Image d’illustration d’hôpital.

Coronavirus à Lyon : le virus anglais explose dans le Rhône, pas le nombre de nouveaux cas, pourquoi ?

On le dit beaucoup plus contagieux. Pourtant, malgré son explosion à Lyon et dans le département du Rhône en deux mois (le variant anglais représentait 1% des cas début janvier, il représente 57% des cas début mars), le nombre de cas positifs n'explose pas dans le Rhône. Explications.

Il faisait peur. Très peur. Il était très attendu. Finalement, il est bel et bien là. Il a bel et bien pris le dessus sur le virus "classique" mais, pour l'instant, il n'entraîne pas une explosion des cas à Lyon et dans le Rhône. Comme tant craint.

C'est simple, la circulation du virus à l'instant t sur un territoire se mesure grâce au taux d'incidence. Les décideurs ont les yeux rivés dessus. C'est un indicateur clé. Le taux d'incidence détermine le nombre de cas positifs sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants. Sur une semaine glissante. C'est un très bon moyen de mesurer le degré de circulation du virus à un instant t sur un territoire.

Nombre de cas positifs stable dans le Rhône depuis 2 mois...

Dans le Rhône, d'après les dernières données stabilisées dont nous disposons, s'arrêtant au mardi 2 mars, le taux d'incidence est de 233. Les chiffres de Santé publique France prennent en compte la période du mercredi 24 février au mardi 2 mars.

Ce taux d'incidence, dans le Rhône, est donc :

  • 2 mars : 233
  • 28 février : 235
  • 21 février : 222
  • 14 février : 209
  • 7 février : 236
  • 28 janvier : 234
  • 15 janvier : 211

Il augmente très peu. Presque pas. Alors qu'à titre de comparaison, ce taux d'incidence était supérieur à... 800 dans le Rhône pendant 15 jours au pic de la 2e vague, début novembre 2020.

... Pourtant le variant anglais explose

Donc, résumons, depuis début janvier, pas de hausse nette du nombre de nouveaux cas dans le département du Rhône. Pourtant, le "mutant" anglais, lui, explose. "Nous sommes passés de 1,5% (des cas positifs) à 57% dans le Rhône pour le variant anglais en deux mois", explique le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes. Le variant anglais a pris le dessus sur le virus "normal". Il est plus contagieux. Le nombre de nouveaux cas devrait exploser...Et ce n'est pas le cas.

Pourquoi ? "Il faut s'en féliciter. Le taux d'incidence reste en effet haut mais relativement stable. Il n'explose pas", note Jean-Yves Grall. La hausse forte de la présence du variant "ne se traduit pas pour autant par une augmentation significative du taux d’incidence", dixit le directeur de l'ARS.

La vaccination commence à porter ses fruits

"Sur ce qu'on a vu dans la région, il y a trois phénomènes qui peuvent l'expliquer : un effet couvre-feu avec un effet très positif, les gestes barrières bien respectés et la vaccination. Tous ces facteurs-là expliquent que nous n'avons pas d'explosion lié à la proportion beaucoup plus importante du variant anglais en mars qu'en janvier", poursuit Jean-Yves Grall.

Dans le Rhône, 85% des résidents des EHPAD ont reçu au moins une dose de vaccin et 26% des + de 75 ans (30% dans la région). Le nombre de nouveaux cas baisse chez les personnes à risque. Un bon signe à l'instant t. Un bon signe, aussi, pour les hôpitaux. Car moins de patients à risque contaminés égal moins de personnes hospitalisées dans quelques jours...

Plateau haut dans les hôpitaux, pas de risque de saturation pour l'instant

Dans les hôpitaux du Rhône et de la région, situation stable depuis Noël. Il y a plus de 3000 patients suivis pour covid-19 dans la région (équivalent au pic de la 1ère vague). Contre 7200 au pic de le 2e début novembre. 766 lits de réanimation sont ouverts (contre 559 en temps normal). 1200 lits peuvent être armés en cas d'explosion des cas, mais il faut alors déprogrammer toutes les opérations non urgentes.  90% des 766 lits ouverts sont occupés  actuellement dans la région, 95% dans les Rhône. Dans le Rhône, 48% des patients en réanimation sont covid-19.

Un plateau haut. Où tout le monde peut être soigné. Une situation difficile, sous tension mais sans risque, pour l'instant, de saturation comme début novembre. Où de nombreux patients de la région ont dû être transférés, en urgence, vers d'autres régions. Pour soigner tout le monde. Depuis début janvier, il y a environ entre 3 et 4 fois moins de cas dans le Rhône que début novembre.

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