Un appel du monde économique pour faire barrage aux écolos à Lyon

Après le monde politique la semaine dernière, ce sont des acteurs économiques qui appellent à faire barrage aux écologistes le 28 juin prochain, jour du second des élections municipales et métropolitaines.

Le mail circule depuis quelques heures dans le Lyon des décideurs. Il appelle à se mobiliser contre le péril vert : “Les Lyonnaises et les Lyonnais ont choisi de placer en tête les listes écologiques. C’est un choix qui s’impose et que nous ne contestons pas. La démocratie doit primer. Mais ce choix provoque chez nous, entrepreneurs, de vraies interrogations et des craintes”.

Le laboratoire grenoblois

Les patrons à l’origine de cet appel dévoilent ainsi leur “raison sociale” : “Alerter les Lyonnaises et les Lyonnais sur le risque de voir une idéologie verte, soutenue par l’extrême gauche, s’emparer de Lyon et détruire implacablement ce qui fait la force de notre ville”. Les organisateurs de cet appel présentent une certaine vision du modèle grenoblois, le laboratoire du municipalise écologique. Ou plutôt il l’égratigne classements et palmarès à l’appui. Les premiers signataires appellent à ne pas “sacrifier” la dynamique économique sur l’autel d’une “idéologie”.

Souvent attaqué sur ce thème pendant la campagne, les écologistes ont la parade depuis le 15 mars au soir : les 46% des voix obtenues par Éric Piolle, maire EELV de Grenoble. Leurs candidats, Bruno Bernard à la métropole et Grégory Doucet à la Ville de Lyon, ont souvent tenté ces derniers mois de rassurer les milieux économiques et patronaux. “Les entrepreneurs ont mieux compris que certains politiques que le monde est à l'écologie et ils s'adaptent à la réalité. Mais quelques-uns ne comprennent pas”, nous confiait Bruno Bernard, la semaine dernière.

Pression patronale

Durant l'entre deux tours, des patrons, souvent influents, ont plaidé pour une union des listes Collomb, Buffet et Kimelfeld, allant même jusqu'à demander au maire de Lyon de renoncer à la présidence de la Métropole pour rendre une alliance possible. La dimension économique, c'est justement l'une des raisons avancées par Gérard Collomb et François-Noël Buffet pour justifier l'alliance qu'ils ont scellée le 28 mai et qui s'est concrétisée par le dépôt de listes communes ce mardi 2 juin. Une union qui a crispé dans leurs camps respectifs.

Une partie du monde économique redoute qu'une alternance menace un écosystème dans lequel ils s'épanouissaient. C'est particulièrement le cas du monde du BTP qui s'est braqué sur des projets des candidats écologistes comme l'abandon de nouveaux projets autour du quartier d'affaires de la Part-Dieu et notamment des tours.

Ne pas insulter l'avenir

Les premiers signataires de cet appel ont souhaité rester anonymes.  Une manière pour eux de ne pas insulter l'avenir et leur carnet de commandes tant les candidats écologistes sont en ballottage favorable à la métropole et encore plus à la Ville de Lyon après le premier tour. Les initiateurs de cette démarche assurent ne pas rouler pour l’un des rivaux de second tour des listes de Bruno Bernard et de Grégory Doucet. “L’idée c’est d’essayer d’organiser un réseau suffisamment fort pour peser face aux nouveaux dirigeants locaux. Dans le monde économique, nous devoir apprendre à chasser en meute”, explique à Lyon Capitale l’un des premiers signataires. La démarche a aussi un objectif à plus court terme : inciter à voter le 28 juin. En 2001, l'alternance qui avait vu arriver au pouvoir Gérard Collomb avait déjà suscité des inquiétudes au sein des milieux économiques. Ils avaient vite été rassurés...

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