Alexandre Vincendet, le maire de Rillieux-la-Pape devant le siège du Grand Lyon lors de la grève des éboueurs © Justin Boche

Grand Lyon : bataille politique autour des ordures

C'est une double bataille politique pour les élections métropolitaines qui a eu lieu ce jeudi après midi devant les locaux du Grand Lyon. Une première pour l'investiture Les Républicains entre Alexandre Vincendet et François-Noël Buffet. Une autre entre David Kimelfeld et son premier parti d'opposition venu pour dénoncer sa gestion de la grève des éboueurs. 

Mise à jour : les éboueurs acceptent l'accord et vote la fin de la grève (lire ici)

La bataille politique pour l'élection métropolitaine s'est lancée ce jeudi devant les locaux de la métropole, rue du Lac. Pas dans les couloirs feutrés d'une administration ou d'une salle de meeting, mais au milieu des poubelles en pleine grève des éboueurs. C'est Alexandre Vincendet, le maire de Rillieux-la-Pape, qui a envoyé la première attaque. Engagé dans une guerre interne avec François-Noël Buffet, pour obtenir l'investiture Les Républicains, le jeune élu avait promis une action “coup de poing des maires” devant les locaux du Grand Lyon, pour mettre David Kimelfeld face à ses responsabilités. Les maires LR n'étaient finalement que deux autour de lui (Philippe Cochet, le maire de Caluire-et-Cuire et Claude Cohen, le maire de Mions). 

“Kimelfeld ramasse tes poubelles”

Vêtu d'une chasuble orange, celle des éboueurs, M.Vincendet a descendu quelques sacs-poubelle des trois camions remplis d'ordures qu'il avait emmenés depuis Rillieux, avant de les poser devant l'hôtel de la métropole. Devant une banderole “Kimelfeld ramasse tes poubelles”, il en profitait pour dénoncer la gestion du président du Grand Lyon. “David Kimelfeld n'a pas l’épaisseur pour gérer la métropole de Lyon”, “Il aurait dû mener les négociations lui même”, “Si les habitants veulent venir déposer leurs poubelles comme nous, ils peuvent le faire pour que monsieur Kimelfeld comprenne ce qui se passe dans nos quartiers”, déclarait-il successivement devant les caméras. Visiblement peu soutenu par les maires de son parti, son action médiatique aurait été tout de même réussie, si les membres du collectif de grévistes n'étaient pas sortis au même moment de leur rendez-vous avec le directeur général de services de la métropole. Des éboueurs, qui ont refusé toute récupération politique, plutôt satisfaits des annonces qui leur ont été faites (lire ici) et qui laissaient entrevoir une possible sortie de crise dès ce vendredi matin (sous réserve d'un vote positif des grévistes). 

Coup d’épée dans l'eau

Le coup de poing s'est alors transformé en coup d'épée dans l'eau. Pour le plus grand plaisir de David Kimelfeld. Lors d'une conférence de presse organisée dans la foulée, il a de lui-même proposé de répondre à son opposant politique. “Je regarde avec beaucoup de tristesse ces trois maires, qui s'imaginent avoir un grand destin, jouer avec le service public et les agents de collecte. C'est de la mauvaise récupération politique”, a d'abord lâché M.Kimelfeld. “J'ai été chef d'entreprise. Je sais peut-être un peu plus que monsieur Vincendet, qui a fait une carrière dans les cabinets divers et variés pour devenir maire de Rillieux, comment on mène des négociations avec un mode de gouvernance qui est le mien qui s'appuie sur des équipes et des vice-présidents”, a-t-il ajouté. À un an des élections, la campagne est lancée. 

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