@Antoine Merlet

Régionales à Lyon : le programme des candidats sur la sécurité

La Région n’a que peu de leviers en matière de sécurité, mais le sujet est devenu inévitable pour des candidats soucieux de répondre à une inquiétude des citoyens.

La campagne régionale se joue jusqu’à présent sur un thème pourtant éloigné des compétences d’un conseil régional : la sécurité. Les faits divers rythment l’actualité depuis plusieurs semaines. “Sur le terrain, les gens ne nous parlent que de ça. On sent une montée en puissance de ces questions depuis des mois”, constate Cécile Cukierman, tête de liste des communistes et des insoumis. Tous les candidats s’emparent donc de cette préoccupation jugée prioritaire par 74 % des habitants de la région selon notre sondage Ifop-Fiducial-Lyon Capitale. Seule la liste écologiste semble opérer une impasse.

Des brigades pour Vallaud-Belkacem et Wauquiez

“Laurent Wauquiez a investi 160 millions d’euros sur la sécurité, mais la peur du voisin ou du terroriste n’a pas baissé. Sa politique ne marche pas. Il faut des politiques publiques et de la présence humaine sur le terrain. La délinquance baisse quand les gens ont un emploi et que l’on recrée du lien social dans les quartiers par l’éducation prioritaire”, oriente Fabienne Grébert. Najat Vallaud-Belkacem a, elle, voulu tordre le cou au procès en angélisme régulièrement intenté à la gauche. Elle propose ainsi de créer une brigade de 1 000 agents. “Ces personnels de la Région seraient déployés aux abords des lycées et pourraient se déployer sur l’espace public en lien étroit avec la police municipale ou nationale s’il y a des tensions. Ces agents peuvent répondre aux tensions qui existent dans certains territoires entre jeunes ou bandes rivales et aux problématiques que l’on retrouve autour des lycées comme le trafic de drogue ou le harcèlement scolaire”, développe la candidate socialiste. Dans cette campagne centrée sur la sécurité, Najat Vallaud-Belkacem évoque, elle, cet enjeu au pluriel le conjuguant avec la peur de perdre son emploi ou de ne pas avoir accès aux transports ou à la culture.

L’uniforme pour le RN

Pour Bruno Bonnell, la solution passera par le vivre-ensemble plus que par des moyens de vidéosurveillance. Le député LREM de Villeurbanne promet ainsi de généraliser des services civiques. Plus à droite, Andréa Kotarac raille la politique mise en place par Laurent Wauquiez : “Pour lui, la sécurité s’arrête au portail des lycées.” À l’intérieur, le candidat du Rassemblement national veut proposer des formations aux professeurs et instaurer le port de l’uniforme avant de “rétablir l’ordre”. Il entend aussi doubler les effectifs de la brigade de police ferroviaire.

Reconnaissance faciale

Une proposition qui figure également dans le programme du président sortant, Laurent Wauquiez. Ce dernier mise logiquement sur la continuité en doublant le budget alloué à la sécurité pour atteindre 320 millions. Cette rallonge serait investi pour installer des équipements de vidéosurveillance dans les lycées et les gares. Le soutien soutien aux communes qui investissent pour leur police municipale continuerait aussi. Comme Najat Vallaud-Belkacem, Laurent Wauquiez propose de déployer une brigade d’intervention dans des lycées en tension ; une mission qui serait confiée à des entreprises de sécurité privée. Le candidat des Républicains veut aussi expérimenter l’usage de la reconnaissance faciale ou de l'intelligence artificielle avec les moyens de vidéosurveillance.

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