Lyon vue du ciel © P Laplace

Petits pas écolo pour Collomb à Lyon et maintien de l'Anneau des sciences

Le maire de Lyon Gérard Collomb a dévoilé ce mercredi matin une série d'actions suite à la consultation citoyenne sur le climat. Néanmoins, l'élu a tenu à continuer de défendre le projet d'autoroute urbaine de l'Anneau des sciences jugé par certains "climaticide".

Fin 2018, la Ville de Lyon avait lancé une consultation en ligne autour de la question climatique. Réponse aux différentes marches pour le climat, cette action devait permettre de récolter les idées des citoyens, tout en nourrissant le débat public (lire ici). 18 000 personnes ont ainsi participé à la consultation et 2 000 contributions ont été recensées, notamment autour des questions "Comment lutter contre la chaleur en ville ?", "Comment mieux gérer l'énergie et l'eau ?", "Comment préserver la nature en ville ?".

Plusieurs actions...

Ce mercredi matin, le maire de Lyon Gérard Collomb a présenté les actions qui vont être désormais menées suite à cette consultation, tout en expliquant : "Nous vivons une profonde mutation sociale, une profonde mutation des mentalités, notamment sur les jeunes". Ainsi, le 25 mai, des ateliers citoyens seront organisés pour "co-construire des initiatives autour d’axes identifiés par la ville". Par ailleurs, un plan d’investissement sur le patrimoine pour faire des économies d’énergies va être lancé pour réduire les dépenses de chauffage et la consommation électrique. Lyon va également optimiser les toits des futurs bâtiments municipaux, qui intégreront systématique des panneaux photovoltaïques.

Le plan arbre va être renforcé  avec l’engagement de planter 25 % d'arbres supplémentaires sur 10 ans (autour de 1000 le sont actuellement). Les Lyonnais seront parfois consultés sur les emplacements et essences tandis que les bailleurs privés et copropriétés seront encouragés à végétaliser leurs bâtiments ainsi que mettre en place des systèmes de récupération d’eau.

La création de nouveaux jardins partagés "sera favorisée" et la ville s’engage à "financer des études sur les pollutions des sols et de les mettre gratuitement à disposition". De même,  une autre concertation citoyenne sera mise en place pour identifier des "zones permettant de créer des îlots de fraîcheur et zones de convivialité". La ville promet "d’imaginer des actions innovantes, éphémères ou pérennes (piétonisation, événement...) pour remettre la nature au cœur de l’espace public". Pour Gérard Collomb "avoir de la nature en ville ajoute de la fréquentation", le maire voulant reproduire ce qui avait était fait avec la fête de la rose, tout en l’inscrivant dans le quotidien des Lyonnais.

... sans grandes ambitions

Même si Alain Giordano, adjoint au cadre de vie, a affirmé que "tout le monde était d'accord pour réduire la place de la voiture en ville", rien n'a été néanmoins annoncé dans ce sens. Au final, aucune proposition majeure ou innovante, mais surtout des choses qui auraient pu être lancées bien plus tôt.

En outre, ces actions ne s’attaquent pas réellement aux causes du dérèglement climatique, mais tendent à vouloir en lisser les effets. Le marketing territorial n'a pas été oublié, Lyon va également candidater au titre de "capitale verte de l’Europe" en 2022. Ce prix est décerné "à la ville qui aura rempli des objectifs ambitieux en matière d’environnement et de développement durable". Légères, les mesures dévoilées aujourd’hui devraient rendre cette entreprise difficile, tandis qu’en parallèle Gérard Collomb s’est refusé à renoncer à son projet d’autoroute urbaine, reléguant les actions présentées à des petits pas, comme le veut désormais la formule. 

L'Anneau des Sciences "pas contradictoire, mais complémentaire pour Collomb"

Interrogé pour savoir s'il souhaitait toujours le maintien du projet de l'Anneau des Sciences, visant à boucler le périphérique autour de 2030, et jugé "climaticide" par certains, Gérard Collomb a répliqué : "Les choses ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. Si on veut traiter les problèmes en profondeur, il faut les traiter de manière globale. Il y a le débat actuel le nœud ferroviaire, avec la possibilité de mettre en place des RER à la lyonnaise pour la desserte de la grande banlieue, ce qui reste notre point faible".

L'élu a ensuite poursuivi sur l'Anneau des Sciences, "Il faut absolument réduire le trafic sous Fourvière, avec le grand contournement à l'Est. On éliminera beaucoup de transit comme ça. Pour le trafic intraville, pour que l'A6/A7 devienne un beau boulevard urbain, il faut l’Anneau des Sciences". Le maire de Lyon a ainsi regretté qu'aujourd'hui "les gens fassent des petits contournements, pour une confusion totale", souhaitant ainsi avec l'Anneau des Sciences pouvoir mieux rediriger les flux.

Cette conception plutôt ancienne de la mobilité ne fait plus ses preuves. L'expérience dans d'autres métropoles tendrait à prouver que plus on ajoute des routes et voies, plus cela augmenterait le nombre de voitures dans les villes. À l'inverse, la réduction des voies n'engendrerait pas de perturbations majeures comme ce fut le cas dernièrement à Bruxelles avec le rétrécissement de l'E40. Théorie confirmée à Lyon sous Gérard Collomb, lorsque le tunnel de la Croix-Rousse a été temporairement fermé pour travaux, il y a une dizaine d'années, ou plus récemment, l'entrée du cours Lafayette réservée au bus et interdite aux voitures. Plus que l'aspect climatique abordé aujourd'hui, la question de la nécessité de l'Anneau des Sciences pourrait trouver sa réponse dans un juge de paix extérieur aux combats de chapelles : sa réelle utilité face à des usages en pleine mutation.

Mise à jour à 11h55 : précisions sur le paragraphe de conclusion. 

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