2016 (70x70)

Chamalières, en Auvergne, ne vit et ne considère pas l’art contemporain comme la Biennale de Lyon, par exemple. Monique Berlande-Chatard, alias “Rosa”, peint à partir des sensations que lui offre la nature. D’où ses abstractions naïves, très colorées, qui ne semblent pas avoir croisé ni eu connaissance de Cy Twombly, Jackson Pollock ou Mark Rothko. Davantage dans le démonstratif que dans l’infime, ce n’est d’ailleurs certainement pas dans ses intentions ni ses préoccupations.

Rosa – jusqu’au 29 septembre à la galerie municipale de Chamalières


LENTILLY, VILLAGE D’ART

La municipalité de Lentilly, en partenariat avec la Maison des arts plastiques Rhône-Alpes-Auvergne (Mapraaa), a sélectionné une vingtaine d’artistes pour un parcours artistique. Ceux-ci exposent dans des lieux fermés : mairie, église, salle de spectacle, caveau, serre, jardins, médiathèque et à La Passerelle. Le temps d’un dimanche, le 23 septembre, une trentaine de peintres et de sculpteurs se réuniront également dans une “galerie à ciel ouvert” en plein centre du village.

Faites de l’art – du 20 au 30 septembre à Lentilly


A noter sur vos tablettes : exposition et vente Truphémus

180 œuvres, couvrant soixante années de peinture, de Jacques Truphémus seront mises aux enchères le 22 septembre, après avoir été exposées dans le cadre des Journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre.

Vente Truphémus – Samedi 22 septembre à l’hôtel des ventes Ivoire, 6 rue Marcel-Rivière, Lyon 2e


[Article publié dans Lyon Capitale n°780 – Septembre 2018]

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