Le torchon brûle depuis le début de l'été entre de nombreux maires de l'agglomération lyonnaise et la Métropole de Lyon. Notamment après la découverte des projets locaux retenus par la Métropole de Lyon dans leurs communes pour la PPI, le document qui recense les projets d’investissements que la Métropole va porter jusqu’en 2026. Exemple à Charly, où un cimetière métropolitain doit être construit. Le maire est furieux. Notamment de la méthode.
Depuis le début de l'été, ils ne décolèrent pas. Mécontents des financements alloués à leurs communes dans la programmation d’investissements de la Métropole de Lyon, de nombreux maires des 59 communes du Grand Lyon, principalement LR, se sentent méprisés par la Métropole de Lyon, dirigée depuis juillet 2020 par les écologistes. Ils menacent même de faire sécession, de quitter la mastodonte Métropole de Lyon aux multiples compétences.
Lyon Capitale avait traité longuement le sujet début juillet. Retrouvez notre décryptage ici.
Lire aussi : Des maires menacent de quitter la Métropole de Lyon
Dernier exemple en date, à Charly. Charly est une bourgade de 4500 âmes au sud de la Métropole de Lyon. La "Métro" a comme projet la création d'un cimetière métropolitain - le 3e métropolitain après Bron et Rillieux-la-Pape - sur la commune de Charly. "Face à la saturation, à échéance de 6 à 8 ans, des cimetières métropolitains de Bron et de Rillieux et de nombreux cimetières communaux de son territoire, la Métropole de Lyon a pour projet la création d'un nouveau cimetière au sud du territoire. Une étude lancée par la Métropole en 2017 a permis de distinguer le site de Charly, au niveau de la route de Saint Abdon, au regard des caractéristiques recherchées (situation, surface disponible, réseaux viaires et présence de transports en commun)", indique la Métropole de Lyon. Cette dernière a pour compétence la création et la gestion des cimetières dans l'agglomération.
Le maire de la commune, Olivier Araujo, s'émeut du manque de concertation et de dialogue de la "Métro". Il se confie à LyonCapitale.fr : "Lors d'une visio avec la Métropole le 19 mai dernier sur un autre sujet, on m'a annoncé que la Métropole souhaitait faire un 3e cimetière métropolitain et que Charly était bien placé. Ce n'est pas allé plus loin. Mme Vessiller (Béatrice Vessiller, vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l'urbanisme) a demandé à ce que je me positionne immédiatement. Ce que j'ai évidemment refusé. Je lui ai dit : "j'apprends que vous voulez faire un cimetière, je ne sais pas de quoi on parle. Envoyez-moi des éléments et on rediscutera dans quelques mois". Voilà ce qui était convenu. L'ensemble des services présents s'étaient engagés à m'envoyer toutes les informations".
"Il n'y a plus cette relation de partenariat (entre les communes et la Métropole de Lyon"
Olivier Araujo, maire de Charly
"Ensuite, le 28 juin, j'ai reçu le courrier sur la PPI dans lequel on m'annonce le choix du cimetière métropolitain à Charly. En un mois, ce qui était une simple discussion et une attente de notre part d'informations complémentaires s'est transformé en une information officielle. Inscrit donc à la PPI. Je n'ai pas communiqué à ce moment-là car pour être honnête, j'ai appelé les services de la Métropole en disant "il y a sûrement une erreur" car dans la méthode, on vient de m'informer seulement de l'idée, on doit m'envoyer un certain nombre d'éléments techniques que je n'ai pas, ça doit être une erreur d'écriture. Je n'ai pas eu de nouvelles de la Métropole. Et cette semaine (fin août), j'ai reçu le dossier technique qui annonce la création d'un 3e cimetière métropolitain à Charly. On a toutes les infos, le lieu, la superficie. Et je n'ai toujours pas été contacté pour en discuter", regrette le maire de Charly.
Comme plusieurs maires de l'agglomération, le maire de Charly a l'impression de ne pas être écouté, de ne pas être considéré par la Métropole de Lyon, à laquelle sa commune appartient. "Pour la PPI, j'avais fait deux demandes pour la commune de Charly : une réflexion sur la politique du stationnement car on a beaucoup de construction à venir et on a de grandes difficultés de stationnement et de circulation. Et La deuxième, la plus importante, c'était la sécurisation des voiries. On a des rues très passantes qui n'ont pas de trottoir. Et dans la PPI, ce qui a été choisi, c'est une étude sur la densification du centre-bourg... dans un village comme Charly de 4500 habitants, la poursuite de la végétalisation d'un parking qui a déjà 3 ans et donc ce fameux cimetière métropolitain. On a le sentiment qu'on n'est pas considérés. Quelles que soient les opinions politiques des uns et des autres sur les mandats précédents, il y a toujours eu une volonté de faire avancer les communes en partenariat avec le Grand Lyon, avec la Métropole. Il n'y a plus cette relation de partenariat".
