Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet

Pollution : combien de mois d'espérance de vie perdent les Lyonnais ?

La pollution de l'air tuerait plus que l'industrie du tabac selon une récente étude. À Lyon, combien d'années d'espérance de vie perdent les habitants de la métropole ?

Fumer tue, respirer aussi ? Le 12 mars, des chercheurs publiés dans la revue European Heart estimaient que la pollution de l'air serait à l’origine de 790 000 décès supplémentaires par an sur l'ensemble de l'Europe, 659 000 sur le territoire des membres de l'Union européenne. À l'échelle mondiale, la pollution serait responsable de 8,8 millions de morts par an. Co-auteur de l'étude, le professeur Thomas Münzel a confié à l'AFP : "Cela veut dire que la pollution de l'air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l'Organisation mondiale de la santé".

En France, selon cette même étude, la pollution de l'air tuerait 67 000 personnes de manière prématurée, soit l'équivalent de la population du 2e et 4e arrondissement de Lyon rayée de la carte.

Par ailleurs, toujours en France, la pollution entraînerait une réduction de l'espérance de vie de 18 mois, selon l'étude publiée dans European Heart. De son côté, Jean-Christophe Brisard auteur du livre Irrespirable - Le scandale de la qualité de l'air en France, évoque "une espérance de vie réduite de 15 mois en zone urbaine et 9 mois en zone rurale". En 2016, une étude de l'Agence Santé Publique France sur la mortalité due à la pollution en arrivait à ces conclusions estimant le chiffre au moins à 15 mois pour les villes de plus de 100 000 habitants. Selon un scénario très utopiste, sans aucune pollution causée par l'homme, les Lyonnais pourraient gagner au moins 3 ans, voire jusqu'à 4,5 ans d'espérance de vie. Un autre scénario basé sur un respect des seuils de l'OMS évalue le gain de 18 à 33 mois pour les Lyonnais.

Cette étude soulignait que cette perte d’espérance de vie était du fait des PM2.5, les particules très fines qui sont capables de s'infiltrer profondément dans l'organisme. Dans l'étude publiée dans European Heart, les chercheurs estiment aujourd'hui qu'il est "urgent" de baisser les seuils d'expositions à ces mêmes particules fines.

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