Le maire de Lyon et le président de la Métropole inauguraient ce lundi 12 juillet la voûte ouest piétonnisée sous Perrache, baptisée "passage France Pejot", et réalisée dans le cadre du grand projet d'aménagement "Ouvrons Perrache".
Ce lundi 12 juillet à 11h, Grégory Doucet et Bruno Bernard inauguraient le désormais "passage France Pejot", du nom de la résistante lyonnaise. Cette voûte ouest, enfin ouverte au public le 21 juin dernier après trois ans de travaux, offre désormais un passage direct plus sécurisé de la place Carnot au reste de la presqu'île pour les piétons et les cyclistes.
Cette inauguration clôture la première phase du projet "Ouvrons Perrache" qui devrait se poursuivre ces prochaines années.
La nouvelle voûte sous Perrache
Les travaux ont débuté en juillet 2018, mais le projet est bien plus ancien : pensé dès 2009 par l'urbaniste Gérard Penot qui souhaitait "transformer ce qui était un tunnel inhospitalier en un espace accueillant, familier".
Avant les travaux, il s'agissait d'un tunnel routier de 300 mètre datant des années 1970 : "inhospitalier" dit l'urbaniste, "sale, noir, malodorant", "agressif " même, ajoute l'éclairagiste Marc Aurel.
Aujourd'hui, ce passage sécurisé consacre quatre mètres de large à sa piste cyclable et le reste à un grand trottoir. 240 places de stationnements vélos ont été créées aux abords de la gare et du métro. Le tunnel, couvert de fresques, a également été ouvert en son centre, pour laisser passer la lumière, et végétalisé.
"Nous avons l'ambition à Lyon de produire de l'apaisement et du bien-être", Grégory Doucet
"Ce passage change déjà la vie des habitants, mais aussi celle des usagers en réunissant les deux parties de la presqu'île que l'Histoire avait séparé" se félicite Grégory Doucet, qui souhaite inscrire cette inauguration dans une plus longue histoire de Perrache. Rappelant les récentes réhabilitations du quartier des Confluences et de Sainte-Blandine, il ajoute : "On vit [dans ce quartier], et on y vivra dans une atmosphère toujours plus chaleureuse, plus accueillante, plus arborée".
"Nous avons l'ambition à Lyon de produire de l'apaisement et du bien-être", achève-t-il
"Rarement un quartier à Lyon a été autant victime -négativement ou positivement- des décisions politiques qui ont été prises" Bruno Bernard
Le président de la Métropole, Bruno Bernard, se veut, quant à lui, bien moins clément face aux décisions politiques du passé. "Rarement un quartier à Lyon a été autant victime -négativement ou positivement- des décisions politiques qui ont été prises", souligne-t-il, en évoquant notamment le "choix que nous payons encore aujourd'hui" -celui de l'ancien maire Louis Pradel- de faire passer une autoroute au milieu de la ville.
Il loue malgré tout ses "prédécesseurs plus récents" -Gérard Collomb, comprend-t-on, même si son nom n'est pas cité- à l'initiative de ces projets, "faisant le choix d'ouvrir le quartier".
Un projet "lumineux" et artistique
Ce réaménagement a été avant tout placé sous le signe de la "lumière", nous explique l'architecte : avec la lumière naturelle, au centre, ou encore grâce à l'éclairage réalisé par l'entreprise Aurel Design urbain.
L'éclairagiste explique avoir voulu "imaginer un éclairage extérieur luxueux, comme dans un musée ou un hall d'hôtel", avec plusieurs lustres disposés de manière aléatoire à l'éclairage chaleureux et variable selon l'heure de la journée.
Enfin, les fresques, confiée à Cité Création, parent l'ensemble du passage dont les voûtelettes, redécouvertes derrière la faïence. Elle mettent à l'honneur des bâtiments de la ville (mais aussi des paysages) qui font l'identité lyonnaises dans son ensemble : l'Opéra, le théâtre des Célestins, la gare des Brotteaux ou encore des patrimoines du XXe siècle souvent moins mis en avant comme la Halle Tony Garnier, les usines Citroën ou encore la Bourse du Travail.