Germe, chez certains maires, de plus en plus l'idée de quitter la Métropole de Lyon. De faire sécession. “On se pose tous la question de sortir”, glissait Véronique Sarselli, la maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon, début juillet. “On ressent un mépris de l’exécutif envers les maires et les habitants des communes. Nous ne sommes pas des irresponsables. Les projets que nous avons présentés, nous les avons travaillés avec nos services. Nous ne les avons pas griffonnés sur un coin de table. Nous n’avons pas pu en discuter avec la métropole et aucun de nos projets n’a été retenu. Un simple courrier nous a signifié qu’ils avaient été balayés d’un revers de la main", fulminait Jérôme Moroge, maire LR de Pierre-Bénite, début juillet.
"Ce nouvel exécutif (écologiste) nous incite à nous poser la question de la sortie (de la Métropole) "
Le maire de Charly, fin août, n'en dit pas moins : "Oui, on s'interroge sur la présence de Charly dans la Métropole de Lyon. Car si sur tous les sujets, ils décident pour nous sans nous concerter... Si à chaque fois qu'on demande la participation de la Métropole sur leurs sujets de compétence qui est par exemple la voirie, on nous dit non... Quel est l'intérêt de rester ? On a autour de nous les communes de Millery, de Vourles, elles sont dans le département du Rhône, et tout le monde vit très bien à Millery ou à Vourles. Aujourd'hui, ce nouvel exécutif nous incite à nous poser la question de la sortie". Une sortie, toutefois, très compliquée administrativement pour les communes. Certains élus ont planché, ces dernières semaines sur le sujet. En terme administratif et juridique. Et une réalité en ressort : quitter la Métropole, c'est tout sauf simple.
Mais cette hypothétique sortie de la grande Métropole de Lyon, c'est une réflexion, vraiment ? Ou surtout une menace ? "C'est vraiment une réflexion, insiste Olivier Araujo, le maire de Charly. J'étais cette semaine avec d'autres maires du secteur. Nous avons clairement évoqué le sujet. Ce n'est pas du tout une question d'opinion politique, c'est une question de travail en cohérence. C'est comme dans un couple, quand vous n'arrivez plus à faire de compromis, c'est qu'il n'y a plus d'avenir. Et là, on est vraiment dans une impasse. Quel que soit le sujet, ça ne fonctionne pas, on n'est pas concerté, on apprend des choses qui sont particulièrement impactantes. Ce n'est pas correct. On ne peut pas imposer ce type de sujet comme ça du jour au lendemain à notre population. Bien sûr, l'exécutif de la Métropole est légitime. Mais sur le terrain tous les jours, c'est le maire qui voit les administrés, qui doit expliquer les choses, qui doit expliquer les projets".
Le nouveau cimetière ne va pas sortir de terre avant la fin des années 2020
Vivement attaqués, les écologistes avaient défendu leur manière de fonctionner au mois de juillet. “La Métropole de Lyon n’est plus la COURLY. Elle n’est plus une chambre obscure où chaque maire vient négocier des projets pour son territoire. Il y a eu un changement de méthode. La PPI n’est plus l’addition des projets des maires. Elle décline une politique métropolitaine dans les territoires en prenant en compte les besoins, ce qui amène aussi à un rééquilibrage des financements au profit de communes longtemps désavantagées”, expliquait alors Vinciane Brunel-Vieira, coprésidente du groupe EELV à la "Métro". “Un certain nombre de maires de la Métropole se sentent méprisés. C’est vrai que certains ont dû voir un petit changement entre le clientélisme dont ils profitaient avant parce qu’ils étaient sur des petites communes. Mais quand je pense à une ville comme Saint-Fons qui était la dernière ville de la première couronne à ne pas avoir de ligne forte de transport collectif, je me demande laquelle était la plus méprisée dans le passé”, répliquait Jean-Charles Kohlhaas, vice-président EELV en charge des transports à la Métropole de Lyon.
Sur le projet de cimetière de Charly, le chemin est encore long. La Métropole va lancer des études de sol, elle doit aussi acquérir les parcelles. "Le projet pourrait se développer en plusieurs phases, avec une première étape portant sur 6 hectares des 14 hectares du projet à long terme (30 à 50 ans)", conclut la Métropole de Lyon. La "sortie de terre" du cimetière, sur 6 hectares donc dans un premier (long) temps, n'est pas à prévoir avant le début du prochain mandat, pas avant 2027.
Lire aussi : Métropole de Lyon : vives critiques de l'opposition sur la PPI, les écologistes répliquent
Déjà que les pastèques organisent des buffets dans les cimetières
Rien ne surprend avec cette secte
"L'ensemble des services présents s'étaient engagés à m'envoyer toutes les informations". Il découvre la méthode démocratique de l'extrême-gauche après celle du PS..
La sécurisation de la voirie ? Mon oeil ! Il refuse le 30 km/h. Construire des parkings automobiles en 2021 ? Ca veut tout dire... Si ça avait été un gymnase, une salle polyvalente ou un cinéma, j'aurai été compréhensif. Mais là, c'est vraiment une caricature cette opposition systématique. On ne va pas continuer avec nos énormes émissions de CO2 pendant très longtemps. On a réussi avec le protocole de Montréal sur les bombes manuelles à CFC, on va bien réussir à réduire nos émission de CO2. On n'a plus le choix de toute façon. Les électeurs ont tranché.
