voeu des échevins
Le Voeu des Échevins de Lyon. Ici, le Cardinal Barbarin lors de la bénédiction de la ville.

Voeu des échevins à Lyon : de l'eau (bénite) dans le gaz de la majorité écologiste

Les élus Lyon en commun, de la majorité écologiste à la ville de Lyon ont annoncé qu'ils ne participeraient pas au Voeu des échevins contrairement à Grégory Doucet qui avait expliqué qu'il y irait probablement.

Dans une interview accordée à Lyon Capitale début juillet Grégory Doucet, le nouveau maire écologiste de Lyon, a assuré qu'il participera “probablement” au vœu des échevins le 8 septembre prochain pour remettre un écu d'or au sein de la basilique de Fourviere contre la bénédiction de la ville. “Je me donne du temps pour réfléchir au symbole que l’on veut donner à cette présence”, avait-il précisé.

Un péché mortel pour ses alliers de Lyon en commun, qui comptent trois adjoints dans l'exécutif (Nathalie Perrin-Gilbert, Laurent Bosetti et Alexandre Chevalier) et un conseiller délégué (Tristan Debray), et ont critiqué ce choix ce jeudi dans un communiqué. “Lors du précédent mandat, Gérard Collomb, alors maire de Lyon, participait à la cérémonie religieuse du vœu des échevins. Cet acte symbolisait alors la soumission du politique au religieux. Cet acte ne respectait en aucun cas l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des églises et de l’État : "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte"”, dénoncent les élus de Lyon en commun qui assurent qu'ils ne participeront pas à la cérémonie. 

Ces derniers critiquent notamment l'argument, régulièrement avancé, de la “tradition locale”. “Édouard Herriot avait refusé d'y participer. D'ailleurs, après avoir été aboli avec la Révolution française, ni l'Empire, ni la Monarchie de juillet n’osèrent le rétablir. En fait, il faudra attendre le régime de Vichy pour que le vœu des échevins redevienne une pratique officielle”, écrivent-ils.

En effet, cette tradition lyonnaise date de mars 1643. À l'époque, le prévôt des marchands (ancêtre de la fonction de maire) et quatre échevins demandent à la Vierge Marie de protéger la ville d’une épidémie de peste. Ils promettent en échange de faire construire deux statues de la Vierge et de renouveler ces vœux chaque année, le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge. Après plusieurs interruptions durant lesquelles le pouvoir municipal n'y participe plus, en 1943 durant l'occupation, le maire de Lyon, Georges Villiers, remet à nouveau l'écu. À la libération, très à cheval sur la loi de séparation des Églises et de l'État, Édouard Herriot refuse de participer à cette cérémonie. En 1945, un adjoint remet l'écu, sans que cela ne soit officiel. Par la suite, il enverra toujours son premier adjoint. Finalement, en 1970, Louis Pradel rompt avec cette habitude et remet lui même l'écu.

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