Certains CRS, de la région se sont réunis hier matin dans les locaux de la CFDT Alternative-Police. Cpdc

CRS : "On nous équipe pour absorber les violences, pas pour agir"

Certains CRS de la région Auvergne-Rhône-Alpes viennent de rejoindre pour la première fois le syndicat CFDT Alternative-Police. Ils se plaignent de ne plus pouvoir exercer le métier pour lequel ils ont été formés.

"C’est une réelle envie de changement que l’on a voulu provoquer au sein des CRS puisque nos trois syndicats historiques n’apportaient plus rien à l’ensemble de nos collègues", dénonce Alexandre Costa, secrétaire zonal sur la zone de Chassieux. Les policiers affirment ne plus exercer le métier pour lequel ils ont été formés, à savoir le maintien de l’ordre. Chaque jour, les CRS sont appelés sur des centaines d’interventions partout en France et Alexandre Costa assure que le problème n’est pas là et qu’en général "tout se passe très bien". En revanche, c’est lorsqu’ils sont appelés sur des événements plus importants qu’ils ont la sensation d’être freinés dans leurs actions.

"Lors de gros événements sociaux, comme, par exemple, les manifestations contre la loi El Khomri, le côté médiatique des CRS a sa part. On n’est plus là pour protéger les citoyens mais pour amener des gens d’un point A à un point B. C’est justement pour éviter de provoquer d’autres heurts que l’on doit contenir les manifestants, mais sans agir". Aujourd'hui, chaque manifestation peut-être filmée par les participants et les chefs d'unité redoutent la mise en ligne de vidéos qui peuvent donner une mauvaise image des forces de l'ordre.  

Les CRS assurent qu’on ne laisse pas l’opportunité à un commandant d’unité de mettre en place les techniques qui leurs sont propres. "On ne nous permet plus de protéger nos concitoyens ni de nous protéger nous-mêmes". Un de ses collègues réagit, "on nous équipe de plus en plus mais ce n’est pas pour exercer notre métier. C’est plutôt pour absorber les violences. On passe plus de temps à recevoir des projectiles qu'à faire notre métier. Alors que des ‘bonds offensifs’, comme on avait l’habitude de faire, permettaient de bloquer ces violences et de ne pas les laisser dégénérer". Ils dénoncent donc une légitimité d’action de la part des manifestants violents ou des  "casseurs" qui "utilisent la rue comme un terrain de jeu et qui, quoi qu’ils fassent, ne seront pas inquiétés".

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