Renée Richard, aux halles de Lyon, en novembre 2018 © Tim Douet
Renée Richard, aux halles de Lyon, en novembre 2018 © Tim Douet
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Grandes maisons lyonnaises : La Mère Richard, reine du saint-marcellin

Deuxième reine du saint-marcellin de la dynastie des Richard, Renée est la fille de la “vraie mère” (Renée Ire). Depuis 1965, la famille règne en maître sur le petit fromage de vache à pâte molle et croûte fleurie du Dauphiné. Cette année, pour la première fois, Renée Richard II ouvre une nouvelle boutique, hors de son pré carré historique des halles.

“Manchester, non mais tu plaisantes, là ? Tu te fous de moi ! Manchester, je l’ai d’office !” Renée Richard, n’allez pas la lui faire à l’envers, sous peine de vous faire enguirlander façon Noël. Légendaires propos musclés et haut portés. Quand “la mère” parle de Manchester à un de ses contacts professionnels, il faut comprendre le club de foot anglais de Manchester City (qui jouait, fin novembre, contre l’Olympique lyonnais en phase de poule de Ligue des champions). Lors des repas d’avant- ou d’après-match au Groupama Stadium, c’est la Mère Richard qui fournit tous les saint-marcellins, devenus, depuis le printemps 2004, un produit dérivé de l’OL à part entière. Si le saint-marcellin est aujourd’hui aussi connu, c’est probablement grâce à la Mère Richard, qui en a fait un produit parfaitement marketé. Une authentique innovation pour l’époque – du jamais vu chez les fromagers ! – doublée d’une originalité alors considérée, au mieux, comme pittoresque, au pire comme excentrique : Renée Richard créa sa marque et son logo, qu’elle apposa sur le papier d’emballage de ses fromages. “Ma mère trouvait qu’à Lyon il n’y avait pas beaucoup de spécialités fromagères, explique Renée II, la fille, aujourd’hui aux manettes. Elle a cherché un produit remarquable qui pourrait plaire. C’est le saint-marcellin qui a retenu son attention. À l’époque, il se vendait comme un petit séchon, bien sec. Elle en a fait un fromage très coulant et ça a plu.” Dès lors, tout s’enchaîne. C’est le début de la saga du saint-marcellin estampillé “La Mère Richard”. Pourtant, le destin de Renée Richard était plutôt lié à l’andouillette et à la quenelle.

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