Carte de Lyon en 1852 (©Bibliothèque nationale de France / Domaine public)

24 mars 1852 : Napoléon III crée cinq arrondissements pour contrôler Lyon

Le décret du 24 mars 1852 proclamant la création des cinq premiers arrondissements de Lyon vise surtout à donner davantage de pouvoir au préfet du Rhône, et à travers lui à Louis-Napoléon Bonaparte, alors pas encore Empereur.

Une décision administrative pour mater les séditieux. Dans ce XIXe siècle marqué par les révoltes des Canuts, Louis-Napoléon Bonaparte eut dès 1852 le soucis d'accroitre le pouvoir de police à Lyon. Après avoir dissout l'Assemblée nationale, le 2 décembre 1851, et avant de proclamer l'Empire, suite au plébiscite du 21 novembre 1852, il prend ainsi, le 24 mars 1852, un décret pour la création des cinq premiers arrondissements de capitale des Gaules. Décret annexant les faubourgs de Vaise, la Croix-Rousse et la Guillotière. Et plaçant la ville sous l'administration du préfet.

Les pleins pouvoirs au préfet

Les conseillers municipaux élus sont au passage supprimés et remplacés par "une commission municipale de trente membres, nommés par le président de la République", comme le rappellent les archives municipales. C'est cette commission, dont le président est directement nommé par Louis-Napoléon Bonaparte, qui remplit dès lors les fonctions de conseil municipal. Ou plutôt une parodie des fonctions de conseil municipal, tant son rôle est faible. C'est bien le préfet du Rhône qui administre la ville. Il est en effet le seul à pouvoir convoquer les membres de la commission, qui ne peut délibérer que sur des questions soumises par le préfet. Les communes alors iséroises de Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Bron et Vénissieux sont par ailleurs rattachées au département du Rhône, passant sous les pouvoirs de police du préfet.

Un conseil municipal nommé par l'Empereur

Le 5 mars 1855, une loi rend définitive cette organisation présentée comme provisoire dans un premier temps. La commission est élargie à 36 membres nommés par celui qui est désormais l'Empereur Napoléon III. Lyon restera administrée par le préfet du Rhône jusqu'à la chute du Second Empire, en 1870. Le 4 septembre, jour de la défaite de Sedan, Lyon proclame la République et un Comité de Salut Public s’installe à l’hôtel de ville. "Le préfet Challemel-Lacour souhaite mettre fin à l’activité de ce comité révolutionnaire et des élections municipales sont organisées le 15 septembre", notent les archives municipales. Elections qui porteront Jacques-Louis Hénon à la tête de la Mairie, le 21 septembre.

 

 

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