Bon nombre de parents se mettent la pression pour être parfaits. L’objectif ? Que leur enfant soit heureux, qu’il réussisse bien à l’école, qu’il développe ses compétences extrascolaires… Mais être un parent modèle, est-ce vraiment souhaitable ? Quels sont les risques de cette course à l’excellence parentale ?
Les vies de familles soi-disant parfaites s’affichent partout : sur les réseaux sociaux, dans les magazines, à la télé… les livres qui prônent les meilleures pratiques éducatives investissent les rayons des librairies… Les injonctions à être un parent parfait fleurissent de toutes parts : les enfants doivent avoir de bonnes notes, manger bio, dormir suffisamment, être sportifs, développer leurs talents artistiques, ne pas trop être sur leurs écrans… “La société actuelle pousse les parents dans une course à la perfection qui s’avère très anxiogène, d’autant qu’on a généralement l’impression que chez les autres, tout est parfait”, souligne Véronique Maciejak, formatrice en communication adultes/enfants, auteure du livre Quand la reine chante, les abeilles dansent (1).“Faire croire à son enfant que l’on est parfait, c’est illusoire et contreproductif”
Une quête de la perfection perdue d’avance Autant le savoir, être un parent parfait est impossible. “On pourrait passer notre vie à essayer de répondre à tous les diktats de la société, en vain. On ne peut pas, en tant que parent, tout faire parfaitement”, rappelle la formatrice. Pourtant, mus par les meilleures intentions du monde, les parents se laissent influencer par ce culte de la perfection, courent dans tous les sens, essayant d’être sur tous les fronts, cherchent dans la littérature des modes d’emploi éducatifs… Si se questionner sur l’éducation de ses enfants est une bonne chose, se lancer dans une course impossible à la perfection ne peut être que nuisible. En effet, le parent va rencontrer frustrations, culpabilité, découragement… Des sentiments peu propices à la bienveillance envers son enfant. “Avec le risque que les parents ne s’oublient, n’aient plus de temps pour eux, s’épuisent… Dans ces cas-là, le burn-out parental n’est pas loin”, prévient Véronique Maciejak. “Quand ma fille avait 7 mois, je l’allaitais toujours, explique Carine, mère de Capucine. D’après mes lectures, c’était ce qu’il y avait de mieux pour les petits. Mais je me sentais tellement fatiguée que je suis allée voir le médecin. Je pensais qu’il allait me féliciter pour cet allaitement prolongé, bien au contraire. Il m’a dit que j’étais en train de m’épuiser, qu’il fallait sevrer ma fille, qu’elle s’en porterait mieux car moi, j’irais mieux. Et c’est ce qui s’est passé. Ma fille a accepté les biberons sans aucun problème, dormait bien, ne me réveillait plus la nuit... J’ai retrouvé mon sommeil et plus de liberté la journée.”
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