David Kimelfeld et Gérard Collomb, à la finale du Bocuse d’Or 2019 © Maxime Jegat / PhotoPQR MaxPPP
David Kimelfeld et Gérard Collomb, à la finale du Bocuse d’Or 2019 © Maxime Jegat / PhotoPQR MaxPPP

Kimelfeld juge la proposition de Collomb "irrespectueuse"

Ce mercredi matin, sur Cnews, Gérard Collomb a annoncé qu'il souhaitait composer un binôme avec David Kimelfeld pour les élections métropolitaines de 2020 avec une passation de pouvoir à mi-mandat. Une proposition que l'actuel président de la métropole qualifie d'irrespectueuse "à plus d'un titre".

Comment accueillez-vous la proposition formulée par Gérard Collomb de vous céder la présidence de la métropole à mi-mandat soit en 2023  ?
David Kimelfeld  : Sa proposition est pour le moins étonnante et à plusieurs titres. Elle est irrespectueuse à l'égard du président de la République. Il le fait parler alors qu'Emmanuel Macron n'a pas évoqué de pistes, mais la nécessité de se rassembler à Lyon et aussi de se voir pour parler de l'investiture aux élections de 2020. Une date est d'ailleurs en cours de définition. Je suis donc étonné que Gérard Collomb fasse parler le président de la République. Je vois aussi un irrespect envers le mouvement LREM quand il explique que dans tous les cas, la commission nationale d'investiture (CNI) ne sert à rien. Il dit qu'une investiture ne se règle pas par une candidature par écrit. C'est irrespectueux pour moi, mais ce n'est pas grave. Ma candidature ne repose pas que sur la lettre que j'ai écrite, mais sur les politiques menées par la métropole.

Concernant la proposition de passation de pouvoir en cours de mandat, est-ce un scénario que vous pourriez accepter  ?
Là aussi, je vois de l'irrespect. C'est incompréhensible pour le commun des mortels. Il ne remet pas en question l'action que j'ai menée à la métropole et il dit qu'il veut revenir pour trois ans avant de me redonner la présidence de la métropole. En matière transparence, ce n'est pas de cette manière que j'envisage l'action publique. Un demi-bulletin pour l'un et un demi pour l'autre, ça n'existe pas. Les électeurs ont envie de quelque chose de clair. Au bout du bout, la métropole appartient aux habitants qui la composent et ce sont eux qui auront à arbitrer. Ce n'est vraiment pas une proposition sérieuse. Je la considère inefficace. Je n'ai donc même pas à me poser de questions sur cette proposition.

Gérard Collomb a repris votre idée d'une rencontre sous le patronage d'Emmanuel Macron. Est-ce le signe d'une volonté nouvelle de rassemblement  ?
Sur Cnews, j'avais dit, la semaine dernière, que le plus simple était de se voir tous les trois. Les évènements se sont enchaînés. Le président de la République a dit publiquement, lors de la déambulation sur le site de Safran, qu'il y avait deux personnalités et que ce serait bien de trouver des solutions ensemble. Moi, je ne fais pas parler le président de la République. Et puis je tiens à rappeler que quand Gérard Collomb est revenu du ministère de l'Intérieur, s'il l'avait voulu, il aurait pu être président de la métropole. Ce que Georges Képénékian a fait, par parallélisme des formes, j'étais prêt à le faire. Si Gérard Collomb avait souhaité reprendre la présidence de la métropole, toutes ces questions ne se poseraient pas aujourd'hui. C'est là où cette histoire est incompréhensible. Il ne considérait pas la métropole comme une priorité et aujourd'hui, il dit qu'il s'agit de sa priorité. Mais pour trois ans.

Les déclarations de Gérard Collomb de ce mercredi matin ne changent donc rien pour vous...
Je continue avec la même détermination. Je suis président de la métropole et candidat pour continuer dans cette voie qui n'est pas cumulable avec le mandat de maire de Lyon. Mon véritable adversaire n'est pas Gérard Collomb, mais François-Noël Buffet (le sénateur et conseiller métropolitain investi par Les Républicains, ce mardi soir, ndlr). Je pense qu'il aurait été mieux de consacrer la journée d'aujourd'hui à expliquer que nous avons enfin un adversaire de droite. Moi, je l'ai fait dès hier soir en disant que j'avais quelqu'un en face de moi. Gérard Collomb est maire de Lyon, je ne le remets pas en question. C'est sur cette base que je veux travailler en 2020. Au moment où je vous parle, Gérard Collomb et moi sommes dans le même mouvement politique. J'ai demandé l'investiture à la CNI et je ne vais pas mettre de liste concurrente face à celle de Gérard Collomb s'il est candidat à la mairie de Lyon. J'ai déposé ma candidature à la CNI de La République en Marche et je me place toujours dans la perspective de gagner. Sinon, c'est une façon de baisser les armes.

Que retenez-vous de votre rencontre de ce lundi matin avec le président de la République  ?
Quand j'ai rencontré le président de la République, je lui ai reconfirmé ma volonté de rester président de la métropole. Je lui ai expliqué ma motivation et ma dynamique. Le président de la République a souhaité et sans donner aucun signe qu'il y ait un échange à trois. Je m'en tiens à ça jusqu'à cette rencontre. Dans notre heure d'entretien, nous avons aussi évoqué des sujets qui me tiennent à cœur comme la protection de l'enfance ou le développement économique.

 

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