Laurent Wauquiez 10.16 région 2
© Tim Douet

Jeunes Républicains : multiples fraudes dans l'élection d'Aurane Reihanian

Le président du mouvement Les Jeunes avec Wauquiez a été élu à la tête des Jeunes Républicains, ce samedi, à l'occasion des élections internes du parti Les Républicains, avec 58,41% des voix. Mais il est accusé de fraude par son rival, Charles-Henri Alloncle, qui a diffusé une bande sonore où l'on entend le candidat élu expliquer sa stratégie pour truquer le scrutin.

Les Jeunes Républicains sont-ils en train de nous rejouer le match Copé-Fillon de 2012 ? Depuis samedi soir et l'élection de leur nouveau président, Aurane Reihanian, au terme d'une campagne marquée par de nombreux soupçons de fraude, le scrutin est contesté par son rival Charles-Henri Alloncle. Candidat soutenu par Laurent Wauquiez, le jeune doctorant originaire de l'Ain a obtenu 58,42% des suffrages. Mais il est accusé d'avoir triché pour les réunir.

Le camp adverse a ainsi publié dans la journée de samedi une bande sonore dans laquelle on entend celui qui est conseiller technique de Laurent Wauquiez au conseil régional évoquer la possibilité de récupérer les codes confidentiels des adhérents afin de les utiliser pour voter par téléphone via la hotline dédiée aux élections internes du partiLa teneur de l'enregistrement ne laisse guère de place au doute. Aurane Reihanian, qui n'a pas contesté être l'auteur des propos, demande de "faire le plus vite possible". "Aller choper les codes ?", demande alors son interlocuteur, réfractaire à l'idée. "De toute manière, ils ne pourront pas retracer que c'est toi ou quelqu'un, tente de le persuader le candidat élu. Il faut tenter, parce que c'est une réserve de voix de malade"

"Preuves accablantes"

Limpide pour Charles-Henri Alloncle, qui refuse dès lors de reconnaître la victoire de son adversaire, "alors que les preuves de fraude sont accablantes", comme il l'explique au JDD. Le candidat soutenu à la fois par Valérie Pécresse et Sens commun, mais aussi par le jeune Erik Tegnér qui oeuvre au rapprochement avec l'extrême-droite, a pointé "des pratiques des méthodes qui font honte à notre parti". Il a précisé avoir la saisi la haute autorité du parti. Le parti qui, jouant l'apaisement, a assuré au Figaro l'impossibilité de pirater les codes des adhérents. Aurane Reihanian s'est défendu dès samedi soir, pointant "une énième boule puante".

Dans le JDD, ce matin, celui qui fut assistant parlementaire d'Isabelle Valentin, député de Haute-Loire ayant succédé à Laurent Wauquiez, évoque "des propos isolés et sortis de leur contexte (...) quelques secondes, sur une conversation d'une heure, qui ont été enregistrés à notre insu". "On envisageait le cas dans lequel les équipes de Charles-Henri pouvaient frauder (...) comme ils l'ont déjà fait à plusieurs reprises, poursuit le poulain de Laurent Wauquiez. Hier encore, ils envoyaient un mail en falsifiant l'identité de Laurent Wauquiez". Dans un communiqué publié samedi il avançait encore que "de nombreux jeunes sont appelés en ce moment par des équipes Alloncle, alors que la campagne est terminée depuis deux jours".

La guerre aux fichiers adhérents

Plus largement, c'est l'ensemble de la campagne des Jeunes Républicains qui a été marquée par des soupçons de triche. Dès le premier jour de la campagne officielle, Alloncle prouvait que Reihanian avait utilisé le fichier "Adhérents jeunes LR" de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour demander aux militants leur soutien par mail. Ce qui est évidemment interdit par le règlement du parti.

Pris la main dans le pot de miel, Aurane Reihanian n'aurait pourtant pas hésité à récidiver selon Libération, en utilisant cette fois l'intégralité du fichier national des "adhérents jeunes". Pas plus droit, Charles-Henri Alloncle aurait fait de même avec le fichier "adhérents jeunes LR", joignant les militant par téléphone. Si bien que le vainqueur de ce samedi a beau avoir remercié ses soutiens et exhorté au rassemblement derrière Laurent Wauquiez, l'épisode ne devrait pas renforcer la crédibilité du mouvement de la jeunesse LR, qui a perdu deux tiers de ses adhérents en trois ans.

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