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Football, Ligue 1, Aulas : le sénateur de l'Isère Michel Savin monte au front

Le sénateur de l'Isère Michel Savin (LR) souhaite obtenir des explications au sujet de la décision du gouvernement de demander l'arrêt des compétitions sportives. Pour Lyon Capitale, il livre son sentiment sur ce sujet qui agite actuellement le football français.

Lyon Capitale : Quel est votre regard sur la situation actuelle du football français ?

Michel Savin : Ce qui m’interroge en tant que parlementaire et président du groupe du sport au Sénat, c’est ce qui est en train de se passer actuellement. Comment les clubs, les Fédérations et les Ligues passent cette étape compliquée. Je me demande également ce qui va se passer à l’avenir. La plus grosse problématique que rencontre le monde du football, c’est la préparation de la suite.

Est-ce un réel problème d’avoir pris cette décision d’arrêter la Ligue 1 ?

Ce qui me gêne, c’est qu’en prenant cette décision, le gouvernement a fait le choix d’évacuer toute chance de reprise du championnat, même au mois d’août. Elle a été prise trop rapidement. S’il y a une petite possibilité, en respectant toutes les règles sanitaires, de terminer la compétition, de jouer des matchs, même à huis clos, cela permettrait au football français de bénéficier de ressources via les droits télé. Cela leur éviterait aussi d’avoir des discussions avec des partenaires privés qui demandent à revoir leur participation car toutes les rencontres n’ont pas été jouées ou encore des avoirs pour la saison prochaine. Tout cela va diminuer encore les recettes des clubs pour le prochain exercice.

D'autres pays européens ont décidé de reprendre...

Je pense qu'il fallait attendre pour voir comment les choses évoluent. Je précise que je ne milite absolument pas pour une reprise à tout prix. Les Allemands ont recommencé à jouer mais en Italie, en Espagne et en Angleterre, ils se sont laissés le loisir d’attendre et de prendre une décision plus tard. Pourquoi la France n’a pas pris ce chemin-là ? Les clubs ont les moyens de contrôler de manière très stricte la situation et l’état de santé de leurs joueurs. On peut se poser la question de savoir si c’est bien ou pas de jouer à huis clos mais à un moment, il faudra payer la note.

Le président de l'OL, Jean-Michel Aulas a envoyé trois courriers à des parlementaires. Que pensez-vous de cette démarche ?

Il est dans une démarche de président de club. Elle concerne plutôt l’aspect sportif mais également économique. De mon côté, je suis dans une démarche politique. Comme d’autres présidents, il défend son institution. Je ne vais pas m’immiscer dans le fonctionnement et les relations des clubs avec la Ligue, ce n’est pas mon rôle de parlementaire. Je vois, je lis et j’écoute ce qui est dit.

Même si l’Olympique lyonnais devrait selon les économistes (lire ici), être moins impacté par cette crise, quel regard portez-vous sur les conséquences économiques que pourrait avoir cette décision sur les clubs français ?

Il y aura des conséquences à court, moyen et long terme sur le plan financier mais pas que. Il fallait étudier les retombées de cet arrêt pour être capable de dire : « voilà combien ça va me coûter et qui va payer ». Les dirigeants du football français parlent d’une activité sinistrée. Ils font des propositions pour compenser la perte économique de cette décision. J’aimerais comprendre pourquoi aujourd’hui on se trouve dans cette situation-là. On voit que certains clubs ne sont pas dans une très bonne situation financière et cela risque de s’aggraver. Une activité, en l’occurrence le football, n’a plus les droits télé, plus de billetterie pendant que les dépenses continuent. La Ligue (LFP) travaille sur un prêt garanti par l’Etat mais un prêt ce n’est qu’une avance. Est-ce qu’on n’est pas en train de mettre un pansement sur une jambe de bois ?

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Maxime Lledo
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