Vue de Lyon – Au premier plan, Gerland © Métropole de Lyon
Vue de Lyon – Au premier plan, Gerland © Métropole de Lyon Thierry Fournier

Ville, Métropole de Lyon, qui fait quoi ?

Les 15 et 22 mars, nous voterons pour les élections métropolitaines de Lyon et municipales. Deux scrutins avec deux parcours de vote bien distincts. Cependant, entre les deux collectivités, il n'est pas toujours simple de s'y retrouver. Qui fait quoi ?

Au fil des ans, les compétences des communes ont été progressivement transférées à l’échelon métropolitain. Le siège du pouvoir est désormais rue du Lac, dans le quartier de la Part-Dieu. Même si dans l’esprit des électeurs, le siège du pouvoir politique se situe place de la Comédie à Lyon. En 2020, il ne sera plus possible de diriger simultanément les deux collectivités, rompant avec une tradition qui a prévalu depuis la création de la Courly. À l’heure de faire leur choix, les poids lourds de la politique lyonnaise ne s’y sont pas trompés. À commencer par Gérard Collomb qui convoite l’échelon le plus puissant : la Métropole.

Métropole : 

59 communes

Budget : 3,4 milliards d’euros

Nombre d’habitants : 1,38 million

Nombre d’agents : 9 200

Ville de Lyon :

9 arrondissements

Budget : 685 millions d’euros

Nombre d’habitants : 515 000

Nombre d’agents : 7 300

Sécurité 90/10 Ville

La compétence était jusqu’à présent exclusivement municipale. Un maire est un officier de police judiciaire à la différence du président de la Métropole. Les municipalités sont en charge de la circulation et du stationnement. Au fil des ans, la mission tranquillisée a pris le dessus. Une montée en puissance symbolisée par l’armement des polices municipales dans la quasi-totalité des grandes villes de la métropole. Les policiers municipaux sont aussi en charge de la sécurisation des grands événements. Avec la création de la Métropole, la compétence sécurité peut aussi être endossée par l’échelon communautaire. La plupart des candidats, à l’exception de Gérard Collomb, proposent de créer une brigade métropolitaine qui pourrait intervenir dans les transports en commun ou lors d’événements d’envergure organisés dans l’agglomération.

Enfance 40/60 Métropole

Dans ce domaine, ces deux couches du millefeuille administratif sont complémentaires. Les communes gèrent les crèches. La Métropole chapeaute, elle, les assistantes maternelles à qui elle délivre les agréments. D’une manière générale, le conseil métropolitain est chef de file sur l’enfance ; en charge de la protection maternelle et infantile.

Éducation 50/50

C’est l’une des rares compétences communes aux deux collectivités avec une répartition très claire. La Ville a la charge des écoles maternelles et primaires. Elle est responsable des murs et des activités périscolaires, dont la cantine. La Métropole s’acquitte, quant à elle, de ces missions à destination des collégiens.

Propreté 0/100 Métropole

Les maires pestent régulièrement contre cette compétence métropolitaine. Si la propreté des rues et la collecte des déchets sont du ressort de la Métropole, c’est à l’échelon communal que remontent les récriminations. L’enlèvement des poubelles est aussi une compétence métropolitaine.

Urbanisme et logement 20/80 Métropole

Les grandes décisions se prennent à la Métropole. Le plan d’occupation des sols se définit à l’échelle de l’agglomération même si les conseils municipaux ont voix au chapitre. Les Zac, zones d’activité, sont décrétées à la Métropole tout comme les grandes opérations d’urbanisme à l’instar de la Confluence, du Carré de Soie ou du réaménagement de la Part-Dieu. C’est l’une des compétences historiques de l’échelon intercommunal. Mais les mairies ont conservé le dernier mot avec la délivrance des permis de construire. Le logement social et le respect de la loi SRU restent un contrat passé entre les villes et l’État.