Le thème "Ville construite, ville rêvée", mis en œuvre en collaboration avec les Archives de Lyon, rend aussi justice, aux côtés de ce patrimoine "construit", les projets "rêvés" qui n'ont pas abouti. Les promeneurs et visiteurs pourront ainsi apprécier aux côtés du flambant neuf musée des Confluences, les dessins du projet des Confluences datant de 1896.
Enfin, un podcast a été réalisé pour l'occasion par le studio Nuits Noires et peut être écouté gratuitement grâce à un QR code placé aux entrées du passage. Celui-ci retrace la longue histoire du lieu, initialement simples marécages, de ses premiers projets au XIXe siècle, jusqu'aux récents travaux de rénovation.
Il évoque aussi la résistante lyonnaise France Pejot, qui donne son nom au passage, avec la contribution de son fils, le musicien Jean-Michel Jarre, présent lors de cette inauguration.
La première phase du projet "Ouvrons Perrache"
Cette voûte ouest clôture la première phase du projet plus large "Ouvrons Perrache", pensé lors du mandat de Gérard Collomb, et dont le but est de "[relier], [réunir] les deux parties de la presqu'île que l'Histoire avait séparé", selon les mots de Grégory Doucet.
Le nouvel accès à la gare SCNF côté sud (comprenant la suppression des escalators) en septembre dernier, et le prolongement du T2 jusqu'à l'arrêt Hôtel de Région-Montrochet en étaient les premières étapes. Le travail de végétalisation et de réhabilitation de la place des Archives en fait également parti.
En tout, 43 millions d'euros ont été dédiés à la première phase du projet dont 18,5 pour la voûte seule. Six partenaires ont participé au projet : la SNCF, l'Etat, la région, la ville, la Métropole et le Sytral, ces deux derniers en étant les deux principaux financeurs.
Plusieurs pistes sont explorées pour la deuxième phase, dont un accès plus facile de la voute vers le métro, la rénovation de la gare ou encore l'insertion du réseau express vélo (REV) vers le quartier des Confluences. Une future vélostation de 800 places est déjà prévue.
Lire aussi : "Lyon : inauguration du "passage France Pejot" à Perrache, résistance et mère de Jean-Michel Jarre"
"Nous avons l'ambition à Lyon de produire de l'apaisement et du bien-être", GD. On le sent tos les jours.
Comme pourrait lui Abo, "Vous viviez dans quel monde?"
Le complexe Perrache ? Un "mur de Berlin" à Lyon, d'après Jean-Michel Jarre, qui a habité le quartier, ainsi que France Péjot. Ca veut tout dire, hélas. Les 70s dédiées à l'automobile sont, bel et bien, mortes et enterrées et il a fait 49.6°C au Canada... la semaine dernière. 49,6°C au Canada la semaine dernière. 49,6°C au Canada la semaine dernière.
Et aujourd’ Hui 18 degrés à Lyon pour un 12 juilllet
Bouchons de partout sur Lyon et les vélos on les comptait sur les doigts d’une main
Il faut oser s'attaquer à Perrache, c'est endroit invivable, fait uniquement pour les voitures... Colomb a commencé, j'espère que la nouvelle municipalité va continuer de manière plus ambitieuse.
Ils veulent "de l'apaisement et du bien-être", dont acte. Jugeons sur pièce.
Ca reste timide ! Perrache apaisé ne sera possible que quand la M7 sera un vrai boulevard urbain apaisé et l'échangeur de Perrache détruit. Autant dire que c'est pas demain la veille.
La BOX de Perrache inclue : métro, tramways, bus urbains, autocars grandes lignes, accès gare, taxis et automobiles.. Pourrait-on reverser tous ce fourbis place de Verdun, place Carnot et les rues adjacentes, comme dans des années 60 ? Voir photos, site de la BML !