Votre politique du tout à 30 KM, vous plaisantez.
Qui roule réellement à 30 KM ?
Même vos amis qui ne pensent et rêvent au vélo roulent très frèquement à plus de 30 KM.
Qu'il y ait des zones à 30 km en centre ville je peux l'entendre mais voir que les pastèques veulent imposer le 30 KM quasiment partout ils rêvent.
Je mets au défi de voir les personnes respectées ce 30 KM.
Une fois de plus un autre dogme de la secte EELV.
Vivement dans 5 ans DEHORS DEHORS
Qui est dans la caricature ?
En vous lisant on comprend que Charly pour vous c'est comme pour les élus métropolitains une commune inconnue.
Comment peut on dire dire par exemple que le site choisi est desservi par les transports en commun.
Ouvrez une carte et vous verrez une seule ligne de bus à Charly la 78 allant de gare de Givors à gare d'Oullins
Pour les fréquences je vous laisse imaginer.
Quand à la poursuite de la végétalisation du parking, c'est un des projet retenu par les élus métropolitain dans la PPI et non un projet proposé par la commune.
Prenez le temps de vous renseigner un peu avant de balancer de tels propos
Mais en dehors du 1er novembre, est-ce énorme, la fréquentation d'un cimetière ?
Donc renforcement, pour le jour de Toussaint, du service du 78 (ou ligne navette spécifique) qui rejoindra le métro prolongé aux hôpitaux sud. Et installation d'un ou deux fleuristes à proximité.
Vous oubliez tous les jours ouvrables pour les obsèques des personnes qui viendront rejoindre leur dernière demeure !!!
Les fréquences actuelles en journée c'est 1 bus tous les 50mn en semaine, comme dans beaucoup de communes en périphérie.
Est ce bien argument réel que cette présence d'une ligne de bus. J'en doute mais pourquoi se priver d'un argument fallacieux.
Pour des obsèques, même dans les cimetières en ville bien desservis en TC (au hasard, celui de la Guillotière), les gens s'y rendent en voiture.
Et c'est vous qui avez évoqué la ligne de bus : votre évocation était donc fallacieuse ?
Désolé de vous contredire mais c'est mentionné dans l'article et dans le communiqué de presse de la métropole :
"Une étude lancée par la Métropole en 2017 a permis de distinguer le site de Charly, au niveau de la route de Saint Abdon, au regard des caractéristiques recherchées (situation, surface disponible, réseaux viaires et présence de transports en commun)", indique la Métropole de Lyon."
Habitant au sud de Lyon j'ai juste cherché le numéro de la seule ligne de bus passant à Charly pour étayer mon propos.
Si vous reprenez le fil de la discussion vous verrez que je répondais initialement @benjamin69 qui indiquait que la réaction du maire de Charly était caricaturale au motif qu'il refuse le passage à 30km/h.
@Pigé, je dirais que les habitants de Charly auront peut être, comme conséquence de la présence du cimetière, une augmentation de fréquence de cette ligne 78 : moyenne tout au long de l'année, forte les 1er novembre.
Mais globalement un habitant de grande agglomération, aujourd'hui, fréquente moins le cimetière que ne le faisaient ses grands parents. Peut être parce que souvent, il est éloigné.
"D'abord, vous ne répondez pas à la question de la lutte contre le changement climatique qui pourrait vous affecter personnellement... plus tôt que prévu" !
désolé pour ceux qui ont votés pour la secte Khmers, il fallait lire leur "programme" se renseigner sur les agissements des communes où ils étaient déjà implantés et surtout voter pour des locaux connaissant bien les communes. Deux solutions, attendre, utiliser tous les barrages administratifs pour faire capoter leurs projets ou engager une procédure de sortie avec d'autres municipalités. Le mieux aurait été que le vote soit massif,
Bernard G/ Vous semblez mal connaitre la fréquentation du cimetière de la Guillotière bien desservi par tramways T2/T4, la majorité viennent en TCL CQFD !
@Janus,
Je connais très bien le cimetière de la Guillotière : Lors des obsèques, ce n'est majoritairement pas en TC que s'y rendent les gens. C'est plutôt du "covoiturage"
La difficulté à quitter la Métropole ??
Quelle difficulté, ceux qui lors du BREXIT prédisait un acte impossible se sont ramassés, les British semblent ravis de leur démarche , ceci pourrait remettre sur la table les conditions de prises de décisions qui sont loin d'être démocratiques .
Comme en 2005, le référendum qui a conclu au rejet de la Constitution européenne Ou celui de l'aéroport de Nantes recalé après les pression des extrémistes et de la veulerie gouvernemental !
les batailles perdues d'avance sont celles que l'on ne mène pas, Sortir de la Métropole il suffit de le vouloir, même si la démarche risque d'être entravée par les Khmers qui tiennent à leurs avantages.
Il faudrait que les maires fassent un METROPOLEXIT
Le grain de sable de la machine écolo !
Quels hypocrites ces maires...
Puis s'opposer à ce cimetière... Pathétique.