Inauguration du Sirha de Lyon, jeudi 23 septembre, à Eurexpo

Concours de discours au Sirha de Lyon : Wauquiez vainqueur par KO

Le Sirha, le plus grand salon mondial de la restauration, s'est ouvert à Lyon ce jeudi. Les politiques ont fait leur show.

C'est le rendez-vous incontournable de la restauration à l'échelle mondiale, la biennale la plus estimée du monde de la restauration. Et surtout le plus grand rendez-vous d'affaires de la planète en la matière.

Sirha, cinq initiales aux consonances amènes qui condensent l'assommante et insipide dénomination de "Salon international de la restauration, de l'hôtellerie, et de l'alimentation".
Dit autrement, pendant une petite semaine, Lyon s'écrit en majuscules sur le planisphère des choses de la gueule.

Grands corps de l'Etat, militaires, milieu économique...

Jérôme Bocuse, président du Sirha, Marie-Odile Fondeur, DG du Sirha, Fabrice Prochasson, président de l'Académie culinaire de France, et Julien Gautier chef du "M"

Impossible, donc, de manquer l'inauguration d'un tel événement. Tout le monde avait coché la date pour être sur la photo.

Côté chefs, Jérôme Bocuse, président du Sirha, Guillaume Gomez, ambassadeur personnel du président de la République pour la promotion de la gastronomie (Emmanuel Macron est attendu dimanche et lundi à Lyon pour le Dîner des Grands Chefs, le Sirha et le Bocuse d’Or, lire iciici) et Christophe Marguin, président des Toques blanches lyonnaises; pour le monde de l'entreprise, Yves Chavent, premier vice-président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne et François Turcas, à la tête de la CPME du Rhône et de Rhône-Alpes; pour les grands corps de l'Etat, Pascal Mailhos, préfet de la Région Auvergne-Rhône-Alpes; pour les militaires, Benoist Clément, général adjoint du commandant de la zone de défense Sud Est; et cerise sur le gâteau, les politiques, avec Laurent Wauquiez (LR), aux  rênes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Christophe Guilloteau (LR), à la tête du département du Rhône mais aussi Bruno Bernard (EELV), président de la Métropole de Lyon et Grégory Doucet (EELV), maire de Lyon.

Lire aussi : Le Tout Lyon politique au Sirha


"Un nouveau départ" Jérôme Bocuse, président du Sirha


Grégory Doucet, maire de Lyon et Laurent Wauquiez, à la tête de la Région, au Sirha

Une fois n'est pas coutume, l'inauguration du Sirha a débuté par des discours. Huit au total. Olivier Ginon, grand patron de GL Events, organisateur du salon, s'est félicité de la tenue du Sirah, "démonstration de la résilience de manifestations très professionnelles" et "lieu de joie de vivre".  L'assemblée écoute, religieusement. Guillaume Gomez, chef Meilleur ouvrier de France, ancien cuisinier de l'Elysée et  figure très respectée de la gastronomie, a parlé de son voeu de créer une "fédération des arts culinaires", précisant quelques minutes avant au micro de Lyon Capitale, que cette "fédération" prendrait les airs "un centre de formation, sur le modèle de nos fédérations sportives, un bâtiment dédié à cela où des forces se mobiliseraient toute l’année sur de la R&D, sur de la technique que sur de la performance d’entraînement. " Jérôme Bocuse, président du Sirha, a pris la suite, très succinctement : "aujourd'hui, nous fêtons aujourd'hui un nouveau départ." Le vice-premier président de la CCI a enchaîné avec un discours fleuve.

Lire aussi : Le "Clairefontaine de la gastronomie" prochainement à Lyon ?

Moi, je...

Régis Marcon (*** Michelin), Christophe Marguin, président des Toques blanches lyonnaises, Guillaume Gomez, ambassadeur du président de la République pour la gastronomie, Vincent Leroux, DG de l'Abbaye de Collonges, Mathieu Viannay (** Michelin), Gilles Reinhardt, chef de cuisine de l'Abbaye de Collonges, Joseph Viola, chef de "Daniel & Denise"

Tout le monde attendait avec un certain appétit les interventions des élus. C'est le maire de Lyon (EELV) qui a eu la tâche de commencer les hostilités. Après les félicitations d'usage et la reconnaissance de la profession, Grégory Doucet s'est fait plus politique : "La crise a montré nos forces et nos faiblesses. Elle a montré notre dépendance au système productif hyper mondialisé." "La relocalisation de notre alimentation est un levier majeur de la transition écologique." "Il nous faut intégrer plus de végétal dans nos assiettes." Et de saluer la Ville qui nourrit 27 000 têtes blondes chaque jour. Le discours, un peu long, a eu raison de quelques confrères et de visiteurs.


"Il y aura d’autres lieux pour parler des fractures, monsieur le président  du département"

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Le président (LR) du Rhône a défendu le département qui a "toujours soutenu l'agriculture". Et d'adresser un clin au patron de la Région, en écho aux 27 000 déjeuners lyonnais : "Avec le président Wauquiez nous sommes probablement les plus grands restaurateurs." Sourires entendus d'un côté, soupe à la grimace de l'autre. Bruno Bernard, le président (EELV) de la métropole de Lyon, a pris à son tour le micro : "il y aura d’autres lieux pour parler des fractures, monsieur le président du département." Retour à l'envoyeur. Et de poursuivre : "la Métropole peut participer à une agriculture plus nourricière et, cher Monsieur Wauquiez, je suis sûr que nous allons réussir à travailler ensemble." Avant d'aller dans le sens de Grégory Doucet : "on a besoin d’une alimentation moins carnée et avec moins de gluten."

"La viande pour moi et le végétal pour vous"

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes et Jérome Bocuse, président du Sirha

Plus adepte des joutes oratoires, Laurent Wauquiez a mis l'assistance dans sa poche dès sa première phrase, en s'adressant au public : "Vous êtes vertueux car en principe on fait des discours à la fin. Là, le Sirha commence par une indigestion de discours. Bravo à vous!". Rire général. Et d'attaquer sur le soutien régional à l'agriculture : "je ne le fais pas seulement dans des propos de tribune mais en continu." Sous-entendu, moi je fais, vous vous parlez. Et de répondre au président de la Métropole : "Bruno, je suis sûr qu’on sera complémentaire, je m’occuperai de la partie viande, vous de la partie végétale et on fera un menu très complémentaire." Applaudissements nourris et hilarité générale. 

A l'applaudimètre, le président d'Auvergne Rhône-Alpes remporte haut la main le concours de discours du Sirha 2021.

C'est le préfet, représentant de l'Etat qui a la charge de clore cette session inaugurale. Et de mettre tout le monde d’accord, citant une inscription romaine retrouvée sur l'enseigne d'un aubergiste : "Mercure promet le gain, Apollon la santé, Septumanus (l'aubergiste) un bon accueil à sa table. Qui descendra ici s'en trouvera bien. Etranger regarde, compare et choisit." Bénédiction de l'assistance quand qui en finit avec une bonne heure de discours.

Si le Sirha est "le lieu où l'on nourrit le monde", pour reprendre l'expression d'un des nombreux chefs présents, c'est aussi le lieu de toutes les nourritures, terrestres et intellectuelles. Mais à trop en faire, on frise l'indigestion.

Comme on dit à Lyon : "Le tout c'est pas d'y faire, c'est d'y penser; mais, le difficile, c'est pas d'y penser, c'est d'y faire."

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut