Grand Lyon – Conseil métropolitain © Tim Douet
Le conseil de la Métropole de Lyon © Tim Douet

La métropole de Lyon prête à verser jusqu’à 750 000 euros à BFM TV Lyon

Le 3 septembre BFM TV Lyon remplacera TLM racheté par le groupe Altice. La métropole de Lyon et la chaîne de télé finalisent un partenariat qui pourrait aboutir à un versement maximum de 750 000 euros sur trois ans, soit jusqu'à 250 000 euros par an.

BFM TV Lyon commencera sa diffusion sur l’agglomération le 3 septembre, remplaçant TLM qui avait été rachetée par le groupe Altice (BFM, RMC, SFR…). Depuis plusieurs semaines, des chiffres circulent sur un éventuel partenariat avec la métropole de Lyon. La somme de 600 000 euros sur trois ans avait été alors évoquée. Interrogé par Lyon Capitale, la métropole a accepté de dévoiler le montant fixé lors des dernières échanges avec BFM TV.

La collectivité indique avoir accepté de verser jusqu’à 250 000 euros par an, pour une durée de trois ans, pour "l’achat d’espace publicitaire, de contenus ou d’émissions". Le montant maximum de ce partenariat monterait ainsi jusqu’à 750 000 euros, il ne fera pas l'objet d'une délibération soumise au vote du conseil.

La métropole précise : "BFM Lyon Métropole prévoit de multiplier par sept les audiences de TLM [...] Toutes les collectivités sont engagées dans ce type de partenariats avec la quasi-totalité des médias". À noter, Lyon Capitale fait partie des exceptions, n’acceptant pas les publicités vantant les mérites des collectivités locales, quel que soit leur bord politique, depuis 2009.

BFM TV en première chaîne sur les box SFR

La Métropole soutenait auparavant TLM à travers l'achat d'espace publicitaire de l'ordre de 80 000 à 120 000 euros par an (moins de 80 000 euros en 2018). Néanmoins, les chiffres d’audience avancés par les équipes BFM ne restent que des promesses. La chaîne compte sur un outil de taille pour augmenter facilement ses audiences sans garantir que les gens resteront : toutes les box TV de SFR devraient s’allumer automatiquement sur BFM TV Lyon à la rentrée. Pas sûr que les Lyonnais apprécient la méthode qui avait déjà été critiquée lorsqu’elle avait été mise à place dans la capitale pour BFM Paris. "Les prix d’un partenariat sont trop élevés face au manque de recul sur une chaîne qui n’a encore rien prouvé et n’a même pas été lancé", indique une source au sein d’une collectivité locale dans la région qui n’a pour l’instant pas donné suite aux propositions de BFM.

De 80 000 à 250 000 euros par an

En mai, David Kimelfeld avait répondu à Lyon Capitale sur un possible partenariat autour de 600 000 euros :  "Ils seront traités à minima comme avec TLM, c'est-à-dire entre 80 et 120 000 euros par an. C'est pour cela que j'ai demandé à ce qu'on ne passe pas via une convention, on se laisse le temps de regarder les choses, d'évaluer la situation, l'impact et les évolutions. Il n'y a rien d'engagé". Le président de la métropole poursuivait : "Je suis en fin de mandat, je ne sais pas si je serai encore président de la métropole dans un an, je ne vais pas nous engager sur trois ans". Lors d'une présentation fin juin devant des patrons lyonnais, Emmanuel Roye, directeur délégué de BFM Région s'était offusqué du chiffre de 600 000 euros dévoilé par plusieurs médias, le demandant. Pourquoi de tels revirements, pour une somme bien plus importante au final ?

Un accord à moins d'un an des élections

Questionné une nouvelle fois par Lyon Capitale, David Kimelfeld défend ce choix : "J’ai voulu qu’on soit transparent sur la somme et c’est pour ça qu’on vous l'a transmise. Il s’agit d’un montant maximum, libre à nous de l’utiliser ou non, ce n’est pas obligatoire. Si ce n’est pas le cas et qu’ils ne sont pas contents, ça ne changera rien pour nous".

Cet accord arrive également dans un contexte particulier à moins d’un an des élections métropolitaines et municipales "Il est fort probable que le « tirage » soit limité lors de cette période électorale", précise-t-on du côté de la métropole. Et qu’en sera-t-il si la présidence de la collectivité change ? "Ils seront libres de faire ce qu’ils souhaitent", balaie David Kimelfeld. Reste un fait : ce partenariat est noué avant les élections, alors qu’il aurait été tout à fait possible d’attendre mi-2020 pour le passer sans prêter le flanc à des critiques qui arriveront forcément.

La métropole a fourbi ses arguments, expliquant que ce partenariat doit lui permettre de couvrir des sujets "au local, national et même à l’international. C’est un plus pour le territoire, pour en assurer la promotion et donc pour son attractivité". BFM TV Lyon reste pour autant une chaîne linéaire avec une composante de vidéo à la demande. À l’heure de la révolution numérique où les médias sociaux peuvent changer radicalement la communication pour les collectivités, cet accord jusqu’à 750 000 euros se pare d’un parfum d’anachronisme sur le fond comme la forme.

Mise à jour à 17h : précisions, cet accord ne fera pas l'objet d'une délibération soumise au vote du conseil métropolitain

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