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Où en est la grève des éboueurs à Lyon ?

Les éboueurs de la métropole de Lyon sont en grève depuis le 19 mars et les ordures s'entassent dans les rues de l'agglomération. Où en est ce mouvement qui est parti de la base et non des syndicats ?

Depuis le 19 mars, les éboueurs de la métropole de Lyon sont en grève. Le ramassage n'est plus assuré dans les villes de l’agglomération, à l’exception de Lyon et Villeurbanne où c'est le privé qui s'en charge. Ce mouvement est parti spontanément des agents qui ont formé un collectif, sans les syndicats. Ces derniers ont tenté de suivre en formant une intersyndicale, mais les agents ne reconnaissent pas tous sa légitimité. Selon plusieurs sources, ce qui se passe actuellement "est proche des gilets jaunes à leur début, avec des revendications qui partent des individus". Le taux de gréviste est de 57 % et les dépôts restent bloqués.

Les agents en grève demandent une augmentation de 200 euros mensuels, le maintien des primes d'intéressement, la non-mise en place de tournées avec un seul agent à l'arrière, des négociations à propos des tournées l'après-midi et "la revue des groupes de congé sur juillet et août".

Des réponses à une autre échelle

Du côté de la métropole, la réponse est pour l'instant classique, voire à une autre échelle. Des négociations sont organisées avec les syndicats. Par ailleurs, en ce qui concerne la question de la rémunération, les propositions actuelles sont globales et concernent l'ensemble des agents de la métropole. David Kimelfeld l'avait annoncé début 2019, bien avant le mouvement de grève des éboueurs. Ces derniers estiment aujourd'hui que cette réponse "n'est pas la bonne" selon plusieurs sources. L'une d'elles confie : "Il fait comme le gouvernement avec les gilets jaunes, il n'a pas compris ce qui se passe avec le collectif. On pensait qu'on aurait une meilleure écoute comparé à Gérard Collomb. On constate que l'élève a dépassé le maître".

La fin du ramassage à Lyon ?

La pression pourrait monter d'un cran. Comme nous l'annoncions dès mercredi, sur les zones jugées sensibles où les ordures s'entassent, la métropole de Lyon a invoqué "le risque sanitaire" et a fait procéder à des enlèvements. Cette dernière précise que cela s'est fait "dans le respect du droit de grève" et pour "des raisons de sécurité". Chez Force ouvrière, on précise : "Si nous pouvons comprendre les contribuables qui ne supportent plus les l’amoncellement des déchets dans nos rues, il n’en reste pas moins que c’est une atteinte aux droits grève", "Il serait préférable que chaque acteur sorte par le haut de cette crise qui s’enlise" ajoute l'organisation syndicale.

Enfin, selon nos informations, alors que jusqu'à présent Lyon et Villeurbanne ont été épargnés par la suspension des collectes, des salariés de la société privée Pizzorno ont déposé un préavis de grève à partir du 2 avril, qui court jusqu'au 30 avril. La semaine prochaine pourrait donc être décisive tandis que les températures remontent et que les ordures continuent de s'entasser dans les rues.

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