Véhicule électrique à une borne de recharge © DR

Voitures électriques : le casse-tête pour recharger à Lyon

La voiture électrique serait-elle un luxe réservé aux propriétaires de garage ou de maison individuelle ? Dans l’arbitrage pour choisir la motorisation de son véhicule, la question de la recharge est un élément majeur. À Lyon, l’année 2020 sera marquée par d’importantes avancées à cet égard.

En 2018, près d’une voiture électrique sur deux vendues en France était une Renault Zoé, encore faut-il avoir un endroit pour la recharger. La question des infrastructures pour “faire le plein” d’électricité ne cesse de prendre de l’ampleur, avec deux axes importants : trouver facilement des points de recharge et le temps qu’il faut pour remplir la batterie de son véhicule avant de pouvoir repartir. Car, si les voitures électriques ont été pendant un temps vendues comme pouvant être rechargées la nuit pour un usage très urbain le jour, leur développement et leur utilisation sur des distances de plus en plus grandes passent par un maillage plus dense de bornes correspondantes, avec les bonnes prises (elles sont nombreuses) et capables de délivrer la puissance nécessaire en fonction des capacités des véhicules à l’absorber plus ou moins vite (avec de nombreuses variations là aussi).

Borne individuelle ou collective

Peut-on aujourd’hui avoir une voiture électrique sans posséder un pavillon avec garage individuel ? La question revient régulièrement puisque, lors de l’achat du véhicule, les constructeurs proposent d’acquérir en même temps une “wallbox”, c’est-à-dire un boîtier à installer sur un mur permettant de recharger sa voiture de la manière la plus sûre possible et plus rapidement qu’avec une prise classique. Deux inconvénients néanmoins : son prix – entre 1 000 et 1 500 euros, installation comprise – et le lieu. Il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % en réalisant ces travaux.

Pour ceux qui ont une maison individuelle avec garage, pas de problème. C’est le scénario le plus simple. Si vous disposez seulement d’un garage dans une copropriété, les choses peuvent sérieusement se corser. Il est possible de faire valoir son “droit à la prise” et faire installer à ses frais une borne de recharge avec système de comptage individuel pour une facturation de la consommation électrique. La procédure peut prendre un peu de temps, puisqu’il faut le notifier au syndic, qui doit inscrire la question à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale. Aucun vote n’est nécessaire, mais le syndic peut s’opposer aux travaux en saisissant le tribunal d’instance, s’il l’estime nécessaire (cas rare). Là encore, il est possible de bénéficier du crédit d’impôt de 30 %, mais aussi d’une aide du dispositif Advenir qui peut aller jusqu’à 50 % des frais engagés (dans la limite de 600 euros pour un particulier et de 1 300 euros pour une borne collective).

Une croissance exponentielle pour les bornes à Lyon

La question des points de recharge dans la rue est également au cœur des enjeux et Lyon va vivre une petite révolution. En 2020, Sodetrel, filiale du groupe EDF, va déployer 631 points de charge pour les véhicules électriques dans la métropole, qui s’ajouteront aux 230 bornes existantes. 600 bornes seront dédiées à la charge normale (≤ 22 kW), 31 à la charge rapide, voire ultrarapide (50/150 kW). Pour y accéder, il faudra souscrire au pass Sodetrel, qui permet de recharger son véhicule sur d’autres bornes à travers la France, mais aussi sur d’autres réseaux. Trois offres sont actuellement proposées, à zéro euro, 3 euros et 30 euros par mois, qui permettent de payer plus ou moins cher sa recharge : les cinq minutes de charge seront respectivement proposées à 1 euro, 0,70 euro ou 0,50 euro en fonction de l’abonnement choisi. Du côté de LPA, on assure que tous les parkings désormais livrés bénéficient des installations qui permettront, si besoin, à l’ensemble des places d’être équipées d’une borne.

Plus vite pour aller plus loin avant des technologies prometteuses

C’est désormais la course à la recharge rapide. À ce petit jeu, Tesla a déployé un réseau de charge rapide en France dont les bornes permettent de remplir sa batterie en 80 à 40 minutes. Les prochaines stations pourraient permettre de passer de 20 % à 80 % en 15 minutes, soit autour de 120 kilomètres d’autonomie le temps de prendre un café. Elle semble loin, l’époque où il fallait une nuit de huit à dix heures pour faire le plein. Aujourd’hui, la majorité des bornes permettent une charge “accélérée” en quatre à une heure, mais une borne sur dix propose déjà de la charge “rapide”, entre une heure et vingt minutes. L’enjeu est désormais de faire encore baisser ce temps pour tomber sous la barre des vingt minutes pour une recharge totale, sans que les composants internes de la batterie s’abîment. En octobre, des chercheurs de l’université de Penn State, aux États-Unis, sont parvenus à retrouver une autonomie de 320 kilomètres en dix minutes de charge. Les applications grand public d’une telle technologie ne devraient pas arriver avant dix ans mais, si certains imaginaient des stations où il serait possible de changer les batteries en quelques minutes pour repartir à plein, c’est bien vers l’optimisation de la charge que l’on se dirige désormais.


4 PRINCIPAUX TYPES DE PRISE

Type 1, 2, 3 ou 4, en fonction de la voiture électrique choisie, le format de la prise peut être différent. Certains véhicules ont parfois plusieurs prises, tout comme les bornes.

  • Type 1 – Côté alimentation, elle peut ressembler à une prise classique, associée à un boîtier qui va veiller à ce que la charge se déroule bien. Sous conditions, elle permet de recharger très lentement à la maison sans l’ajout d’un équipement spécial. C’est celle que l’on trouve sur la Renault Twizy.
  • Type 2 – C’est le standard européen, compatible avec une recharge classique ou une charge rapide. Il est aujourd’hui un gage de tranquillité et la quasi-certitude de trouver facilement des bornes compatibles. C’est la prise qui équipe la Renault Zoé, l’ensemble des gammes BMW, Volkswagen et Mercedes, mais aussi les Tesla.
  • Type 3 – Ce format avait été choisi en France par certains constructeurs avant d’être totalement remplacé par le type 2. On le trouve sur la Renault Fluence et la Peugeot iOn.
  • Type 4 Combo – Un connecteur de type 2 en haut, un autre supplémentaire en dessous, c’est un standard européen pour faciliter la charge rapide grâce au courant continu. On le trouve sur l’e-Golf.
  • Type 4 CHAdeMO – Très populaire sur les voitures japonaises, elle permet elle aussi la recharge rapide. On la trouve sur les Nissan.

Toutes les bornes de recharge, avec le type de prise proposé, figurent sur la carte en ligne à cette adresse : https://fr.chargemap.com/map


[Article publié dans Lyon Capitale n° 794 – Décembre 2019]

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