Développement économique 10/90 Métropole

Les compétences économiques des communes sont assez maigres. Elles portent principalement sur le soutien aux commerçants. La Métropole détient des leviers plus importants comme l’insertion ou les pôles d’excellence. Avec l’Aderly, elle dispose d’un bras armé. La mission de cette agence publique est d’attirer des entreprises dans l’agglomération. La compétence tourisme peut, elle, être portée par les deux entités comme Only Lyon promue par la Métropole et l’office du tourisme.

Social 20/80 Métropole

Le ratio varie d’une commune à l’autre. À Lyon, par exemple, le CCAS ayant fusionné avec les maisons de la Métropole – les anciennes maisons du Rhône –, la compétence est presque exclusivement métropolitaine. Les charges sociales représentent près d’un tiers du budget du conseil municipal. Ces compétences sont héritées du département. Il s’agit souvent de dépenses obligatoires comme le RSA ou l’accueil des mineurs isolés, des missions exercées pour le compte de l’État.

Sport 80/20 Ville

La Métropole aide principalement les clubs sportifs de haut niveau quand l’action municipale est davantage tournée vers une pratique loisir et à destination du jeune public. Les communes sont surtout en charge des équipements sportifs.

Environnement 20/80 Métropole

La bataille Kimelfeld-Collomb a offert un résumé des compétences de chaque collectivité ces derniers mois. La Ville de Lyon peut s’emparer de la végétalisation des rues quand la Métropole peut décider de leur piétonnisation. En matière environnementale, les compétences sont toutefois plus nombreuses à l’échelon intercommunal : la zone à faibles émissions, les aides à la rénovation thermique, la préservation des fleuves ou encore l’aménagement des pistes cyclables. Les parcs publics sont, eux, municipaux à l’exception de ceux hérités du département : Parilly et Lacroix-Laval.

Voirie 5/95 Métropole

C’est l’une des compétences historiques de la Métropole : l’entretien des routes. Cette dernière s’occupe des périphériques lyonnais et des tunnels comme celui de Fourvière. Les travaux de requalification de l’autoroute A6-A7 sont actuellement portés par les services de la rue du Lac. La Métropole est aussi en charge de la création de nouvelles voiries. C’est pour cette raison que l’Anneau des Sciences est au cœur des débats dans cette campagne. Les municipalités gèrent l’éclairage public et notamment des voiries ainsi que des autorisations d’aménagement du domaine public comme les terrasses estivales ou les marchés.

Transports en commun 0/100 Métropole

La compétence relève de la Métropole qui charge le Sytral d’organiser les transports en commun, le réseau TCL. Si d’autres collectivités, comme la Région, participent au syndicat métropolitain, la Ville de Lyon ne verse pas de cotisations. Celle de la Métropole s’élevait à 131 millions d’euros pour l’année 2019. Les représentants de la communauté urbaine sont très largement majoritaires au Sytral : 23 sur 31.

Documents administratifs 100/0 Ville

Les mairies ont hérité de l’État la délivrance des actes d’état civil : carte d’identité ou passeport. La Métropole n’a pas de compétences équivalentes. Elle n’est d’ailleurs pas une collectivité de guichet, qui accueille du public. D’où aussi son déficit de notoriété.

Culture 80/20 Ville

C’est une compétence où les deux collectivités peuvent agir. Ce sont les dernières missions acquises par le conseil métropolitain même si elles n’ont pas encore été totalement assimilées. La Ville reste par exemple la collectivité de tutelle de la plupart des grandes institutions comme l’Opéra, l’Auditorium, le théâtre des Célestins, la Maison de la danse ou les six musées municipaux. Les bibliothèques sont aussi communales. La Métropole gère principalement les biennales, le festival Lumière et l’héritage départemental : les nuits de Fourvière, le musée gallo-romain ou celui des Confluences.

Fiscalité 90/10 Ville

La Ville joue, dans l’ensemble, le rôle de collecteur pour les deux collectivités via les taxes d’habitation et foncière. La Métropole fixe, elle, les taux de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

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