Photo : Grégoire Gindre – Lyon Capitale

Reportage à Lyon : la secrétaire d'Etat Sarah El Haïry invite la jeunesse à "prendre le pouvoir sur l'avenir" grâce aux mentors

La secrétaire d'Etat chargée à la Jeunesse Sarah El Haïry était en visite à Lyon ce matin pour rencontrer les membres de l'association Article 1, qui offre aux 16-30 ans des mentors. L'objectif : accompagner la jeunesse dans son insertion professionnelle. Reportage.

Au troisième étage du bâtiment Britannia dans le 3e arrondissement de Lyon, le silence de l'espace de coworking Hiptown est interrompue par l'arrivée de Sarah El Haïry, secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de l'Engagement. Cette dernière vient rencontrer l'association Article 1, qui participe au plan gouvernemental "1 jeune 1 mentor". Un nom d'association qui fait directement référence à l'article 1 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits".

Sarah El Haïry dans l'espace de coworking - Photo : Grégoire Gindre - Lyon Capitale

Un mentor pour les 16-30 ans

Ainsi, grâce à plusieurs dispositifs, Article 1 met en relation des jeunes de 16 à 30 ans désireux d'être aidé par un binôme "pour participer à l'égalité des chances". "Une super aventure humaine" explique un encadrant de l'association mais aussi et surtout "un programme qui permet de retrouver confiance en soi" estime Héloïse Monnet, directrice d'Article 1 de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans la région, ce sont 700 jeunes qui disposent d'un parrain grâce à l'association au slogan invitant les jeunes à "prendre le pouvoir sur l'avenir".

La brève visite de l'espace de travail effectuée, Sarah El Haïry est accueilli par différents membres d'Article 1 : des mentors, engagés dans l'accompagnement d'un jeune mais aussi - ce qu'on appelle - les mentorés, des 16-30 ans désireux d'être aidés dans leur insertion professionnelle. Face à elle, plusieurs personnes défilent et louent les avantages du mentorat.


"J'ai pris conscience qu'avoir une mauvaise note à l'école ne veut pas forcément dire qu'on est nul. Moralement ça fait du bien",
Rayane, étudiant lyonnais accompagné par un mentor de l'association Article 1


Parmi eux, le jeune Rayane est originaire de Saint-Priest et est étudiant en prépa économique et commerciale voie technologique. Il a découvert l'association Article 1 en 2019, en classe au lycée. Depuis, Rayane va "beaucoup mieux moralement". L'étudiant de 22 ans a rencontré pour la première fois sa tutrice Marine à Saint-Priest."On s'est donné rendez-vous dans un Flunch" sourit-il. "Marine et moi nous sommes tout de suite bien entendus. Elle m'a aidé à confectionner un CV. Même si nous ne faisons pas exactement les mêmes études, les méthodes de travail sont identiques" explique-t-il. "Grâce à elle, j'ai pris conscience qu'avoir une mauvaise note à l'école ne veut pas forcément dire qu'on est nul. Moralement, ça fait du bien" répète l'habitant de la banlieue lyonnaise.

Rayane, étudiant, a rejoint l'association Article 1 en 2019 - Photo : Grégoire Gindre - Lyon Capitale

30 millions d'euros débloqués pour le mentorat

En mars 2021, Emmanuel Macron avait annoncé le lancement du dispositif "1 jeune 1 mentor", avec un objectif : atteindre les 100 000 jeunes fin 2021. Si, selon la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, il est encore difficile d'estimer un chiffre actuel précis, un budget de 30 millions d'euros a été alloué aux associations. "Plusieurs appels à projets ont été lancés. Article 1 est l'association principale avec laquelle travaille le gouvernement" affirme Sarah El Haïry. "Personne ne connaît le terrain aussi bien que le secteur associatif. Ils sont de bons partenaires qui répondent à leur engagement" continue-t-elle.

"On veut atteindre 1 700 jeunes d'ici la fin de l'année scolaire. Aujourd'hui, il nous manque 500 mentors"Héloise Monnet, directrice de l'association Article 1 de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Si 700 jeunes de la région ont un mentor, l'association s'est cependant fixé un nouvel objectif : "on veut atteindre 1 700 jeunes d'ici la fin de l'année scolaire. Aujourd'hui, il nous manque 500 mentors mais si vous faites le calcul, en juin 2022, il nous en manquera 1000" confie Héloïse Monnet. "Il n'y a pas d'échec qui condamne" martèle de son côté la secrétaire d'Etat devant des étudiants attentifs. "Le mentorat lutte contre l'autocensure et à vocation d'être encore plus populaire" conclut-elle.

Sarah El Haïry (à gauche) et Pierre Oliver (à droite) - Photo : Grégoire Gindre - Lyon Capitale

L'association recherche 500 mentors

Cependant, ce jeudi 4 novembre, un autre enjeu fait surface pour l'association. "500 jeunes sont sans mentor dans la région. Il y a un déficit de ce côté-là. Nous recherchons 500 volontaires" dénonce Héloïse Monnet, devant la secrétaire d'Etat. La réponse de la membre du gouvernement ne se fait alors pas attendre. "Ces centaines de jeunes sont demandeurs et attendent une prise en charge. S'ils ne trouvent pas, c'est un mensonge de la République. Il faut faire quelque chose. Les collectivités et les médias sont aussi là pour relayer l'information" sourit Sarah El Haïry en posant le regard sur les journalistes présents. Pourtant, cela a un coût : pour engager 500 mentors de plus, l'association devra débourser 125 000 euros. "Une somme importante a priori anticipée dans le cadre du financement de l'Etat" explique la directrice Article 1 Auvergne-Rhône-Alpes. "Engagez-vous, c'est un engagement de quelques heures par mois, de 3 mois à 5 ans" détaille-t-elle.

L'association Article 1 a créé une plateforme digitale permettant à chaque étudiant d'être accompagné par un mentor bénévole "afin de réussir ses études ou son insertion professionnelle".
Pour s'inscrire sur la plateforme, il faut s'inscrire sur le site Dema1n.org.

Photo : Grégoire Gindre - Lyon Capitale

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