1er jour soldes été 2020 - Part Dieu
Le 15 juillet 2020 au centre commercial La Part Dieu. Source : Emma Rodot

Soldes : à Lyon Part-Dieu, on attend toujours le coup d’envoi

Les soldes d'été 2020 débutent aujourd'hui pour quatre semaines. Décalés en raison de la crise sanitaire, les commerçants doivent désormais s'adapter. Reportage dans le centre commercial La Part-Dieu, à Lyon, entre distanciation et problématiques de fréquentation.

Il est onze heures ce mercredi 15 juillet. Le centre commercial La Part-Dieu, déjà éveillé depuis plusieurs heures, bouillonne. C’est le premier jour des soldes d’été 2020, qui cette année – cas exceptionnel – ne dureront que quatre semaines. Prévus le 24 juin dernier, ces derniers ont été reportés à cause de la crise sanitaire, permettant aux commerces de tenter de se relever avant la grande période de promotion semestrielle.

Masque recommandé et distanciations sociales dans les allées

Le port du masque n’est pas obligatoire dans La Part-Dieu, mais il est vivement recommandé par des affiches et marquages au sol. Aux entrées, cinq bornes distribuant du gel hydroalcoolique ont été installées ainsi que trois autres pour acheter des masques. Ce matin, les couloirs du centre étaient occupés, mais pas bondés. La circulation était fluide en ce premier jour de soldes. La grande majorité des clients portaient méticuleusement leur masque (au-dessus du nez). Les enseignes de prêt-à-porter attendaient, quant à elles, le pic de la journée qui, à midi, n’était pas encore arrivé.

Dès notre arrivée, la déception des commerçants se fait ressentir. La petite pizzeria du premier étage ne craint pas l’afflux de clients ce matin : "Ils sont peu nombreux depuis la reprise. L’ennui se fait presque ressentir : le samedi, il n’y a personne". La petite enseigne, qui n’impose pas le port du masque pour ne perdre aucun client potentiel, ne voit pas sa fréquentation revenir depuis la reprise, tout comme le magasin de prêt-à-porter masculin Brice qui note une baisse de trafic tout au long de la journée. L'enseigne, comme tant d’autres dans la galerie, propose déjà des produits à -70%.

Des soldes maximaux dès le début

En traversant les couloirs, les affiches -50% pullulent. Peu de commerces osent présenter des articles à -20%, un taux pourtant habituel lors des premiers jours de soldes. Selon le responsable du magasin de chaussures Besson : "on connait une grosse perte de trafic entre 12h et 15h. Cela concerne essentiellement les actifs : entre le télétravail et les vacances d’été, ils ne viennent plus dans les centres commerciaux".

La marque Naf Naf connait les mêmes problématiques. D’après la responsable de la boutique du centre commercial : "on connait entre 50 et 60% de fréquentation en moins par rapport à N-1 (2019)". Elle ajoute, "aujourd’hui, il y aura plus de monde à Bellecour". La Part-Dieu souffre en effet de sa configuration, en endroit clos, qui rebuterait certains clients. "Heureusement, ils prévoient pluie et orage aujourd’hui", conclut la responsable de boutique.

Soldes reportés. Essor des ventes privées

Les soldes d’été, qui devaient initialement débuter le 24 juin dernier, ont été reportés au 15 juillet. Par conséquent, de nombreuses boutiques se sont adaptées en mettant en place des offres commerciales : ventes privées, offres moitié prix pour plusieurs articles et soldes anticipées. Selon le responsable de la boutique de chaussures Besson : "le report des soldes était une erreur. Les gens sont maintenant partis en vacances".

Résultats : presque aucun client entre 8h30 et 9h30 ce matin – alors que la boutique offre -10% supplémentaires à ces heures matinales – et des soldes allant de -30% à -70%. "Selon moi, cette mesure était inutile et n’a fait que retarder une hausse de fréquentation que l’on attend toujours", lance une salariée d’une marque de lingerie à propos du report des soldes. Là aussi, le magasin a appliqué des ventes privées anticipées.

Respect du port du masque

En plus des préconisations du centre, les boutiques sont libres d’appliquer leurs propres politiques : chez Besson, Zara, ou encore H&M, le masque (et non le foulard en tissu) est obligatoire, sous peine de se faire rappeler à l’ordre par un vigile à l’entrée du magasin.

Selon un des agents de sécurité à l’entrée de Zara : "On se fait insulter parce qu'on demande aux gens de porter un masque". Du côté d’H&M, le masque est aussi obligatoire, bien qu’il n’y ait plus de restriction à l’entrée et que les cabines restent fermées. "Tous les jours, on doit intervenir auprès du personnel pour gérer les clients mécontents. C'est infernal. Le port du masque, c'est aussi une protection pour nous, salariés. Personnellement, j’ai peur du covid-19. Heureusement, la marque a toujours été correcte en termes de sécurité", confie un vigile sur le masque obligatoire. H&M voit d’ailleurs sa fréquentation bondir pendant les soldes. "Depuis ce matin, on n'arrête pas", conclut ce même agent.

Cohue dans les grandes enseignes

Au deuxième étage, une file d’attente attise l’attention : autour du magasin Zara "femmes", une centaine de clients attendent patiemment leur tour, parfois pendant 30 minutes, pour entrer au sein de l’enseigne espagnole.

D’après un des vigiles qui surveille la file, seules 200 personnes à la fois sont autorisées dans le magasin en simultané. Du côté "homme", la jauge est limitée à 58 personnes exactement, en comptant le personnel (contre 200 personnes en temps normal). Les distanciations sociales sont désormais de mise, quitte à ce que les clients patientent quand les boutiques ont du succès. Ce mercredi, en dehors de quelques incontournables, l'attente restait néanmoins du côté des vendeurs.

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