Éclectique. Notre agenda Expos l’est assurément ce mois-ci, entre les inventions de Léonard de Vinci à la Sucrière, la mosaïque entre Vienne et Lyon, la photo avec la suite de 9PH et la peinture de Buffet chez Couty.
Les géniales intuitions de Léonard à la Sucrière
Léonard de Vinci fait encore et toujours l’actualité. Une de ses œuvres religieuses, Salvator mundi, vendue 450 millions de dollars en 2017, a bien du mal à entrer aujourd’hui au Louvre d’Abu Dhabi. Et l’on attend la grande exposition que va lui consacrer le musée du Louvre (de Paris) dans un an, à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort.
Vinci est un charmant petit village non loin de Florence, au cœur de la Renaissance et du vignoble de Chianti montalbano. Deux musées y sont consacrés à Léonard le prolifique, dont un à la reconstitution de ses inventions : pompes hydrauliques, automates, chars de combat, machines de chantier, technologie textile… Des dessins permettent d’envisager les prémices de la bicyclette, de l’avion (aile volante), de l’hélicoptère, loin de toute science-fiction et de toute réalisation effective.
L’exposition itinérante qui fait étape à Lyon cet automne permet de vérifier son incroyable fascination pour l’ingénierie, due à l’observation et à l’intuition, à travers maquettes en bois reconstituées (plus de 200 objets), fac-similés de codex (croquis) et de carnets de notes et animations 3D.
L’auteur d’un Codex sur le vol des oiseaux a également rédigé un Traité de la peinture, publié en 1651, qui se trouve au musée de l’Imprimerie de Lyon, où chacun peut le voir. Bien plus alléchant qu’un Da Vinci code.
Da Vinci – Les inventions d’un génie / Jusqu’au 13 janvier à la Sucrière (Lyon 2e/Confluence)
www.davinciexpo.fr
La mosaïque (moderne) au fil du Rhône
La mosaïque évoque plutôt l’Antiquité et les fouilles archéologiques. L’association et galerie Solosary de Vienne veut révéler la modernité de cet art international qui, depuis des millénaires, taille les tesselles (cubes ou parallélépipèdes de roche qui constituent traditionnellement les mosaïques), aujourd’hui souvent remplacées par toutes sortes d’éléments fabriqués par l’homme ou collectés dans la nature. L’ambition est de façonner les fondements d’une biennale espérée pour bientôt. “Au fil du Rhône” profite de la présence des plus grands maîtres mosaïstes mondiaux, réunis en congrès, pour faire connaître cet art oublié. Cela se passe à Vienne (galeries et centre d’art contemporain), Sainte-Colombe, Condrieu et à la Mapraa de Lyon.
Au fil du Rhône / Du 11 octobre au 4 novembre entre Vienne et Lyon – Rens. sur le site de la mapraa
Buffet chez Couty
Bernard Buffet et le Lyonnais Jean Couty font partie de ces peintres d’une contemporanéité mal considérée par le milieu artistique, même si Buffet fut largement reconnu. Le musée Couty de l’île Barbe propose de les reconsidérer ensemble, via une quarantaine de peintures et dessins de l’un et une vingtaine de l’autre. Ils s’ancrent notamment dans la figuration, la couleur, où les humains et la nature sont omniprésents. Portraits, autoportraits, croquis de leur temps, paysages, voyages, scandent l’exposition. Chacun pourra considérer leur parcours et leur trace dans une époque qui consacra surtout la peinture abstraite.
Bernard Buffet et Jean Couty – Parcours croisés / Du 13 octobre au 14 avril au musée Jean-Couty
Jérémy Gobé et Ernesto Neto à l’étage de Moine
Céline Moine fut la première à Lyon à ouvrir une galerie nomade… et non pas un pince-fesses éminemment culturel entre happy few de circonstance. Elle a établi ses bases à Lyon, à Paris et à l’étranger. Ce vagabondage aboutit à l’ouverture d’un lieu en étage à Lyon, le 1111, sans oublier l’aspect nomade de la galerie. Elle offre en octobre une carte blanche à Jérémy Gobé et Ernesto Neto, avant celle d’Adrien Giros et de la star de l’arte povera Giuseppe Penone.
Carte blanche à Jérémy Gobé et Ernesto Neto / Du 18 octobre au 3 novembre au 1111 (Lyon 1er)
www.celinemoine.com
Les interactions extra-ordinaires de Chloé Serre à la BF15
Autour de la Biennale de la danse et dans le cadre du festival 9PH – Image et photographie contemporaine, Chloé Serre présente sa première exposition personnelle. Elle permet de se pencher sur certaines “conventions ordinaires” qui régissent nos relations quotidiennes à l’environnement et à autrui, via des sculptures et leur mise en scène chorégraphique et photographique. Cette première partie est le fruit d’une collaboration avec des danseuses et trois musiciens. La seconde, “Syntaxe de nos habitudes”, s’est construite au contact d’habitants de la Croix-Rousse avec qui l’artiste a produit une série de sculptures donnant forme aux réflexions partagées sur le quotidien de chacune de ces personnes. À partir des récits individuels récoltés, un duo de sculptures a été créé sur mesure pour chaque participant ; il en porte le prénom, comme une sorte de portrait sculptural que Chloé Serre saisit ensuite en photographie.
Chloé Serre – Les conventions ordinaires / Jusqu’au 17 novembre à la BF15
Et les enfants sauvages de Marine Lanier à Vénissieux
Également dans le cadre de 9PH, Marine Lanier propose un travail photographique autour du clan. Nourrie de littérature (London, Conrad) et de cinéma (Herzog, Brook), elle évolue entre imaginaire, réalité et métamorphoses. Elle a suivi durant trois ans le parcours de deux enfants devenus adolescents. Sur l’immensité d’un plateau basaltique, dans des bois qui paraissent sans limite et intemporels telle une forêt primaire, leurs jeux se déploient. Contemplative ou hostile, la nature est comme personnifiée et symbolique. Certes, la liberté de ces deux ados est immense, mais ils sont confrontés à ce monde entre rites initiatiques, jeux, apprentissage et rencontres.