Carrefour commercial grâce à ses quatre foires annuelles à partir du milieu du XVe siècle, Lyon attire à la Renaissance les marchands des puissantes cités et royaumes du nord de l’Italie, tout proche. C’est d’ailleurs à l’un d’eux que la ville doit sa spécialité de la soierie, qui lui assurera richesse et prospérité les siècles suivants.
“La floraison lyonnaise au XVIe siècle fut essentiellement l’affaire des Italiens.” Comme Michel Morineau le rappelle dans Lyon l’italienne, Lyon la magnifique, les marchands toscans réunis autour de la place du Change animèrent largement les échanges commerciaux de la ville à la Renaissance. Il faut dire qu’avec ses quatre foires annuelles, à partir de 1463, Lyon était devenue un carrefour commercial d’importance en Europe. De nombreux marchands italiens viennent y vendre leurs précieux tissus dans un royaume de France de plus en plus friand de luxe. Avec une grande précocité pour certaines familles, comme les Capponi, à Lyon de 1512 à 1599, mais surtout les Bonvisi présents à partir de 1504 voire 1466, toujours selon les travaux de Morineau. “Ils avaient inauguré les foires à la fin du siècle précédent, ils les dominèrent de manière écrasante comme le prouve le registre de 1569 lorsqu’ils acquittèrent près des deux tiers des droits, écrit l’historien. Ils étaient cependant une poignée parmi les cinq six mille chalands qui se rencontraient alors et faisaient des affaires ensemble.” En 1571, les 183 Italiens de l’élite des marchands banquiers de la ville représentent 84 % des étrangers. Une minorité puissante qui paie 28 % de l’impôt sur les maisons alors qu’elle ne compte que pour 5,7 % de la population, selon Jean-Luc de Ochandiano dans Lyon à l’italienne.Il vous reste 70 % de l'article à lire.
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