Centre de protection urbaine de Lyon, 2011 © Tim Douet
Centre de protection urbaine de Lyon, 2011 © Tim Douet

Lyon : l'expérimentation de vidéoverbalisation prolongée jusqu'en 2021

Mise en place depuis un dans le coeur de Lyon, l’expérimentation de vidéoverbalisation va être étendue jusqu’au 31 janvier 2021 et dans de nouvelles rues.

Lancée le 23 septembre 2019, l'expérimentation de vidéoverbalisation en presqu'île va être prolongée jusqu'au 31 janvier 2021, a annoncé lundi Mohamed Chihi lors du conseil municipal. L'adjoint en charge de la sécurité a par ailleurs présenté une nouvelle délibération étendant ce dispositif à de nouvelles rues du centre de Lyon, notamment dans les pentes et sur les quais de Rhône et de Saône. “La vidéoverbalisation représente une mesure complémentaire d'un dispositif plus global qui permet de réduire considérablement les phénomènes de tapage et violence routière. Le renforcement des effectifs sur le terrain, et à terme, la piétonnisation seront des réponses de nature à diminuer drastiquement les nuisances. La vidéoverbalisation couplée à l’interdiction de circuler en fin de semaine dans certaines rues des pentes a contribué à diminuer le nombre d’infractions impunies et a envoyer un message fort aux contrevenants. Toutefois, un report des comportements dangereux s’est opéré sur quelques rues de la presqu’île, et ce jusqu’aux quais de Saône et du Rhône. C’est pour cela que je vous propose d’étendre la vidéo verbalisation sur ces zones pour traiter ce phénomène avec une approche globale et avec les moyens matériels déjà existants. Je tiens à travers cette délibération à réaffirmer notre volonté de lutter contre toutes les formes d’insécurités en presqu’île”, a déclaré l'adjoint en charge de la sécurité.

1500 verbalisations en un an

D'après les chiffres présentés par ce dernier, sur la première année d’exercice du dispositif, 1500 vidéoverbalisations ont été effectuées, dont 1011 pour le non-respect du sens interdit ou des voies de bus et 445 pour des infractions au stationnement. Depuis le 1er août, plus de 371 verbalisations ont été dressées par la police municipale pour des infractions à la conduite de véhicule essentiellement les vendredis et samedi soir entre 1h et 4h du matin. Enfin, une étude qualitative sur l’efficacité du dispositif a été réalisée sur le secteur Herriot à partir de 331 véhicules en infraction. Celle-ci révèle un taux de 3,5% de récidive. “Parmi ces récidives, l’écrasante majorité a eu lieu à moins de 10 jours de la première infraction. Ainsi les récidives disparaissent totalement lorsque les PV sont reçus par les contrevenants. Seuls deux véhicules n’entrent pas dans ce schéma, dont l’un d’eux a été verbalisé à cinq reprises. On peut donc affirmer que la vidéoverbalisation a permis une prise de conscience du risque qu’ils encouraient à ignorer la vidéoverbalisation”, a commenté monsieur Chihi. La métropole de Lyon va procéder prochainement à des comptages de véhicule et des relevés de vitesses moyennes.

L’opposition attend des actes, Doucet reprend la main

Jean-Yves Sécheresse, l'ancien adjoint à la sécurité de Gérard Collomb qui siège dans le groupe “Pour Lyon” s'est “réjoui” des propos tenus par son successeur. “Il faut continuer ce combat difficile qui mérite d'être mené”, a-t-il assuré. L'élu d'opposition a par ailleurs insisté sur “le danger sécuritaire et terroriste” et demandé aux élus “d'être capable de signaler aux autorités les signaux faibles qui peuvent apparaître dans nos écoles, nos clubs sportifs, nos institutions de quartier”. Pierre Oliver a lui considéré que la situation sécuritaire “n’a cessé de se dégrader depuis” l’arrivée de l’exécutif écologiste : “80% des appels que nous avons à la mairie du 2e arrondissement sont sur ce sujet”. Et d'ajouter : “votre inaction jusque là sur les questions de sécurité, ont rendu vos actions sur les autres sujets inaudibles”. L'élu du groupe “Droite, Centre & Indépendants” a par ailleurs demandé la mise en place “d'un plan pour attirer de nouveaux policiers municipaux”.

Peu habitué à reprendre la parole en fin de débat depuis son élection, Grégory Doucet, qui préfère le plus souvent déléguer à ses adjoints le soin de répondre, a fait une exception sur ce sujet de la sécurité. “Oui j'ai conscience de mes pouvoirs de police. Oui je discute des questions de sécurité du quartier. Non, je ne peux pas vous laisser dire ou laisser croire que nous ne nous préoccupons pas de ces sujets. Bien sûr que le risque terroriste existe. Mais je ne passe pas mon temps à rendre compte chaque jour sur ce sujet. Il me semble avoir très fréquemment évoqué ces dossiers de tranquillité publique et de sécurité. Vous desservez tout le monde dans cette assemblée en faisant de ce sujet, un sujet politicien”, a conclu le maire de Lyon.

La délibération a été adoptée à l'unanimité.

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