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Tribunal, négociations... : où en est la grève des éboueurs à Lyon ?

L'issue de la grève des éboueurs du privé semble de plus en plus incertaine à Lyon. Alors que les ordures s'entassent, des salariés sont convoqués au tribunal mercredi.

Comment va se terminer la grève des éboueurs de la société Pizzorno à Lyon ? Pour l'instant, l'issue est plus qu'incertaine. Les salariés sont en grève depuis le 2 avril. Tous les matins, ils se pressent devant le dépôt de Pizzorno à Vénissieux. Lundi et mardi, des pneus ont été incendiés devant le portail, mais les camions chargés des tournées sont sortis à chaque fois. Ces dernières sont réalisées par des salariés d'autres villes, avec plus ou moins d’efficacité, puisque le ramassage tourne à 50 % des capacités, selon la métropole de Lyon. Ainsi, les ordures s'entassent dans les rues des 3e, 6e et 8e arrondissements de Lyon, ainsi qu'à Villeurbanne, Bron et Vaulx-en-Velin.

Des négociations qui ne donnent rien

Les grévistes demandent une revalorisation salariale de 300 euros ainsi qu'une amélioration de leurs conditions de travail. Dans un communiqué adressé à la presse, la société Pizzorno indique que “le caractère très excessif” de ces “revendications de nature salariale (...) interdit qu’il puisse y être fait droit".

Ainsi, pour l'instant, les négociations avec la direction n'ont strictement rien donné. Pizzorno a assigné dix grévistes devant le tribunal de grande instance de Lyon pour “blocage de l'accès du site, actes de sabotage sur une douzaine de camions et incendie volontaire”. Du côté des grévistes, on réfute l'ensemble de ces accusations. L'audience se tiendra ce mercredi.

La métropole demande une médiation

De son côté, la métropole de Lyon a posé un ultimatum à Pizzorno après avoir rencontré les dirigeants de l'entreprise. La société doit trouver une solution d'ici à la fin de la semaine : “Si aucune avancée n’est trouvée d’ici jeudi pour sortir de la grève, la Métropole appliquera les pénalités financières telles que prévues dans le contrat liant la Métropole et Pizzorno, dont la principale pouvant aller jusqu’à 20 euros par poubelle non ramassée”, menace la métropole.

Mardi, le président de la métropole, David Kimelfeld, a demandé au préfet de région de “mobiliser les services de l’État (DIRECCTE) pour organiser une médiation entre les dirigeants de Pizzorno et les représentants du personnel”. Une nouvelle fois, la métropole a menacé de sanctions financières contre Pizzorno si aucune solution n'était trouvée d'ici jeudi. En parallèle, des collectes de déchets réalisées par d'autres entreprises, ainsi que les agents de la métropole de Lyon, vont être organisées sur les points jugés les plus sensibles. Cette semaine devrait être décisive. L'attitude de Pizzorno commence “sérieusement à agacer” du côté de la métropole, selon plusieurs sources. Dans ce conflit, l'entreprise pourrait voir son image de marque sérieusement écornée. La prochaine délégation de service public est prévue pour 2024.

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