Toujours contraints de suivre leurs cours à distance et privés de vie sociale, les étudiants s’estiment victimes d’un confinement qui ne dit pas son nom depuis dix mois. Madeleine Chevauchet, vice-présidente de Gaelis, le syndicat étudiant majoritaire à Lyon, tente de mettre des mots sur ce malaise étudiant et en appelle à faire confiance aux jeunes.
Lyon Capitale : Dans quel état d’esprit est aujourd’hui la population étudiante lyonnaise durant cette période d’entre deux confinements ? Madeleine Chevauchet : Un malaise grandissant s’installe. Il existait déjà avant la Covid-19 et la crise sanitaire l’a amplifié et mis en lumière. Les étudiants sont de plus en plus confrontés à la précarité. Leur santé mentale se dégrade. Il y a aussi une inquiétude sur le suivi des cours et le niveau de notre formation en raison du distanciel. Toutes ces difficultés créent un vrai mal-être. Beaucoup plus d’étudiants ont du mal à finir les mois ou ne mangent qu’un repas par jour, car ils n’ont pas les moyens de se nourrir correctement. Ceux qui, habituellement, ont un job étudiant ou des stages rémunérés se retrouvent privés de ressources. La plupart de ces emplois appartiennent au secteur de la restauration ou de l’évènementiel. En parallèle, nous constatons à Gaelis, au moyen d’une étude que nous réalisons depuis dix ans sur le prix de la rentrée scolaire, que le coût de la vie étudiante augmente. En France, 20 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté. Le système de bourse ne nous paraît plus adapté. Les aides se déclenchent par palier de revenus des parents. Quelques euros près peuvent faire de grosses différences. C’est pour cette raison que nous demandons une linéarisation des bourses. Jusqu’à présent, ça ne semblait pas être une priorité du gouvernement."Depuis mars et le premier confinement, nous avons distribué plus de 15 000 colis alimentaires"
Le 22 janvier, Emmanuel Macron a annoncé des mesures, comme des repas à un euro, pour le pouvoir d’achat des étudiants. La réponse du gouvernement est-elle à la hauteur ?
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