@ FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Coronavirus à Lyon : comment ça va marcher ? Tout ce qu’il faut savoir sur la stratégie de vaccination dans la région

Les premiers vaccins ont été administrés à Lyon ce lundi. Comment ça va se passer ensuite dans la région ? Pour LyonCapitale.fr, le directeur général adjoint de l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, Serge Morais, détaille l’étape 1 de la stratégie de vaccination dans la région, celle qui concerne les résidants et patients des EHPAD et d’unités de soins de longue durée (USLD).

Début de la campagne de vaccination contre le covid-19 à Lyon ce lundi. Cinq premières vaccinations ont été réalisées, lundi, dans l’Unité de soins de longue durée de l’hôpital Pierre Garraud (Hospices civils de Lyon) situé à Lyon 5e. Comment ça va se passer ces prochains jours ? Au total, lors de cette première étape, qui va durer entre 6 et 8 semaines, 78 000 patients et résidents des EHPAD et USLD de la région et une partie des 57 000 professionnels travaillant dans ces structures (ceux à risque) se verront proposer cette vaccination dans la région. Rappelons que la vaccination n'est nullement obligatoire et que le choix est laissé à la population.

Serge Morais, le directeur général adjoint de l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, détaille l’étape 1 de la stratégie de vaccination dans la région :

Lyon Capitale : quel est le calendrier de vaccination dans la région ?

SERGE MORAIS. Dans la région, nous sommes un peu plus en avance que dans d’autres régions. 5 établissements en France ont été sélectionnés pour démarrer la phase pilote. Paris, Lille, Tours, Dijon et Lyon. A Lyon, les HCL (Hospices civils de Lyon) sont en charge de mener cette phase pilote. Ca a débuté dès lundi (le 28 décembre) avec la vaccination de 5 patients de l’unité de soins de longue durée (USLD) Pierre Garraud, dans le 5e arrondissement de Lyon. Cette phase pilote doit surtout permettre de se rôder car le vaccin Pfizer-BioNTech a des conditions de stockage et de déconditionnement spécifiques. Avant la vaccination, des consultations pré-vaccinales sont effectuées, pour voir si le patient a des antécédents, lesquels, si finalement il peut se faire vacciner et le dernier point important, si il veut se faire vacciner. Car c’est sur le mode du volontariat que le vaccin sera administré.

A l’issue de cette phase pilote, qui se déroule depuis dimanche dernier (dimanche 27 décembre) et tout au long de cette semaine, à partir de la semaine prochaine (à compter du 4 janvier), on passe à une phase plus importante numériquement. Dans notre région, ce seront 3 EHPAD par département qui vont être inclus dans cette campagne de vaccination (il y a 12 départements dans la région).

Comment vont se dérouler les consultations pré-vaccinales ? Les médecins traitants vont venir voir les patients dans chaque EHPAD ?

Oui, le médecin traitant va sur place. A l’EHPAD, le lieu de vie du patient. Le médecin fait un point de situation sur l’état de santé actuel du résident, sur ses éventuels antécédents. L’objectif est de voir s’il n’y aucune contre-indication pour l’administration du vaccin. Et la dernière étape c’est le recueil du consentement. Ca va se faire dans chaque EHPAD de notre région au fur et à mesure. Ce sont donc 3 EHPAD dans chaque département à partir du 4 janvier qui sont concernés par la vaccination. Après, l’objectif mi-janvier est d’ouvrir la vaccination de façon beaucoup plus large à l’ensemble de nos EHPAD et l’ensemble de nos USLD (il y a 940 EHPAD et 78 USLD dans la région Auvergne-Rhône-Alpes) pour faire en sorte que d’ici 8 semaines on ait pu faire vacciner, au moins la première dose, tous les résidents et les patients volontaires.

Sur le consentement, pour certains résidents âgés, est-ce qu’il faudra l’avis de la famille ? Est-ce qu’il faudra signer un document ?

Certains résidents peuvent être un peu désorientés. Le fait de leur donner une information complète et transparente ne suffira malheureusement pas à recueillir leur consentement éclairé et le qualificatif éclairé est important. Dans ce cas-là, on se tournera vers la famille ou la personne de confiance qui prendra la décision à la place du résident s’il ne peut pas la prendre lui-même.

D’ici la fin de la semaine, 13 établissements hospitaliers de la région vont réceptionner les vaccins. Et après, le vaccin sera administré dans les hôpitaux ou dans chaque EHPAD ?

Le vaccin est véritablement administré localement. Dans chaque EHPAD. Dans chaque USLD. Il ne s’agit pas de déplacer les résidents des EHPAD mais de faire en sorte que le vaccin vienne à eux. C’est toute une opération logistique. Des super-congélateurs vont être mis en place dans 13 établissements de santé dans la région, nous avons aussi une plateforme logistique qui permettra aussi de livrer les pharmacies d’officine. Après la livraison, il y a une partie de décongélation de ces vaccins, puis il est ensuite possible de stocker le vaccin dans un frigo classique pendant 5 jours. Avant de décongeler, il faut que toutes les opérations, notamment les consultations pré-vaccinales, aient eu lieu. C’est une feuille de route dans chaque EHPAD qui va être mise en place.

Sur les 78 000 patients et résidents des EHPAD et USLD de la région, est-ce que vous avez un objectif en pourcentage de vaccination ? Le but c’est d’en persuader le plus possible ?

Il y a un objectif de faire tomber une partie de la défiance autour du vaccin. Dans d’autres pays, il y a un véritable engouement, je prends l’exemple des Etats-Unis. Il faut vraiment faire preuve de pédagogie. De notre côté, il n’y a pas d’objectif comme on est sur du volontariat. Pour autant, une campagne de vaccination donne des résultats intéressants en population générale si environ 60% de la population cible est vaccinée. Mais tout ce qui sera pris est bon à prendre. Après de nombreux avis d’experts indépendants, le vaccin Pfizer-BioNTech a été autorisé par l’agence européenne du médicament puis par la Haute autorité de santé (en France) parce qu’il permet d’éviter les formes graves de la maladie.

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Environ 1 million de personnes, en France, sont concernées par cette première étape.

Ensuite, une 2e phase s'ouvrira en France, à partir de février 2021, avec 14 millions de personnes concernées :

  • les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile
  • les personnes âgées de plus de 65 ans et atteintes de pathologies
  • les professionnels du secteur de la santé et du médico-social âgés de plus de 50 ans

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