Didier Legeais est président du syndicat national des chirurgiens urologues de France et vice-président de l’ordre des médecins d’Isère. Considéré comme l’un des spécialistes de la question de l’aide médicale d’État, il a été auditionné par l’Assemblée nationale sur le sujet.
Didier Legeais, vice-président de l'ordre des médecins de l'Isère
Lyon Capitale : Une vaste affaire d’escroquerie à l’aide médicale d’État a été mise au jour par la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère. Êtes-vous surpris ?
Didier Legeais : Ça ne m’étonne qu’à peine. En tant que médecin et humaniste, je tire la sonnette d’alarme depuis des années : le système de l’aide médicale d’État, qui répond à un principe éthique et humanitaire, est dévoyé et détourné de sa fonction principale, à savoir venir en aide aux étrangers en situation irrégulière ayant besoin de soins urgents. Dans les faits, des associations d’aide aux sans-papiers, très souvent bienveillantes, vont aider les étrangers en situation irrégulière, dans une misère médicale, à se faire soigner. Et puis il y a un autre volet, qui s’apparente plus à du tourisme médical, avec des patients qui viennent en France pour bénéficier de la générosité française en matière de soins. C’est ce que semble montrer l’affaire de Grenoble : des étrangers, ici des ressortissants algériens, sont arrivés à Grenoble avec des visas touristiques, assurant qu’ils étaient sans papiers depuis trois mois, pour se faire soigner gratuitement.
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