Tuna Altinel, mathématicien turc travaillant à l’université Lyon-I

L’universitaire Tuna Altinel est rentré à Lyon après avoir été bloqué 2 ans en Turquie

Tuna Altinel, mathématicien turc de l'université Lyon 1, était bloqué en Turquie depuis 2019 après s’être vu confisquer son passeport. Deux ans après son départ, il a pu rentrer à Lyon ce vendredi. 

Parti en vacances en Turquie en 2019, Tuna Altinel, un enseignant-chercheur turc de l’Université Claude-Bernard à Lyon, apprend qu'il ne peut pas repartir, car il est accusé "d'appartenir à une organisation terroriste". En cause, sa participation à une réunion pro-kurde où il était interprète et la signature d'une pétition pour la paix au Kurdistan. 

Jugé pour "propagande terroriste", il est finalement libéré en juillet 2019 et acquitté en 2020. Mais la restitution de son passeport lui est alors refusée à plusieurs reprises, par les autorités turques. Après des recours, le mathématicien a pu récupérer fin mai son document de voyage. 

Accueilli à l’aéroport 

Ce vendredi 11 juin, Tuna Altinel est enfin rentré en France. À son arrivée à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, il a été accueilli par les applaudissements de son comité de soutien, où figurait le député et mathématicien Cédric Villani, le président de l’université Lyon I Frédéric Fleury, ainsi que Cédric Van Styvendael, le maire PS de Villeurbanne, ville qui l'a fait citoyen d’honneur, selon l’AFP.

Une "vie d’exilé" en France

Devant les nombreux journalistes présents, l’universitaire a alerté sur le fait "qu’il y a des centaines, des milliers de Tuna Altinel qui n'ont pas de comité de soutien. Le combat n'est donc pas terminé". Avant d’ajouter que son "combat personnel n'est pas terminé, car la décision du tribunal administratif est en appel", rapporte l’AFP. Selon l’agence de presse, l’universitaire, installé dans l’Hexagone depuis 25 ans, s'attend d’ailleurs à ce que sa "vie en France se transforme en vie d'exilé".

Par ailleurs, Tuna Altinel a tenu à remercier l'université Lyon-I de l'avoir soutenu, notamment en "ne lui coupant pas" son salaire. Il a alors souligné "l'importance de l'université publique en France alors qu'en Turquie, le corps universitaire est en train d'être démantelé", précise l'AFP.

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